Un opposant camerounais a qualifié jeudi d'"indécente" pour son pays la "célébration" du cinquantenaire des indépendances africaines en France, comprenant un défilé le 14 juillet à Paris avec des contingents de 14 de ses ex-colonies.
Pour le Cameroun, "nous estimons que la célébration du cinquantenaire des indépendances en France est indécente, parce que l'armée française a mené une véritable guerre" contre les nationalistes camerounais regroupés dans l'Union des populations du Cameroun (UPC), a déclaré à l'AFP Samuel Mack-Kit, chef d'une faction de l'UPC.
"La France doit (au préalable) assumer ses responsabilités" en reconnaissant le rôle de son armée lors des luttes pour l'indépendance du pays, a ajouté M. Mack-Kit, joint à Douala (sud).
Créée en 1948, l'UPC a mené la lutte pour l'indépendance, obtenue par le Cameroun le 1er janvier 1960 après une guerre de cinq ans de la France contre les nationalistes. Un chef charismatique de l'UPC, Ruben Um Nyobè, a été assassiné en 1958 par l'armée française. Ce parti est aujourd'hui éclaté en plusieurs mouvances.
Fin décembre, l'ex-ministre français Jacques Toubon, secrétaire général du "cinquantenaire des indépendances africaines" avait annoncé à Nouakchott un programme de manifestations pour marquer ces 50 ans de souveraineté le 14 juillet 2010 à Paris.
Il avait évoqué un défilé avec des contingents des armées de 14 ex-colonies françaises, ainsi qu'un sommet de chefs d'Etat de 14 ex-colonies. Aucune indication n'était disponible jeudi sur une éventuelle ou participation du Cameroun à ces manifestations.
D'après Samuel Mack-Kit, l'UPC exige des autorités françaises et camerounaises la levée de "l'interdiction de consulter les archives" de la colonisation du Cameroun et gardées à Paris.
Le parti demande également au gouvernement camerounais "d'introduire" dans les programmes scolaires l'enseignement de "la vraie Histoire" de l'accession du pays à l'indépendance.
Ancien protectorat allemand, le Cameroun avait été placé en 1919 par la Société des Nations - ancêtre de l'ONU - sous mandat français pour sa partie orientale et britannique pour l'occidentale.
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