De l'antisémitisme israelien


Les néonazis israéliens sont tous des nouveaux immigrants arrivés de Russie dans les années 90. La quasi-totalité d’entre eux ne sont pas juifs (mais qu'est-ce qu'être juif ?). Ils n’ont souvent qu’un vague ancêtre juif, ce qui suffit pour obtenir la nationalité israélienne au titre de la loi du retour.

« Ces jeunes sont issus de familles russes venues en Israël pour des raisons purement économiques, explique Zalman Gilichenski. Ils apportent dans leurs valises de tenaces préjugés antisémites acquis en Russie. Comme beaucoup de nouveaux immigrants originaires de Russie, ils vivent en vase clos, ne fréquentent que des Russes, ne parlent que le russe. Et grâce à Internet, ils sont en prise directe avec les néonazis russes, eux aussi en pleine expansion. »

Servir sous le drapeau frappé de l’étoile de David ne trouble pas les convictions de ces Israéliens antisémites. Zalman Gilichenski nous montre des photos de soldats de Tsahal qui exhibent une croix gammée tatouée sur l’épaule ou sur le bras. Le mois dernier, un jeune appelé d’origine française a dû quitter l’armée pour cause de harcèlement antisémite. Il vient de porter plainte contre ses agresseurs.

Mais aussi curieux que cela puisse paraître, l’État juif fait preuve d’une certaine mansuétude envers ces néonazis. À ce jour, un seul d’entre eux a été condamné à la prison. La classe politique commence à peine à prendre conscience de l’ampleur du phénomène. Une commission parlementaire s’est enfin penchée sur la question.

« Cette vague d’antisémitisme gêne les Israéliens, observe Zalman Gilichenski. Car l’État d’Israël a été créé en réponse à l’antisémitisme et plus particulièrement à la Shoah. Alors si même ici, il y a des néonazis, des agressions antisémites, je pose la question : que devient la légitimité de l’État d’Israël ? »

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