Parmi les tenants d’une « histoire par le bas », il y eut Howard Zinn aux Etas-unis. Ses travaux visaient à adopter le point de vue de « l’opprimé », ce point aveugle des disciplines historiques (l’Indien, le Noir, le Chicano, le Portoricain, le minoritaire ethnique, mais aussi le soldat, le prisonnier, le gréviste, le sans-travail et la femme). Sa perspective historique se refusait à toute simplification, ainsi, l’esclave, chez lui, n’est ni le « Sambo » (terme générique pour désigner le Noir américain) détruit par l’univers concentrationnaire de la plantation, ni le super-africain qui affirme son identité conquérante dans l’adversité, mais un afro-américain dont les comportements complexes relèvent simultanément de l’accommodation et de la résistance… Voici un petit discours de la méthode en matière de politique (dans son sens noble ) :
« Le peuple américain n’a pas reçu l’histoire complète de la bataille contre l’esclavagisme. Le mouvement contre l'esclavagisme débuta de façon très modeste dans les années 1830. Il devint très puissant dans les années 1860 et poussa le président Abraham Lincoln et le Congrès à accepter petit à petit l’émancipation des Noirs.Si on ne raconte pas cela aux Américains, ils ont l’impression que l’esclavage a été aboli grâce aux bons sentiments de Lincoln et à la conscience sociale du Congrès. Aujourd’hui, les Américains n’ont pas une idée claire de ce qu’a été le mouvement des droits civiques des années 1960. A cette époque, les mouvements de Noirs dans le Sud ont poussé John Fitzgerald Kennedy, Lyndon B. Johnson et le Congrès à passer une loi qui permette enfin aux Noirs de voter. Sans ce pan de l’histoire, vous pouvez penser que les Noirs ont été aidés par des Blancs puissants comme Kennedy et Johnson. Cette lacune dans l’éducation des Américains perpétue l’idée que le président des Etats-Unis, et non les mouvements sociaux, est à même de régler les problèmes majeurs du pays. En omettant de l’enseigner, vous réduisez l’énergie des citoyens américains, vous en faites des observateurs passifs et non des participants actifs à la politique. » (Howard Zinn)
Hommage à Howard Zinn
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1 commentaire:
Merci pour m'avoir fait découvrir cet homme, la vidéo m'a retourné.
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