De quoi les Palestiniens sont-ils l'avatar?


Aujourd’hui tout le monde se fiche éperdument du sort des Palestiniens - qui oserait dire le contraire? (1) -, par contre, le film de Cameron, Avatar, un des plus gros budgets de l'histoire du cinéma (estimé à 460 millions de dollar), diffusé dans 121 pays, explose au box office (après 6 semaines, il a récolté près de 2 milliards) et passionne les foules. Et bien dans ce monde renversé où le vrai est un moment du faux, il s’agit de renverser ce vrai par un supplément de faux, de traiter le faux par le faux, afin qu’advienne enfin le vrai. Les Palestiniens, dont Deleuze disait qu’ils avaient inventé un nouvel espace-temps dans le monde arabe, l'ont compris mieux que quiconque. De leur combat dont on a fait un simulacre et de la fiction qu'on veut rendre plus réelle que le réel, ils ont tiré toutes les conclusions... Ainsi, ce jeudi, des manifestants palestiniens, afin d'inverser le simulacre comme d'autres renversent le stigmate, se sont symboliquement déguisés en Na’vi, personnage du film Avatar, pour protester contre la barrière de séparation israélienne, cette séparation achevée (2) qui, elle, métaphore du Spectacle, est bien réelle…

(1) Même ceux qui font mine de s’en soucier le font pour de bien piètres et douteuses raisons…
(2) « La séparation fait elle-même partie de l’unité du monde, de la praxis sociale globale qui s’est scindée en réalité et en image. La séparation est l’alpha et l’oméga du spectacle. » (Debord)


Aucun commentaire: