D'une djihadiste et du Père Noel

Pour tout observateur attentif, la terre de Belgique est féconde en monstruosité toute féminine ; le Palais des horreurs c’est notre lot quotidien. Vous connaissiez Geneviève Lhermitte, Muriel Degauque, première Kamikaze de « souche » européenne. Dans un autre registre, moins exposé il est vrai, voici Malika El Aroud, «la pasionaria du salafisme belge» (sic), qui par ces propos haut en couleur fait fantasmer toute la réacosphère et bien au delà. Du pain béni. Une vraie aubaine pour l'opinion en temps de crise ; ce n'est pas Dorothée Klein, la hyène du champ médiatique belge, qui va me contrarier. Elle accorde des interviews choc à l' International Herald Tribune, elle anime un forum appelé Minbar-SOS, au vu et au su de la marée chaussée, où elle fait un travail de Gestion des Ressources Humaines à l'attention d'Al Qaida-Monde, si Al Qaida existe bien sûr… Cette femme, surnommée Oum Obeydaqui, qui fut mariée à l'un des assassins du Commandant Massoud (Abdessater Dahmane), est la femme la plus surveillée de Belgique, ce qui ne l'empêche pas de comploter plus que de raison, nous dit-on... Cherchez la femme et une fois que vous l'avez trouvée, cherchez le détonateur ! Qu’elle n’existerait pas qu’il faudrait l’inventer, peut-être a-t-elle été inventée d’ailleurs... Elle est, postmodernité oblige, tout à la fois, la version féminine - et orientale - du père fouettard et la représentante d’un féminisme djihadiste en devenir. Si, c’est possible ! Jugez sur pièce. Son féminisme : « Normalement en Islam l’homme est plus fort que la femme, mais je prouve qu’il est important de craindre Dieu - et personne d’autre » ; « Il est important que je sois une femme. Il y a des hommes qui ne veulent pas parler car ils ont peur d’avoir des ennuis. Même lorsque j’ai des problèmes, je parle. » ; « Je sais ce que je fais, je suis Belge, je connais le système. » ; « La veuve d’un martyr est très importante pour les Musulmans » . Une féministe de combat : « Ce n’est pas mon rôle de placer des bombes, c’est ridicule »: « J’ai une arme, c’est d’écrire. C’est de prendre la parole. C’est mon jihad. Vous pouvez accomplir beaucoup de choses avec les mots. L’écriture est aussi une bombe. ». Une femme qui en a : « le Vietnam n’est rien comparé à ce qui vous attend sur nos terres » ; « Demandez à vos mères, à vos femmes, de commander vos cercueils. » ; « La victoire apparaît à l’horizon mes frères et sœurs. Augmentons nos prières. ». N'est-elle pas merveilleuse notre djihadiste virtuelle ? Roland Barthes, dans Mythologies, écrivait : « Le mythe ne nie pas les choses, sa fonction est au contraire d’en parler ; simplement, il les purifie, les innocente, les fonde en nature et en éternité, il leur donne une clarté qui n’est pas celle de l’explication, mais celui du constat. En passant de l’histoire à la nature, le mythe fait une économie : il abolit la complexité des actes humains, leur donnent la simplicité des essences, il supprime toute dialectique, toute remontée au-delà du visible immédiat, il organise un monde sans contradictions parce que sans profondeur, un monde étalé dans l’évidence, il fonde une clarté heureuse,… ». Sans nul doute, Malika El Aroud, arrêtée ce jeudi, est mythique ! Et le Père Noël existe, en tout cas en Belgique...

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