Qui connaît Nadia Geerts, « Professeur de laïcité» (sic), sait qu’en matière de diversion et de voilement du réel (« les faits divers servent à faire diversion » disait Bourdieu), elle est passée maître, sa seule maîtrise probablement… Sa vraie vocation eut été « illusionniste »!
Savez-vous, par exemple, qu’elle n'a jamais vu de jeunes filles voilées dans son cadre professionnel puisqu’elle est professeur de morale dans une école qui leur interdit toute présence. Ce qui ne l'empêche pas d'écrire un très mauvais livre - et de pérorer à tout va - sur le sujet, les cons ça ose tout et c'est même à ça qu'on les reconnait...
Aussi une question nous vient à l’esprit. A quoi rime ce foin ? à quoi sert cette « fébrilité » autour de cette affaire du voile, au-delà du « buzz » médiatique visant à relancer le « laïcity bizness » ? Sachant qu’il s’agit d’une affaire montée de toute pièce en se servant des pulsions les plus basses, la peur de l’autre notamment, sous des dehors plus ou moins acceptables. Sachant aussi que l’enjeu « réel » ce sont trois écoles en communauté française, c'est vous dire la gravité !
Eh bien, cela sert à cacher le malaise, de plus en plus flagrant, de sa profession. Malaise qui révèle une incompétence manifeste doublée d’une impuissance cynique des membres de celle-ci. Ainsi fin mai 2006, l’OCDE publiait un rapport montrant que, selon les données de l’enquête internationale PISA 2003, la Belgique était l’un des pays présentant les plus grandes inégalités de compétences scolaires entre autochtones et allochtones, le pompon, le record absolu, revenant à la communauté française de Belgique, l'employeur de Nadia Geerts.
La manœuvre, à laquelle travaille ardemment notre Nadia, fut d’incriminer « subtilement » (avec la subtilité qu’on lui connaît…) les objets de l’inculcation, à savoir les élèves d’origine allochtone eux-mêmes. Suggérant que la raison de leur échec revenait à des composantes internes, dispositionnelles, soit « l’appartenance culturelle » dont le voile est une des manifestations. Manœuvre qui dédouanait sa corporation du même coup de toute responsabilité et donc culpabilité.
La manœuvre est d’autant plus habile qu’elle correspondait à la vison du monde (préjugés et stéréotypes) du corps enseignant, issu pour la plupart de la petite-bougeoisie, pour lequel les parents musulmans, gens de peu, au faible « capital culturel », vivant probablement dans des huttes ou sous des tentes avant de venir dans un pays civilisé, ne sont aucunement qualifiés pour élever leurs enfants.
Aussi l’ école Laïque et ses hussards noirs, dans leur version belgicaine, doivent se substituer à ces parents démissionaires afin de révéler à cette sous-humanité plébéienne et bronzée, le Progrès, la Laïcité, la saveur de la viande de porc, et pourquoi pas, soyons fou, les joies de la dégustation de vin obligatoire… En un mot, la marche de la civilisation contre la barbarie !
Mais toutes ces gesticulations et tout ce caquetage aux senteurs rancies sont là pour cacher l'essentiel, à savoir l'arrière fond socio-économique. Quid de l’effet « systémique » suivant : la situation de « quasi-marché » des écoles de la communauté française fait que les écoles ghettos-dorés donnent le «la», à tout le reste par un effet domino. Cette situation s’explique notamment par un dispositif pervers de liste d’attente (et la gestion cynique de celui-ci), l’aspiration de la petite bourgeoisie à envoyer ses enfants dans une école d’élite et en fin de course, en guise de repoussoir, à la mise en place d’ écoles-ghettos proprement dites, dont le « marqueur » principal est la taux de présence des fils d’immigré…
Quid de la substitution de la cause par l’effet - manière de faire habituelle des idéologues du parti de l'ordre. S’il y a « voile » dans certaines écoles, c’est parce qu’il y a exclusion, et non pas l’inverse, les voiles à Lasne il n'y en a guère mis à part les foulards Hermès… En l’interdisant, on ne solutionne rien du tout, mais cette engeance veut-elle solutionner quoi que se soit ? Les écoles poubelles d’aujourd’hui étaient celles d’hier et seront celles de demain… Par ces manoeuvres, il s’agit de brouiller les pistes et de se donner bonne conscience à bon compte tout à la fois...
Si par laïcité il faut entendre les idées courtes défendues par Nadia Geerts, il s'agit alors d’une idéologie particulièrement réactionnaire qui a bien des affinités avec celle de l'extrême droite la plus classique ou le néo-conservatisme à la Française (représenté par Finkielkraut, Bruckner, Gluckman, Max Gallo...), tous passés à Sarkozy depuis peu.
On y distingue entre autres : le retour à l'autorité et aux valeurs, une méritocratie de façade, un ethnocentrisme sournois, une islamophobie assumée, un «identitarisme occidentaliste», une statolâtrie… soit le bric à brac idéologique du réactionnaire sempiternel, qui préparera le terrain, en terme « d’hégémonie culturelle », a un néo-bonapartisme belgicain qui sera aussi grotesque que dangereux.
Nadia Geerts aura donc été, par cynisme et par opportunisme, l'islamophobie étant un accélérateur de carrière, l’éclaireur et « la précieuse ridicule », de cet Ubu du plat pays...
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3 commentaires:
Comme l'observait Bourdieu, à l'inverse des luttes ouvrières (la grève ou la manifestation...), la petite-bourgeoisie préfére les stratégies symboliques de l’information, de la sensibilisation, de l’éducation, signifiant par là qu’elle est une classe éclairée. Ce statut qu'elle s'auto-attribuée de pédagogue permet d’établir un rapport de domination morale qui trouve sa source au plus profond de l’intérêt de classe petit-bourgeois dans le sens où la conscientisation va être le moyen rêvé de réformer la société sans en toucher les fondements. De cela Nadia Geerts est son style en sont le paradigme!
Pourquoi je n’irai pas au Garcia Lorca (N.G)? Mais parce que j'ai les chocottes!
Soyez laïque, empruntez les autoroute de l'émancipation!
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