La République, la télévision et leurs « musulmans »
« Il ne faut surtout pas partir en guerre contre une religion ni lui donner le sentiment d’être victime d’un ostracisme. Cela étant, tout dépend de l’image que donnera l’islam de lui-même. Si telle ou telle religion a un comportement agressif, il ne faut pas s’étonner que cela suscite des réactions », indiquait au Monde, en juillet 2003, le médiateur de la République Bernard Stasi[1].
Il venait d’être nommé par Jacques Chirac à la tête de la commission de réflexion sur la laïcité qui proposera quelques mois plus tard une loi interdisant les « signes ostensibles » dans les établissements scolaires. Une religion a-t-elle des « sentiments », des « comportements » ?
Donne-t-elle une « image d’elle-même » ? On objectera que M. Stasi veut parler ici des « musulmans » et non de leur religion. C’est pourtant bien ce dernier terme qu’utilise à plusieurs reprises le président de la commission « pour la laïcité dans la République », dans cette interview « relue et amendée » par lui.
Ce glissement sémantique pose problème. Sa banalité plus encore. Si Bernard Stasi avait parlé des « musulmans », la contradiction aurait sans doute été plus apparente : les musulmans donnent-ils une image d’eux-mêmes ? Et comment cette image serait-elle « donnée » ? Pourquoi ramener la diversité évidente des musulmans à une « religion » d’un seul bloc, identifiée de surcroît à un collectif potentiellement dangereux, puisqu’elle serait susceptible de « comportement agressif » ? L’identité des personnes supposées composer ce collectif peut-elle d’ailleurs se réduire à leur qualité de « musulman » ? Et de quels « musulmans » parle-t-on, au juste ?
C’est à ces questions que nous tenterons ici d’apporter des réponses. Nous nous sommes penchés pour cela, pendant de longs mois, sur les discours tenus sur l’« islam de France » – et, au-delà, sur l’« islam » en général – à la télévision française depuis trente ans. Que disait-on dans les années 1970 de ces musulmans de France qui font aujourd’hui presque quotidiennement la une de l’actualité ? Pas grand-chose, en réalité. On commençait certes à parler de l’« islam » dans le monde et des « immigrés » en France, mais l’« islam en France », lui, était totalement absent… Comment, dès lors, cette question de société jadis invisible est-elle devenue aussi spectaculaire ?
Principalement grâce à la télévision : depuis le milieu des années 1970, elle a pris une place considérable dans le quotidien des Français, qui la regardent en moyenne plus de trois heures par jour. En 1960, 13 % des ménages possédaient un téléviseur, ils étaient 84 % en 1975. Une époque ancienne où la société française découvrait une autre nouveauté : l’immigration, en particulier celle originaire de l’ancien Empire colonial.
Entre la décolonisation et la mondialisation actuelle, c’est à travers la télévision que les Français ont redécouvert les « musulmans » : « travailleurs étrangers » jadis, « Français musulmans » aujourd’hui… comme du temps de l’Algérie française. Ce livre a pour ambition de rendre compte de cette évolution. Comment les images de ces musulmans, que le petit écran peine à faire apparaître autrement que comme des « autres », ont-elles bouleversé la façon dont la société française se représente elle-même ?
Des images et des mots
Dans son livre sur la télévision, Pierre Bourdieu faisait cette remarque qui mérite réflexion : « Avec des mots ordinaires, on n’“épate pas le bourgeois”, ni le “peuple”. Il faut des mots extraordinaires. En fait, paradoxalement, le monde de l’image est dominé par les mots. La photo n’est rien sans la légende qui dit ce qu’il faut lire – legendum –, c’est-à-dire bien souvent des légendes qui font voir n’importe quoi. Nommer, on le sait, c’est faire voir, c’est créer, porter à l’existence. Et les mots peuvent faire des ravages : islam, islamique, islamiste – le foulard est-il islamique ou islamiste ? Et s’il s’agissait d’un fichu, sans plus ? Il m’arrive d’avoir envie de reprendre chaque mot des présentateurs qui parlent souvent à la légère sans avoir la moindre idée de la difficulté et de la gravité de ce qu’ils évoquent et des responsabilités qu’ils encourent en les évoquant, devant des milliers de téléspectateurs, sans les comprendre et sans comprendre qu’ils ne les comprennent pas. Parce que ces mots font des choses, créent des fantasmes, des peurs, des phobies ou, simplement, des représentations fausses [2]. »
En un sens, ce livre consiste à prendre Pierre Bourdieu aux mots. Et si nous fixions sur le papier les mots que la télévision a utilisé pour nous parler de l’islam en France : « musulmans », « intégrisme », « islamisme », mais aussi « intégration », « racisme », « laïcité » ? Si nous revenions sur les images qui les ont rendus visibles, sur les personnages qui les ont incarnés et leur ont donné vie ?
Il est très difficile de discuter d’« islam », un sujet encore mal connu, soumis à de multiples interprétations, à de multiples fantasmes. Il n’est pas non plus aisé de mener une analyse critique des médias – en particulier de la télévision –, lesquels nous permettent d’appréhender le monde, de comprendre la réalité qui nous entoure et par là même de nous construire.
Étudier les rapports entre les musulmans et la télévision exige de s’émanciper de la vision de l’islam que la télévision a contribué à nous transmettre. C’est donc un travail résolu de déconstruction qu’il faut entreprendre pour pouvoir ensuite reconstruire le processus qui a abouti aux représentations actuelles. Il faut prendre de la distance avec ce que l’on a pu voir (et croire). Effacer les idées reçues pour entrevoir quelles idées nous ont été données.
Puisqu’il est souvent question d’amalgame quand on parle d’islam, clarifions d’emblée deux définitions de ce que peut vouloir dire « être musulman ». Une personne peut être « musulmane » parce qu’elle a intérieurement accepté ou choisi la religion musulmane comme foi : c’est ce qu’on pourrait appeler la définition strictement religieuse de l’identité musulmane.
Mais elle peut l’être aussi parce qu’elle est assignée, de l’extérieur, à cette identité pour la simple raison qu’elle est originaire d’un milieu ou d’un pays à majorité musulmane : c’est ici la définition large, assise sur une conception ethnique ou culturelle. Cette distinction essentielle est au cœur de la réflexion sur les mots et les images : elle sépare ce qu’il y a d’invisible dans l’islam, la foi, de ce qui en a simplement les apparences. Ne pas la garder en mémoire serait se satisfaire d’un regard trop mécanique, se bornant à souligner des « différences » parfois bien illusoires.
Être ou ne pas être « musulman » n’est pas en fait la question essentielle. Il existe, on le sait, de multiples manières d’interpréter l’islam. Quelles interprétations faut-il considérer comme « valables » ou « authentiques » ? Pourquoi, d’ailleurs, cherche-t-on systématiquement à déterminer le « vrai » ou le « bon » islam ?
Deux questions qui nous amènent à cette seconde remarque primordiale : l’islam n’est pas une religion centralisée avec une norme unique sur laquelle on puisse discuter et débattre. Sur les plateaux de télévision, par exemple, chacun y va de sa version en l’imposant souvent comme une évidence, ou en la posant, parfois, comme simple référence.
Nous préférerons donc parler ici d’« islam imaginaire ». Cela ne signifie pas que les versions de l’islam présentées à la télévision soient plus « fausses » – ou plus « vraies » – que d’autres. Mais plutôt que l’islam télévisé, fait de mots et d’images, est moins le reflet d’un hypothétique « islam réel » que le miroir d’imaginaires qui traversent la société française. Des imaginaires qui se reproduisent et évoluent avec le temps, et qui sont le produit de rapports de forces dans lesquels nous sommes impliqués, journalistes ou téléspectateurs, musulmans ou non.
Une médiatisation dictée par son contexte
Notre objectif est, on l’a dit, de revenir sur ce qui a été dit et montré aux téléspectateurs, afin de comprendre comment s’est construite la médiatisation télévisuelle de l’islam de France depuis les années 1970. Aussi diverses et contradictoires que puissent être les représentations télévisuelles, nous les considérons comme le produit d’un travail collectif effectué selon des règles et dans des contextes évolutifs.
Pour éviter les généralisations abusives et, surtout, pour rendre compte au mieux des impressions qui se dégagent et des possibles effets produits sur le téléspectateur, nous nous appuyons systématiquement sur des exemples précis. Si nous citons les noms de nombreux journalistes, en particulier de ceux qui ont ou ont eu des responsabilités au sein des rédactions, le but n’est évidemment pas de les mettre en cause personnellement et de porter un jugement général sur leur travail, mais bien plus de permettre au lecteur de comprendre concrètement quels discours étaient socialement acceptables – ou du moins acceptés – à des époques et dans des contextes donnés.
Nous avons analysé des centaines de programmes télévisés[3]. Nous nous sommes d’abord appuyés sur une étude aussi systématique que possible des journaux télévisés de 20 heures des deux premières chaînes nationales, de 1975 à 2004. Leur format étant relativement constant depuis trente ans, ils nous ont servi de fil directeur pour cerner les grandes étapes de la construction de l’islam de France comme objet médiatique.
Ce n’est que dans un deuxième temps que nous nous sommes intéressé aux émissions (magazines de reportages, débats en plateau, etc.) qui donnent une idée plus précise du cadre idéologique dans lequel s’inscrit la médiatisation de l’islam : les reportages y sont généralement plus longs et plus fouillés et les invités peuvent généralement s’exprimer davantage. Nous nous sommes enfin attachés à replacer la médiatisation de l’islam dans son contexte politique, social, économique, mais aussi médiatique : la télévision n’est pas seule en piste.
Ce faisant, nous découvrons une des caractéristiques essentielles de la médiatisation télévisuelle de l’islam de France : les « musulmans » ont dans l’ensemble assez peu de prise sur « leur » image. La variété des façons d’être musulman place les journalistes dans une situation d’incertitude. Mais aussi dans une certaine forme d’impunité : qui viendra démentir leurs versions de l’islam ?
Qui peut statuer sur la légitimité de ceux qui disent parler au nom de l’islam ? D’où tire-t-on l’idée si répandue qu’« il y a trois (quatre, cinq…) millions de musulmans en France » ? C’est le regard qui crée l’objet, et non l’inverse. C’est donc paradoxalement en s’intéressant à ce qui se passe à l’extérieur de ce que l’on appelle aujourd’hui, de façon énigmatique, la « communauté musulmane de France » qu’on peut comprendre la logique de sa médiatisation.
L’islam de France en tant qu’objet médiatique est bien souvent regardé à travers des événements qui sont étrangers à la France. Une révolution en Iran, un conflit en Irak, une guerre civile en Algérie, des attentats à New York et à Washington ? Et voilà les caméras qui s’intéressent aux « musulmans » de l’Hexagone, avec l’idée implicite qu’ils sont « tous les mêmes ».
Mais il est surtout, quoique de façon moins visible, façonné par des phénomènes qui sont à bien des égards étrangers à l’islam : crises de la représentation politique, de l’école, des banlieues… Crise des médias et du journalisme aussi, qui ont connu d’importants bouleversements depuis trente ans : inversion du rapport de forces entre la presse écrite et les médias audiovisuels ; place toujours plus centrale de l’image dans l’information ; concurrence commerciale acharnée entre les chaînes de télévision ; prime au scoop, à l’immédiateté, au spectaculaire…
L’islam imaginaire est ainsi un islam évanescent, disparaissant des écrans aussi soudainement qu’il y apparaît, au gré des événements qui semblent le mettre en cause. C’est aussi un islam partiel, regardé à travers des « problèmes » et des crises qui ne le concernent pas forcément ou, en tout cas, pas seulement. Ceux qui se considèrent comme musulmans peuvent se sentir dépossédés et méprisés par ce regard tronqué et déformé.
Pour une partie d’entre eux, notamment les jeunes des « cités ghettos », cette réaction légitime est susceptible de nourrir un ressentiment favorable à la circulation de rumeurs et de fantasmes sur le fonctionnement du « système dominant » – symétriques, en quelque sorte, de ceux qu’on projette sur eux –, eux-mêmes porteurs de plus graves dérives. C’est aussi pour contribuer à éviter ce type de réactions qu’il nous a semblé important de proposer un décryptage critique et dépassionné des discours médiatiques dominants sur l’« islam de France » depuis trois décennies.
Les trois étapes de la construction d’un « islam imaginaire ».
On peut distinguer trois étapes majeures dans la construction de cet objet « islam de France » à la télévision. La première est celle de sa naissance progressive, entre le milieu des années 1970 et la fin des années 1980. Deux phénomènes concomitants incitent alors le regard médiatique à s’intéresser à l’islam. L’évolution de la situation internationale d’abord, avec la crise pétrolière et la très spectaculaire révolution iranienne de 1978-1979.
Cette révolution qui se fait au nom de la religion et autour d’un personnage singulier, l’ayatollah Khomeyni, marquera durablement les esprits et participera à la recomposition du paysage intellectuel français. « C’est le retour de l’islam ! », s’inquiète la télévision (chapitre 1).
Par une curieuse illusion d’optique, les images iraniennes viennent se greffer sur une seconde évolution, moins visible mais plus cruciale : la sédentarisation des populations immigrées dans l’Hexagone. L’immigration étant progressivement perçue comme un « problème » au tournant des années 1970-1980, la télévision met en évidence ce qui semble séparer les « Français » des « étrangers ».
Derrière l’immigration, se profile un islam que les médias veulent croire « incompatible » avec la société française. Le paternalisme des années 1970 laisse place à un discours de plus en plus accusatoire. Et, déjà, la tentation est grande pour certains d’assimiler les « travailleurs étrangers » à des « khomeynistes » (chapitre 2).
Ainsi s’opère, au milieu des années 1980, un transfert de responsabilité parfaitement identifiable sur l’écran d’une télévision de plus en plus commerciale : la société française, ne parvenant pas à faire face aux crises multiples qu’elle traverse, met en accusation ceux qu’elle désigne comme « responsables ».
Les immigrés, jadis victimes du racisme, deviennent coupables d’un déficit d’« intégration ». Ce faisant, les discours hostiles à l’islam, perçus jusque-là comme une expression parmi d’autres de la xénophobie, entrent opportunément dans le registre de l’acceptable et d’aucuns craignent sans détour que la France ne soit bientôt « étouffée » par la religion musulmane (chapitre 3).
C’est l’année 1989, avec l’affaire Rushdie en février et la première « affaire des foulards » à l’automne, qui marque l’aboutissement de ces évolutions : en quelques mois, l’islam passe, à la télévision, du statut de sujet périphérique, d’un intérêt secondaire et passager, à un sujet central qui vient se loger au cœur de la société française.
La stigmatisation maladive d’une « communauté musulmane » décrite comme un bloc homogène et l’incroyable hystérie politico-médiatique autour de trois malheureux « tchadors » dans un collège de Creil témoignent d’une profonde crise identitaire : la « France éternelle », perçue comme instinctivement laïque, prioritairement chrétienne et uniformément blanche, a vécu (chapitres 4 et 5).
La deuxième étape, celle des années 1990, a pour thématique centrale la constitution d’un « islam de France ». Alors que le paysage international est bouleversé par la chute du mur de Berlin en novembre 1989, une nouvelle bipolarité commence à éclore sur les écrans de télévision : celle qui opposerait l’islam à l’Occident. L’Iran de Khomeyni, qui avait servi de référence à l’analyse de l’islam tout au long des années 1980, disparaît au profit de nouveaux ennemis : l’Irak de Saddam Hussein d’abord, et surtout l’islamisme algérien (chapitre 6).
Les musulmans de France, qui apparaissent maintenant prioritairement sous les traits caricaturaux des « jeunes de banlieues », sont décrits comme des modérés pendant la Guerre du Golfe de 1991. Mettant ses pas dans ceux du gouvernement, qui jette pour la première fois les bases d’une instance représentative du culte musulman en France, les rédactions de télévision tentent de donner une image apaisante de la désormais incontestable « communauté musulmane ». La guerre contre l’ennemi irakien n’impose-t-elle pas de faire la paix avec les « musulmans de France » (chapitre 7) ?
Devenue le moteur incontesté du système médiatique depuis la fin des années 1980 et alors qu’il apparaît clairement que la religion musulmane est devenue une réalité française, la télévision tente de réformer son vocabulaire. En même temps qu’elle donne à voir un « fossé » grandissant entre le « monde musulman » et le « monde occidental », elle découpe la « communauté musulmane » de France en deux pôles : les « modérés », qu’il faudrait défendre, et les « islamistes », contre lesquels il faudrait lutter.
Cette grille de lecture, qui s’impose progressivement comme une évidence, est en réalité tellement artificielle qu’elle n’empêche pas, au contraire, la multiplication des confusions quand éclate la « deuxième guerre d’Algérie ». Comme si l’Algérie, c’était encore un peu la France, la guerre civile qui fait rage de l’autre côté de la Méditerranée vient coloniser le traitement médiatique de l’islam de France entre 1992 et 1997.
C’est le temps des manipulations, des amalgames et, bientôt, des attentats (chapitre 8, 9 et 10). Secouées par ce terrorisme qu’elles qualifient alternativement d’« islamique » et d’« islamiste », les chaînes de télévision enjoignent les téléspectateurs à ne pas céder aux « amalgames »… qu’elles-mêmes n’ont cessé d’entretenir. Puis, fait surprenant, la religion musulmane, dans sa déclinaison française, disparaît pratiquement des écrans à la fin des années 1990 (chapitre 11).
La troisième étape est ouverte par les terribles attentats du 11 septembre 2001 sur le sol américain. Alors que le terrorisme est par essence spectaculaire dans ses résultats, il est parfaitement invisible dans sa préparation. Une situation délicate pour la télévision : comment éviter la psychose et la suspicion généralisées ? Média visuel, la télévision peine à distinguer l’« ennemi invisible ».
Chasse aux scoops oblige, elle entre dans un traitement virtuel de l’actualité. Les « dérapages » médiatiques se multiplient à l’heure où la sécurité devient la première préoccupation des élites politico-médiatiques (chapitre 12). L’obsession sécuritaire se mue en obsession identitaire au lendemain du 21 avril 2002.
La « République » devient le concept magique censé régler l’ensemble des problèmes sociaux. Terrorisme, communautarisme, antisémitisme, sexisme : tout semble concourir à mettre en accusation une « communauté musulmane » qu’on dit rongée de l’intérieur par un islamisme dont on peine pourtant à cerner les contours.
« Faut-il avoir peur de l’islam ? », s’inquiètent des journalistes de télévision (chapitre 13). Mais qui sont donc les ennemis de cette République devenue pilier de l’identité nationale ? Certains journalistes tentent de débusquer les islamistes et de dévoiler les périls.
Mais l’ennemi invisible reste en fait largement indéfini : Tariq Ramadan ? Les Frères musulmans ? Les imams salafistes ? Le voile islamique ? L’islam lui-même (chapitre 14) ? Si on a fini par s’habituer à la présence musulmane, sa visibilité continue de poser « problème ». On ne veut plus voir ces foulards qui attirent pourtant l’œil des caméras. L’écran de télévision devient un champ de bataille symbolique : manifestants « intégristes » contre préfet musulman. Des symboles pour esquiver la réalité (chapitre 15) ?
C’est à ce voyage à travers trois décennies d’« islam télévisuel » en France, parfois comique, plus souvent inquiétant, voire révoltant, que nous invitons maintenant le lecteur.
Thomas Deltombe
[1] Le Monde, 2 juillet 2003.
[2]Pierre Bourdieu, Sur la télévision, Liber Raison d’Agir, Paris, 1996, p. 19.
[3] Archivés au centre de consultation des archives de la télévision française, l’Inathèque de France.
Thomas Deltombe, journaliste, diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris et titulaire d’un DEA d’histoire contemporaine.
« L'islam imaginaire » (Introduction)
Publié par Le Bougnoulosophe à 11/08/2012
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