J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir d’insolence. Un devoir impératif. Catégorique. Mon « tu dois ». Car l’air de l’enfer ne supporte pas les hymnes. Et l’enfer, je connais. Et les hymnes, jusqu’ici, je n’en ai pas beaucoup entendu ... J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Parce que si je ne l’exerce pas, je suis mort, mort en tant qu’ « être générique ». Je suis mort à l’humanité, puisque hors d'«Occident » point de salut … J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence, d’impertinence, d’irrévérence, d’outrecuidance, car « la provocation est une façon de remettre la réalité sur ses pieds ». Et pour tout dire la seule qui soit. La seule qui vaille la peine. J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Sachant que « rien d’important ne s’est communiqué en ménageant un public fut-il composé des contemporains de Périclès ». J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Que je me donne en toute autorité. Car, autonomos, je me donne ma propre loi. Je suis mon propre maître, et un « maître sans esclave ». J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Tu me dis « nous sommes tous égaux », je te prends au mot. Et tu sais que « la peur, le complexe d’infériorité, le tremblement, l’agenouillement, le désespoir, le larbinisme », ça ne sied pas entre égaux. J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Car je me dois de dire le vrai. Le mien. Mes quatre vérités. Avec lesquels il va falloir compter. J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Aussi la forme sera sans ambages. Sans détour. Elle sera ce qu’elle sera… J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Celui de remettre à sa place celui qui parle pour moi. Celui qui sait pour moi. Celui qui fait pour moi... J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir d’insolence. Celui de remettre les pendules à l’heure, et de le signifier à qui de droit. J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Suivant la loi immémoriale de la « réciprocité ». Celui de la juste réplique. Du naturel retour des choses. Car le statut quo et l’inertie, jamais ne me profita. J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Car tu imagines bien que j’en ai mangé du mépris. Sous toutes ses formes. Du grossier au distingué. De l’officiel à l’informel… J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Celui de te dire mon fait quand ça me chante. Sans haine sans ressentiment, car je ne suis pas esclave de ton esclavage. Sachant qu’une personne qui en domine une autre n’est pas libre. J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Elle sera. Frontale et frondeuse. Roublarde et taquine. Elle ne sera ni venimeuse ni vénéneuse. Pas plus obscure qu'oblique. Comme il est d’usage entre pairs. J’exercice ici : non pas un droit. Mais un devoir d’insolence. Car n’est respectable que ce qui mérite le respect. Et les égards ne s’héritent pas. J’exerce ici : non pas un droit. Mais un devoir. Celui d’insolence. Car il est assez notoire que jamais la liberté ne se reçut. Toujours elle se conquit et de haute lutte. Car dans ce monde, « je me reconnais qu’un seul droit : celui d’exiger de l’autre un comportement humain. Un seul devoir. Celui de ne pas renier ma liberté au travers de mes choix. »
Nique la France. Devoir d’insolence, publié par Darna Éditions (12 euros), est un livre-disque édité par la ZEP (Zone d’Expression Populaire). Il est composé de 8 titres de la ZEP, 4 titres d’Alee, 12 textes de Saïd Bouamama et 95 photos de doigts frondeurs...
J’exerce ici…
Publié par Le Bougnoulosophe à 4/19/2010
Libellés : POSTCOLONIE
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1 commentaire:
Un rapide coup d'œil sur ton blog que je découvre par le plus grand des hasards et déjà je l'aime beaucoup.
Promis, je viendrais lire plus attentivement quand j'aurais plus de temps.
Une réaction quand même à chaud: le choc de cette photo représentant une sœur voilée à l'apparence moderne et émancipée exer4ant si j'ai bien compris son devoir d'insolence par la vulgarité.
Cela ne sied guère à l'habit.
En toute chose, il y l'art et la manière, autrement le message perd son âme, n'est pas porteur.
Yano
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