Hommage appuyé à Eric Zemmour et Pierre Nora - et ses « lieux de mémoire » plus que douteux...
« Le corps expéditionnaire commandé par Emmanuel Leclerc, propre beau-frère de Napoléon Bonaparte, fut vaincu à la fois par les troupes noires et mulâtres de Toussaint Louverture, puis de ses successeurs Pétion, Christophe et Dessalines, et par les ravages occasionnés par la « fièvre » tropicale sur des soldats européens peu acclimatés. A Paris, le pouvoir consulaire, alors tout occupé à construire méthodiquement l’image d’un Bonaparte invaincu et pacificateur de l’Europe ralliée aux idéaux de la Révolution, ne pouvait laisser se répandre une information aussi désastreuse : les presque 50.000 soldats - victorieux depuis1792 à travers l’Europe - envoyés à Saint-Domingue (ancien nom d’Haïti), pour y établir la souveraineté française bafouée par un général noir qui avait osé promulguer une Constitution en sa faveur, ne pouvait être vaincu par des nègres à peine sortis de l’esclavage. Il était encore moins pensable que la mort du propre beau-frère du « héros de Pyramides » et du « sauveur de la République » fut colportée par la presse l’année même du triomphe de Bonaparte tant à l’extérieur qu’à l’intérieur… Aujourd’hui quel manuel d’histoire générale de la période napoléonienne évoque-t-il la bataille de Vertières (18 Novembre 1803), la première grande défaite des troupes napoléoniennes ?» (Marcel Dorigny, La fracture Coloniale)
Haïti ou le paradigme fantôme
Publié par Le Bougnoulosophe à 12/03/2008
Libellés : POSTCOLONIE
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire