« Non, nous n’avons jamais été amazones du roi du Dahomey, ni princes de Ghana avec huit cent chameaux ni docteurs à Tombouctou Askia le Grand étant roi, ni architectes de Djenné, ni Mahdis, ni guerriers. Nous ne sentons pas sous l’aisselle la démangeaison de ceux qui tinrent jadis la lance. Et puisque j’ai juré de ne rien celer de notre histoire (moi qui n’admire rien tant que le mouton broutant son ombre d’après-midi), je veux avouer que nous fûmes de tout temps d’assez piètres laveurs de vaisselle, des cireurs de chaussures sans envergure, mettons les choses au mieux, d’assez consciencieux sorciers et le seul indiscutable record que nous ayons battu est celui d’endurance à la chicotte... Et ce pays cria pendant des siècles que nous sommes des bêtes brutes ; que les pulsations de l’humanité s’arrêtent aux portes de la nègrerie ; que nous sommes un fumier ambulant hideusement prometteur de cannes tendres et de coton soyeux et l’on nous marquait au fer rouge et nous dormions dans nos excréments et l’on nous vendait sur les places et l’aune de drap anglais et la viande salée d’Irlande coûtaient moins cher que nous, et ce pays était calme, tranquille, disant que l’esprit de Dieu était dans ses actes. Nous vomissure de négrier Nous vénerie des Calebars quoi ? Se boucher les oreilles ? Nous, soûlés à crever de roulis, de risées, de brume humée ! Pardon tourbillon partenaire !» (Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal)
« L'esclavage reste une source importante de métaphores, d'analogies, de comparaisons. Cette mémoire est restée forte, les habitants des DOM ne peuvent pas supporter que cela reste un détail pour les habitants de la métropole. Le passé pèse sur le présent, et pas seulement de manière abstraite : ces sociétés sont issues de l'esclavage. Pour que ce passé devienne intégré, la France doit reconnaître et célébrer la contribution des femmes et des hommes de l'outre-mer. Pas seulement dans le sport ou la musique, mais aussi dans les combats pour la liberté. Louis Delgrès est aussi important que les autres héros de la Révolution française...» ( Françoise Vergès)
Solidarité totale avec les « nègres verticaux » de Guadeloupe !
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1 commentaire:
Chers compatriotes, C'est un appel de soutien que je lance depuis la Guadeloupe et à la Martinique. Un collectif de 52 organisations comprenant tous les syndicats, des groupements de mutuelle, des fédérations d'associations, les plus grosses associations de la Guadeloupe, le syndicat des transporteurs, les syndicats des stations de service, syndicat de pêcheurs, etc a lancé un mouvement de grève depuis le 20 janvier 2009. Des négociations on été engagées au World Trade Center, avec autour de la table de négociation, une représentation de l'ensemble des décideurs de la Guadeloupe : Le collectif : *Lyanag kont profitasyon* - Rassemblement contre les profiteurs Les élus : Conseil Régional - Conseil Général - Les maires - les Députés - Les Sénateurs Les socio professionnels : MEDEF - CGPME - CTPME - CCI - CES - etc L'Etat : Préfet de Région - Les Directeurs d'administration centrale Suite à la lecture d'une note émise par le Secrétaire d'Etat à l'Outre-Mer, Yves JEGO, le Préfet de Région a décidé d'abandonner la table de négociations pour soi-disant se mettre à travailler.
Aujourd'hui, vendredi 30 janvier 2009, près de 60.000 personnes ont défilé dans les rues de Pointe à Pitre, afin de démontrer leur soutien au "kolectif", or les médias métropolitains, confisqués par SARKOZY, ne font guère écho de ce mouvement dont la substance est unique dans l'histoire de France ; car, c'est la première fois qu'un telle manifestation arrive a créer un consensus de toutes les forces vives d'une Région et sans exclusive. La Guadeloupe réclame la venue du Premier Ministre pour gérer une fin de cette crise. Or, le ministre de tutelle, en l'occurrence Monsieur JEGO, refusant de jouer son rôle légal, refuse de se rendre en Guadeloupe par peur de... L'Etat Français s'est défaussé devant le peuple guadeloupéen qui a assisté en direct à la démission du gouvernement.
Les négociations étaient retransmises par 3 chaines de télévision locale, les téléspectateurs ont assisté au départ du Préfet qui a refusé de continuer les négociations, promettant de sévir en cas de dérapage. 17 Airbus ont débarqué depuis début janvier, avec près de 4000 militaires/gendarmes/CRS, armés jusqu'aux dents. Des chars d'assauts, des minutions, des cercueils en plastique, des vivres ont également été acheminés en même temps que ces forces de répression. Ce tel dispositif de guerre coûte 3 millions d'euros par jour au contribuable français. Les guadeloupéens auraient préféré que cet argent serve à résoudre quelques uns des 146 points de la plateforme de revendications.
L'Etat français a tiré sur la foule à plusieurs reprises en Guadeloupe :
1910 - 1925 - 1952 - 1967 En 1967, suite à un fort mouvement de grève, messieurs MESSMER, MARCELIN et DE GAULLE ont fait tirer sur la foule et tuer plus de 170 personnes - officiellement seuls 31 morts ont été déclarés par l'Etat. Pendant que je rédige ce document, le gouvernement vient de décider de transférer les rédactions de RFO à Paris, les émissions locales ne seront plus produites
localement. Sarkosy se fabrique sa dictature par ses exactions, voilà que l'Outre-Mer revient 30 ans en arrière avec les pratiques coloniales. Chers compatriotes, je vous demande de diffuser ce document par vos relais, il faut que toute la France sache que l'on se bat pour l'ordre juste et contre les profiteurs de toute nature.
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