La politique du pire de Richard Millet : un marketing littéraire bête et immonde

En attendant promo...
En publiant, ce 24 août, dans son recueil Langue fantôme, un «Éloge littéraire d’Anders Breivik»* aux éditions Pierre-Guillaume de Roux, le prosateur xénophobe Richard Millet entendait commémorer, à sa façon macabre, la mort de 77 jeunes militants sociaux-démocrates froidement exécutés par le susnommé Breivik sur l’île d’Utoya, le 22 juillet 2011, en Norvège. Mieux, la date de sortie de l’opuscule à scandale était programmée pour concorder avec celle du procès où le tueur avait promis de revendiquer haut et fort le sens politique de ses actes au nom d’une croisade anti-mahométane et d’une défense de la civilisation Occidentale réduite à sa plus simple expression skinhead: le White Power, tendance Viking endimanché.

Aux meurtres prémédités de l’un a ainsi répondu le cynique plan média de son disciple «littéraire». Le choc des photos, le poids mort des mots (d’auteur). Top synchro! Et chez quel éditeur! Un fils de… et pas n’importe lequel, celui de Dominique de roux, génial découvreur textuel, mais aussi dandy fasciné par les décombres du national-socialisme, n’en déplaise à son honteux rejeton qui depuis des décennies menace quiconque traiterait son père de fasciste d’un procès en diffamation. Ici la boucle est bouclée, à visage enfin découvert.

Quant au martyr publicitaire Richard Millet, ce serait indélicat d’ébaucher sa nécrologie avant terme, mais on peut déjà y entrevoir le double visage du spectre esthétique de l’écrivain post-réactionnaire: vanité carriériste et misanthropie sélective. Et s’il fallait accuser les traits de son portrait-robot en quelques périphrases, cela tiendrait du cadavre exquis, «littéraire» bien sûr. Pour s’en faire une idée, le début d’une liste non exhaustive :

Homme de seconde main du phalangisme libanais;
Copieur conforme du pseudo-anti-conformisme ;
Poor lonsome victime de la fashion fasciste;
Archange déçu des chiffres de ses ventes;
Vétéran de ses blessures narcissiques;
Littérateur mercenaire en tous genres;
Petit bonhomme des arts et de l’être;
Chantre de la purification langagière ;
Matamore, alias tueur-de-Maures ;
Pousse-au-crime par procuration ;
Barde du christianisme agraryen ;
Maniaque de l’aigreur cultivée ;
Taurillon de salon du livre ;
Tête de lard islamophobe;
Prosélyte de soi par soi;
Bad boy bcbg ;
Néo-naze… tout court.

Ici s’achève ma spéciale dédicrasse. Reste à chacun tout loisir de poursuivre cette énumération en trouvant à ce triste sbire d’autres titres de bassesse.

Quelques mots encore, qui me viendraient si j’avais l’occasion de m’adresser directement à Richard M. : «Côté business-plan, ton pamphlet va peut-être trouver sa niche, son cœur de cible, bref ses amateurs de provoc victimaire. Le lyncheur lynché, ça peut te rapporter bingo… Endosser le costume du bourreau tout en arborant ses plaies doloristes, c’est un fonds de commerce qui fait fureur dans le landernau médiatique. Le beurre rance et l’argent du beurre. Alors, en attendant de savoir si ton Best-killer marche aussi fort que prévu, jouis bien de tes passions tristes, Richard M., bon buzz et bon ulcère.»

Yves Pagès

*On peut lire à l'oeil cette prose embaumée ici !

3 commentaires:

Cyril a dit…

Ce qui est beaucoup plus dur c'est la réception de ce torche balle dans le "milieu". Ainsi France-Culture nous parle-t-elle d'un écrivain "qui frise les limites" (sic!!!). Personne , O grand jamais ne vous dire froidement que Millet est un raciste. On fera mine de ce diriger vers cette accusation pour changer de trajectoire à la dernière minute. Il y a une énorme complaisance à l'égard de cette pute de Millet, c'est cela le drame français.
Si demain je publie un "hommage littéraire à M Mérah", que m'arrivera-t-il?
Sans doute qq chose de bien différent, là est le noeud du problème français.
Il n'y a pas Millet tout seul, il y a le système Millet, lui son milieu dont il ne peut être dissocié.

Anonyme a dit…

« La « folie » de Breivik, si elle est reconnue par de nouveaux experts, sera une manière de réduire au silence un homme qui se veut sain d'esprit et responsable. Un tel procès, où Breivik expose ses idées sur l'islamisation de l'Europe, est évidemment difficile pour la démocratie norvégienne, pourtant éprise de transparence, de tolérance et d'irénique fraternité entre les peuples, comme toutes les nations européennes, néanmoins inquiètes d'une immigration extra-européeenne, le plus souvent musulmane, qui entretien une intimidation victimiste, voire une peur quotidienne, donc un ferment de guerre civile, en même temps que l’illusion oxymorique d'un « islamisme modéré ».... » « Nous qui mesurons chaque jour l'inculture des indigènes tout comme l’abîme qui nous sépare des populations extra-européennes installées sur notre sol, nous savons que c'est avant tout la langue qui en fait les frais, et avec elle la mémoire, le sang, l'identité. » « Dans cette décadence, Breivik est sans doute ce que mérite la Norvège et ce qui attend nos sociétés qui ne cessent de s'aveugler pour mieux se renier, particulièrement la France et l'Angleterre ; loin d'être un ange exterminateur, ni une bête de l'Apocalypse, il est tout à la fois bourreau et victime, symptôme et impossible remède. Il est l'impossibilité même, dont la négativité s'est déchaînée dans le ciel spirituel de l'Europe . »

Anonyme a dit…

Ce con de Millet, concernant l'Islam, c'est vraiment Tintin au Liban...
Un mec qui a fait la guerre au côté des phalangistes et qui a aimé ça (sic), à mon avis c'est pas la peine d'en discuter avec lui.

Cdlmt