Ce peuple n'a jamais lu Césaire !


Quoi de plus légitime que ce coup de gueule de Raphaël Confiant ! Quoi de plus attendu que la réaction des couchés de toujours, de ces inconséquents qui ne supportent pas qu’on leur fasse remarquer leur inconséquence… La manière en dit long sur ce qu’ils sont : hargneux entre eux et dociles envers leur maître… La chasse aux sorcières colle à l’homme du ressentiment comme la pulpe au fond de la bouteille d’Orangina… Aliénés infantiles qui cherchent exutoire pour oublier leur propre situation. Malheur à celui par qui vient le scandale, la haine du vrai est le divertissement pascalien du dominé qui aime sa domination… Surtout ne vous taisez pas monsieur Confiant ! Secouez-nous tout ça ! La Martinique et les Antilles en ont besoin. Les complaisants tartufes ne sont jamais vos amis…Car qui aime bien, châtie bien et vice versa!

Les réactions quasi-hystériques à mon encontre suite à l’article que j’ai écrit au soir du vote honteux du 10 janvier dernier prouvent au moins une chose: les Martiniquais – y compris les césairiens, les césairistes et les césairolâtres – n’ont jamais lu Césaire!!! Sinon ils connaitraient le poème suivant. Sinon ils sauraient que Césaire leur avait déjà dit leur fait de manière aussi violente et injurieuse (j’assume!) que moi. Oui, j’assume car j’ai ressenti ces 80% de «cri d’amour envers la France» (Sarkozy) comme un véritable crachat lancé à mon visage et à celui de ces milliers de Martiniquais qui depuis plus d’un demi-siècle se sont battus (et continuent de se battre) pour faire advenir le peuple martiniquais.

Or, quand on me crache au visage, je riposte! Man sé an chaben.

Mais, chers lecteurs (-trices), revenons à ce fameux poème de Césaire. Prenez trois minutes de votre temps pour le lire. Lentement. Très lentement et à haute voix si possible.

«Ah, vous ne partirez pas que vous n’avez senti
La morsure de mes mots sur vos âmes imbéciles
Car, sachez-le, je vous épie comme ma proie…
Et je vous regarde et je vous dévêts au milieu de vos mensonges et de vos lâchetés
Larbins fiers petits hypocrites filant doux
Esclaves et fils d’esclaves
Et vous n’avez plus la force de protester de vous indigner de gémir
Condamnés à vivre en tête-à-tête avec la stupidité empuantie sans autre chose qui vous
tienne chaud au sang que de regarder ciller jusqu’à mi verre votre rhum antillais…
âmes de morue.»*


Explication de texte
Ce n’est pas que je veuille vous contraindre à faire une explication de texte, chers lecteurs. La classe de quatrième est loin derrière nous. Mais enfin tout de même, vous avez bien lu! Vous avez lu tout comme moi:

•«la morsure de mes mots»
•«vos âmes imbéciles»
•«vos mensonges et vos lâchetés»
•«larbins fiers»
•«petits hypocrites»
•«esclaves et fils d’esclaves»
•«condamnés à vivre avec la stupidité empuantie»
•«âmes de morue»

Ce ne sont pas des injures peut-être?!! Bon, Césaire était un poète de génie, donc cette diatribe adressée au «peuple;» martiniquais passe mieux que mon texte qui est celui d’un prosateur de talent. Je n’ai jamais confondu, pour ma part, le génie et le talent. Mais, enfin, cette considération mise à part, je n’ai fait que répéter exactement la même chose que l’auteur du «Cahier d’un retour au pays natal». EXACTEMENT! Donc quand je vois ces nullards du site-web césairiste «Politiques publiques» (drôle de titre! Ça existe les «Politiques privées»?), entre autres, se livrer à une curée à mon endroit, je mesure à quel point ces gens-là, à quel point les gens du néo-PPM, n’ont jamais lu une seule ligne de Césaire de toute leur vie. A quel point ils utilisent, sans vergogne, son image pour faire avancer leurs misérables ambitions sans même savoir que Césaire a toujours été très dur envers lui-même mais aussi envers le peuple martiniquais.

Ames de morue
Car Césaire a toujours dit son fait au peuple martiniquais!
Croyez-en quelqu’un qui a dû relire toute son œuvre littéraire, lire tous ses discours à l’Assemblée nationale et la plupart des ouvrages consacrés à sa personne tant en français qu’en anglais afin de pouvoir écrire «Aimé Césaire – Une traversée paradoxale du siècle»! Alors, oui, c’est vrai, que probablement contraint par son entourage, il a dû, dans son action politique, souvent baisser la garde, flatter les gens dans le sens du poil, se rétracter, «moratoirer», c’est vrai, mais dans son œuvre intellectuelle, dans ses écrits, il n’a jamais molli: l’expression «âmes de morue» est suffisamment explicite à cet égard.

Aujourd’hui, après le vote honteux du 10 janvier (car aux 80% de «NON», il faut ajouter les abstentionnistes, ceux qui n’ont pas jugé bon de se déplacer pour faire avancer la Martinique de quelques pas, ce qui fait en réalité 99% de «NON»), Césaire ne doit pas se retourner dans sa tombe. Non, il doit simplement se dire: «Heureusement que je ne suis plus de ce monde!».

Je dédie donc ce poème de Césaire à tous ceux qui, par milliers, sur RFO-radio, ATV, Bondamanjak, Politiques Publiques et ailleurs m’ont vilipendé, cloué au pilori, appelé au lynchage physique de ma personne, traité de psychopathe et autre nom d’oiseaux. Quand j’en aurai le temps, je m’expliquerai et mon texte s’intitulera «Quand on vous crache au visage, vous ripostez!».

Pour l’heure, comme j’ai d’autres chats à fouetter, je vous dis un mot que Césaire affectionnait beaucoup: MERDE!

*extraits de Et les chiens se taisaient, Tragédie de Aimé Césaire, Présence Africaine, 1958, Acte III, p.102 et Acte I, p.7

Raphael Confiant

9 commentaires:

loupiotte a dit…

"Hargneux entre eux et dociles avec leurs maîtres" ?????

C'est bizarre, voilà une formule que j'appliquerais à ce peuple qui m'entoure, là, tout près ...

princesse de Clèves islamogauchiste a dit…

Il y a un truc très gênant dans la violence de ce texte, je trouve. Je suis toujours très enthousiaste à la lecture des articles de Confiant - et encore une fois, je partage ici le fond de son propos: «Quand on vous crache au visage, vous ripostez!»
Mais quand même, cette humiliation publique du peuple martiniquais met plutôt mal à l'aise.
Raphaël Confiant croit-il n'être lu que par des Martiniquais et/ou des amis de la Martinique?
Quand on publie un texte, on prend le risque qu'il soit lu par des gens dont on ne voudrait pas comme lecteurs.
Je crois que Raphaël Confiant s'est laissé aveuglé par sa colère (sans aucun doute légitime - la colère mais pas l'aveuglement).

Achille a dit…

Tu as raison Princesse de Clèves, si ce n'est que c'est la loi du genre ("coup de gueule") d'être intempestif et trés peu porté à l'analyse et au recul, j'en sais quelque chose moi qui ai un "tempérament" fort semblable...(lol)

Anthony a dit…

En effet, il a été lu par quelqu'un comme moi dont vous ne voudriez pas. C'est à mourir de rire. Cela me confirme que les Indigènes de la République et leurs potes sont des petits-bourgeois intellos qui se font les chantres de la révolution universelle mais n'ont aucun ancrage populaire. Des sortes de soixante-huitards noirs et arabes. Merci de reprendre l'héritage des "philosophes" bourgeois arrogants de la Rive Gauche, authentique composante de l'identité française. Ainsi vous reprenez le flambeau de la France éternelle. Je savais qu'au fond vous n'étiez pas si dangereux. Allez les indigènes des facs et des salles de rédac', continuez à éructer et à exciter le bobo, vous êtes très divertissants.

Antianthony a dit…

J'ai comme dans l'idée, Anthony mon connaud qui a besoin d'être diverti, que tu te sois trompé de crèmerie (de brasserie ?)...
ça va là ça fait racaille ?

Lacan a dit…

Tiens "bobos", "soixante-huitard", "ancrage populaire"...On dirait de la rhétorique sarkozienne... Comme ils sont comiques ces "sodomisés" qui continuent malgré tout à chanter la chanson... C'est qu'ils aiment ça !

Anthony a dit…

Au fait dîtes à Houria que c'est pas parcequ'elle met un voile à la télé qu'on va la prendre pour une authentique bledarde. Cette intello typiquement parisienne est bien plus connue chez les bobos bien blancs que chez les noirs et les arabes de France dont l'immense majorité n'en a rien à branler de vos inepties. Moi, au contraire, ça m'intéresse et ça me fait bien rire. Continuez !

Monsieur Verdurin a dit…

Dis-le lui toi-même Antonin Marteau, on devine que tu fréquentes les mêmes salons...
Au fait, un akousky c'est un suppositoire?

Antianthony a dit…

Tonou, tu te répètes, ma vieille carne !