« Le judaïsme marocain et le sionisme » (Abraham Serfati)
On me dira, on m’a dit, pourquoi, aujourd’hui, se préoccuper encore du judaïsme marocain? Laissons se réduire à sa plus simple expression, par les départs, cette communauté, les quelques irréductibles ne poseront alors plus de problème.
En fait, cette étude vise le judaïsme marocain dans son entier, celui qui subsiste ici, celui qui, est dispersé et déraciné en Occident, celui qui s’est trouvé transplanté dans un Etat dont le nom était si chargé de symbole pour tout juif et qui y découvre, actuellement, que sous ce nom se cache une entreprise de prolétarisation, d’anéantissement culturel et une aventure militariste et raciste
Cette entreprise qui a ainsi mystifié le judaïsme marocain, dans le cadre d’une mystification générale du judaïsme, a couronné l’oeuvre coloniale de déracinement commencée il y a un siècle.
A travers la synthèse de ce processus, nous voulons faire partager notre conviction, qui n’a été que renforcée par l’étude des documents tant du passé que du présent, que la prise de conscience de cette mystification est inéluctable, que le judaïsme dans le monde arabe, prisonnier du sionisme, prendra conscience de sa solidarité profonde avec la révolution arabe et contribuera ainsi à faire éclater la dernière entreprise historique du capitalisme à enfermer les juifs dans un ghetto, et quel ghetto… à l’échelle mondiale
Pour contribuer à cette prise de conscience, la recherche rigoureuse de la vérité est indispensable. L’auteur de ces lignes ne prétend pas y être plus apte que d’autres. Mais l’appui sur les critères et les principes du socialisme scientifique peut permettre d’échapper, autant que faire se peut, au subjectivisme. Ce qui ne veut pas dire que cette démarche ne doive pas tenir compte, au contraire, des facteurs super structurels, de culture, d’idéologie, de religion. Mais l’histoire même du sionisme montre, par ses impasses qui se dessinent et se développent, que l’on ne peut isoler et déformer indéfiniment ces facteurs
Par ailleurs, nous nous efforcerons, dans cette étude, de citer le moins de noms possible. Non que l’Histoire n’ait un jour à régler ses comptes avec certains. L’heure en sonnera lorsque les chemins d’une nouvelle symbiose judéo arabe seront retrouvés. Mais nous n’hésiterons pas à fustiger ceux qui continuent aujourd’hui, y compris au sein de l’Etat sioniste, leur travail de mensonge.
Pour accélérer cette prise de conscience, le mouvement national doit, en ce qui le concerne, critiquer ses propres démarches de nationalisme bourgeois plus ou moins tenté d’interpréter le sionisme comme un phénomène isolé et lié aux seuls facteurs religieux. Dans le monde arabe, El Fath a montré la voie, et dès avant juin 1967.
Saluons le fait, lourd de conséquences pour l’avenir, que les hommes politiques qui furent longtemps seuls, ici, à se placer sur ce terrain soient maintenant rejoints par l’ensemble des organisations nationales. Il reste à en faire une réalité dans la vie quotidienne, à retrouver ainsi et à reconstruire la réalité nationale.
I. Le Judaïsme marocain avant son déracinement
Précisons. Le déracinement n’est pas daté. C’est un processus. Aujourd’hui, ce qui subsiste du judaïsme marocain, ici, vit replié sur lui-même, de plus en plus concentré sur Casablanca, ville typique du déracinement. Mais l’époque de communautés florissantes et vivantes est encore toute récente.
Les fêtes des mellahs de Fès, de Sefrou, de Salé, et bien d’autres, la symbiose des communautés de l’Atlas et du Sud, éclataient encore il y a dix ans. Malgré un siècle d’effort colonial relayé et développé par le sionisme!
Sur ce passé, tout a été dit, et pourtant, tout reste à dire. Les observateurs sont tous partis de la référence occidentale. Colonisateurs ou sionistes, pour déformer, le plus souvent sciemment, ce passé. Patriotes ou simplement observateurs plus objectifs, pour le situer dans une impasse historique, présenté, certes, comme un «âge d’or», mais sans raccord, autre que sentimental, avec l’avenir. Seule la remise en cause de la référence occidentale et l’élaboration d’une perspective d’avenir spécifique, dont l’entreprise prend corps dans le monde arabe depuis juin 1967, permettent de resituer ce passé, de le vivifier et le raccorder à l’avenir.
Ceci étant, il faut tout de même balayer le mensonge colonial et sioniste, et avec lui, les menteurs André Chouraqui, qui fut secrétaire général de l’Alliance israélite Universelle, consacra plusieurs ouvrages au judaïsme nord-africain et marocain. Sous couvert de l’objectivité juridique, l’un de ses ouvrages permettait au journal sioniste «Noar», qui empoisonna la jeunesse juive marocaine de 1945 à 1952, de proclamer en janvier 1951, que, grâce à la France, «le juif a été libéré de l’arbitraire sans limite qui le maintenait livré au bon plaisir de ses maîtres.»
Que pensent, non pas M. Chouraqui qui se trouve bien placé dans l’Etat sioniste, mais ceux qu’il a contribué à tromper, s’ils se souviennent d’une conférence du Vice-président de l’Alliance, en 1947, déclarant que si celle-ci désirait un foyer juif pour les survivants du nazisme, elle «se pose également la question de savoir quel sera l’avenir de la Palestine. Elle ne saurait répondre de manière certaine, mais sa conviction est que cela «s’arrangera». Car, soulignait l’orateur, «le contraire serait une véritable catastrophe» (Noar, n° 9, mai 1947).
Revenons à cet «arbitraire». Curieux arbitraire qui permettait à des communautés isolées dans les montagnes et dans le Sud de se perpétuer au cours des siècles, intactes, avec leurs coutumes, leurs biens et leurs droits.
La symbiose judéo arabe n’a pas été seulement celle d’une éclatante civilisation, de cette civilisation qui a fait écrire à un auteur juif contemporain: «L’Islam est fait de la chair et des os du judaïsme. Il est pour ainsi dire une refonte et un élargissement de celui-ci, exactement comme la langue arabe est très étroitement apparentée à la langue hébraïque. Le judaïsme a pu par conséquent puiser dans cette civilisation ambiante, et en même temps préserver son indépendance et son intégrité beaucoup plus facilement que dans la société hellénistique d’Alexandrie ou dans le monde moderne. …Jamais le judaïsme ne s’est trouvé dans des relations si étroites et dans un état de symbiose si fécond que dans la civilisation médiévale de l’Islam arabe».
Si la culture judéo arabe connut le recul de tout le monde arabe encerclé par l’expansion du capitalisme, la vie quotidienne des communautés poursuivait cette symbiose.
Là, il faut éclairer le statut de «dhimmi», de protégé. Deux communautés coexistaient, toutes deux basées sur une conception totale de l’homme, totalement inséré dans sa communauté. Les structures mises au point organisaient cette coexistence, dans le respect mutuel, avec toutefois et effectivement, une différence: la communauté dominante, la musulmane, avait la responsabilité de l’Etat, ou de la tribu, sur le plan politique et militaire, cette responsabilité incluant le respect de la communauté minoritaire. Bien sûr, la reconstruction de la symbiose judéo arabe devra bannir toute discrimination de toute sorte, y compris politique. Mais nullement dans la conception mécaniste d’une laïcité stérilisée à l’occidentale. Palestine laïque, rejetant l’Occident pour participer à la construction du monde arabe, n’a de sens et de perspective que dans la conception de «l’Etat démocratique» dont parlait Marx dans sa «Question juive» et non de «l’Etat politique» de la démocratie bourgeoise.
Par rapport à la réalité historique dont nous avons situé le schéma, les historiens de la colonisation ou de l’assimilation coloniale, des idéologues du Contrôle Civil à ceux qu’un fils de la grande colonisation appelait, avec ce mépris raciste caractéristique, des «éléments avancés, ambitieux et inquiétants» de la communauté juive, ont recherché les textes à l’appui de leurs thèses coloniales et isolé les excès, dus à tel aventurier local, ou à tel souverain assoiffé de violence, en oubliant, comme cet ouvrage d’un ancien Président de la Communauté Israélite de Casablanca, que ces excès s’étendaient aussi aux musulmans, en oubliant que le peuple musulman lui-même réprouvait ces excès.
Mais comment prouver que telle thèse est plus vraie que l’autre? En opposant des textes à d’autres textes, des faits nécessairement isolés par le processus même de la recherche historique à d’autres faits isolés? Non pas.
Les juifs marocains qui ont vécu cette symbiose, leurs enfants que l’organisation sioniste a pu, culturellement et idéologiquement, isoler de la nation, pourront, les yeux décillés par la réalité du sionisme, refaire surgir les faits concrets, la vie quotidienne dominante, l’amitié profonde. Aux personnes de bonne foi qui n’ont pas vécu cette amitié, nous demanderons de réfléchir sur la signification de quelques données concrètes:
Les sources du statut de «dhimmi», beaucoup plus que par les textes juridiques, sont éclairées par l’analyse de la réalité concrète, avant qu’elle ne soit déformée par les structures capitalistiques et par la colonisation, ou détruite par le sionisme. Tel était le cas des communautés rurales, où vivait environ 25% du judaïsme marocain, dispersées dans les régions montagneuses du Sud, le Haut Atlas, et les plateaux présahariens.
Dans ces douars, les relations entre juifs et musulmans s’étaient développées sans entrave extérieure, dans le cadre culturel de ces communautés rurales. L’une des rares études sur cette réalité porte sur le droit coutumier des tribus du Tafilalet.
Elle montre que, si chaque juif de ces vieilles communautés paysannes recherchait, non un «Seigneur», comme on l’a prétendu, ni «un protecteur, ni exactement un tuteur, mais un «répondant» au sens entier du terme», c’était pour des raisons bien précises liées aux coutumes juridiques des deux communautés. Le recours en justice, particulièrement, était basé sur la prestation de serment, pour le juif à l’intérieur de la synagogue, pour le musulman devant le Cadi. En cas de conflit entre juif et musulman, le répondant musulman du juif prêtait serment devant le Cadi en lieu et place du juif. Ce répondant se considérait tenu de prendre les armes pour défendre ou venger le juif en cas de crime.
Ceci n’empêchait pas les juifs, au même titre que les musulmans, de pouvoir «louer, acheter ou vendre des biens meubles et immeubles, locaux d’habitation ou terrains de culture sis dans la tribu.» Ils disposaient même parfois, en outre, d’un droit de préemption «dans le cas d’une aliénation consentie par un de leurs parents juifs.»
Ainsi s’organisait la vie de ces deux communautés, dans ces structures «pré capitalistes», où, pour reprendre la phrase de Marx, « la production était organisée pour l’homme, et non l’homme pour la production.» Des voyageurs européens juifs, attachés encore au contenu humain du judaïsme et non aliénés à la culture occidentale, découvraient aussi dans la vie des communautés urbaines, imprégnées des mêmes bases culturelles, de la même symbiose fraternelle avec la communauté musulmane, le sentiment de «plénitude» et comprenaient alors la «nostalgie du mellah».
Cette vie était à la fois close et en symbiose avec la communauté musulmane. Ce n’était pas le ghetto encerclé par un monde hostile.
Aux faits déjà donnés, ajoutons le rappel, entre autres, et qui subsistent encore, des manifestations d’amitié et d’affection des Musulmans aux juifs lors des fêtes religieuses, notamment des cadeaux les soirs de Mimouna, le fait, relevé avec étonnement par les observateurs européens, de la vénération par les musulmans des saints juifs.
Précisons. Ce judaïsme était total. Il comportait également l’idéal de «retour à Israël», la prière de Pessah «l’an prochain à Jérusalem». C’est l’ambiguïté de cet idéal et de cette prière qui a été détournée et utilisée par le sionisme. Il faut dire que dans la société européenne, déformée par le capitalisme et l’idéologie coloniale, les aspects négatifs de cette ambiguïté ont pu prendre corps et donner naissance à l’idéologie sioniste. Mais, tout de même, indépendamment de toute croyance personnelle, le fait objectif demeure que cet idéal et cette prière plongent dans ce qui fait la conception d’universalité et d’humanisme du judaïsme. L’idéal d’ «Israël» est celui des fils de Dieu, plongés dans la souffrance, et promis à l’avènement, sur cette terre, du Royaume de Dieu. «L’an prochain à Jérusalem» est lié à la conception du Messie et de l’avènement de ce Royaume pour tous les hommes.
Il ne s’agit ni du règne du Veau d’Or et de la Banque Rothschild, ni de prendre Moshé Dayan comme Messie. Le sionisme l’a d’ailleurs si bien compris qu’il s’est efforcé de déraciner cette croyance en le Messie: l’un des organisateurs du sionisme au Maroc, et qui aujourd’hui continue son entreprise dans l’Etat sioniste, Prosper Cohen, écrivait en 1944 une sorte d’exhortation à la communauté juive à abandonner l’espoir dans le Messie et dans l’humanité. «Qu’est-ce que le Messie? En réalité, tu ne sais pas plus qu’un autre peuple ce qu’est ou ce que sera le Messie… Viendra-t-il ce roi juif? S’ouvrira-t-elle pour les juifs cette ère de bonheur? Tu sais bien que non, peuple entêté! Tu sais bien que l’humanité est à jamais perdue… ».
Ce même prophète du sionisme exhalait son mépris des juifs du peuple après le fiasco des élections aux communautés, organisées en 1948 sous la double égide du sionisme et de la Résidence Générale: «Peut-on, après le ridicule fiasco des dernières élections, lancer un appel en vue d’une action quelconque? Il semble, en effet, que la torpeur d’un grand nombre de nos coreligionnaires soit congénitale et qu’il n’y ait décidément aucun remède susceptible de la combattre. » (Noar, nº 14, février 1948).
Où l’on voit que sionisme, racisme, colonialisme et mépris des hommes sont identiques!
Le peuple, qu’il soit musulman ou juif, sentait bien, lui, dans sa chair, cette espérance commune en le Royaume de Dieu. L’amitié et la fête commune des soirs de Mimouna clôturant le Pessah en étaient l’une des expressions vivantes, symbolisant la fin commune de ce désert d’injustice que traversent les hommes.
Tout ceci, qui demande d’autres développements, d’autres recherches, d’autres réflexions, n’est pas que de l’histoire. Il faut préparer la construction de l’avenir, d’une société où de nouveau la production sera organisée pour l’homme, d’une société où l’homme pourra de nouveau trouver une plénitude désarticulée par le capitalisme et la culture occidentale, d’une société de créateurs où les hommes ré exprimeront leurs valeurs culturelles pour projeter l’avenir.
II. Du déracinement des «Elites» à l'encadrement sioniste
L’objectif de conquête du monde arabe par le capitalisme européen date des prémisses de sa mutation en impérialisme moderne. Cet objectif contint d’emblée l’effort de division entre juifs et musulmans. Précurseur à la fois de la «gauche» européenne et de l’impérialisme, Napoléon lança de Gaza, en 1799, une proclamation aux juifs d’Afrique et d’Asie au nom, avoué, des «idéaux» de la Révolution française, et, plus réel, des appétits de conquête de la bourgeoisie.
Dans la deuxième moitié du 19e siècle, l’entreprise de colonisation s’organisa, cet effort de division jouant son rôle avec la participation empressée et intéressée des grands banquiers juifs. Edmond de Rothschild (déjà!) créait en Palestine le premier établissement colonial, et, forme nouvelle de la traite, y importait 5.000 juifs de Russie. Parallèlement, et avec des fonds de même source, l’Alliance Israélite Universelle était fondée, et créait ses premiers établissements scolaires dans le bassin méditerranéen, et notamment au Maroc. Le banquier anglais Sir Moses Montefiore effectuait un voyage «philanthropique» au Maroc, manifestant «l’inquiétude», largement renouvelée depuis par le colonialisme européen, pour le sort des communautés juives dans le monde arabe.
Laissons parler notre Mouillefarine déjà cité: «Ce serait une erreur singulière de croire que le Protectorat est le fait pur et simple de la conquête militaire; il faut y voir l’aboutissement d’une politique patiente, intelligente et méthodique qu’on a justement appelé la «pénétration pacifique». Les armes n’ont fait que consacrer et consolider une possession déjà acquise par un long travail d’approche des liens économiques créés avec les autorités chérifiennes et les grands chefs des tribus berbères. Or, de cette oeuvre de rapprochement, des officiers et négociants français furent les principaux artisans, aidés par les israélites du pays, grâce à la nouvelle formation qu’ils recevaient de l’Alliance.»
Ce raciste, bien sûr, confondait quelques collaborateurs juifs et la masse des juifs. Car s’il est vrai que l’un des premiers élèves de la première école de l’Alliance, celle de Tétouan, devint le fondateur du sionisme au Maroc, les artisans juifs du Rif travaillaient pour l’armement des troupes d’Abdelkrim el-Khattabi.
Mais il est vrai que les quelques milliers de juifs marocains ainsi formés constituaient, à partir des années 1920, la seule «élite», la seule manifestation publique de la communauté juive.
La société traditionnelle devait se dépasser pour affronter l’impact de la colonisation. La résistance nationale, issue des profondeurs du peuple, a été une «résistance», mais n’a jamais été, malgré certaines aspirations plus ou moins diffuses, une «révolution», qui soit à la fois rejet de l’impact colonial et dépassement de la société traditionnelle. L’idéologie nationale plus ou moins élaborée n’a cessé d’osciller entre le repli sur cette société et l’adoption des valeurs de la société bourgeoise occidentale. Même le courant socialiste, jusqu’aux efforts entrepris depuis ces récentes années, n’offrait de perspective que techniciste.
Rien d’étonnant donc que cette «élite» juive, déracinée dès le départ, intégrée par son style de vie, ses intérêts, à la culture occidentale, n’ait offert, dans le meilleur des cas, aucune perspective nationale concrète à la masse de la communauté juive marocaine, quand elle ne l’a pas, tout simplement, canalisée vers le sionisme. Dans une structure sociale où l’autonomie culturelle était déjà très forte, cette communauté s’est vue ainsi abandonnée à une telle «élite». Ceux des marocains juifs, nombreux à un moment, qui venaient au mouvement national dans le cadre du seul parti qui inscrivait la lutte nationale dans l’objectif d’avenir de construction du socialisme, se trouvaient, par une application mécaniste des principes du socialisme scientifique, amenés à sous-estimer, sinon ignorer, la nécessité d’une lutte spécifique dans la communauté juive, la laissant ainsi à cet abandon.
La situation de juin 1967 est venue ainsi couronner un siècle de pénétration et de division coloniales, et un quart de siècle d’abandon de la communauté juive marocaine à l’encadrement sioniste.
Les étapes du déracinement se situent ainsi:
Jusqu’en 1940, formation et occidentalisation de la bourgeoisie juive marocaine. Typique est à ce sujet le numéro spécial consacré en décembre 1928 à l’essor du judaïsme marocain, par le journal mensuel «L’Avenir Illustré», édité par quelques européens juifs installés an Maroc et des marocains juifs issus de cette «élite» occidentalisée.
Ce numéro, dédié au Résident Général Steeg, se situe, comme le souligne l’éditorial, «Sous l’égide de la France». L’un des rédacteurs, qui fut aussi l’un des promoteurs de la Fédération Sioniste du Maroc, y écrivait :
«Qu’étaient nos frères du Maghreb il y a seulement une vingtaine d’années? Une tribu d’Israël, isolée du reste du monde juif et en marge de la civilisation occidentale… Les juifs du Maroc, en entrant un jour dans la grande famille française, y formeront nécessairement une «province spirituelle».
La «grande famille française» devait, en 1940, «enrayer» ces ambitions.
2) La mise en place de l’encadrement sioniste. Si, dans les années d’application des lois raciales de Vichy, l’opposition de Mohammed V à ces lois et la fraternité musulmane devait confirmer à la masse des marocains juifs leurs raisons d’attachement au pays, cette «élite» ne pouvait limiter là son ambition.
Comme l’écrivait l’un d’eux, «Nous avons connu des israélites marocains dont la tenue vestimentaire, le genre de vie, la culture ne se distinguaient plus des européens, qui préféraient, dans un procès contre un arabe, se faire condamner par défaut plutôt que de se présenter au Makhzen, et d’avoir à se déchausser et à s’accroupir humblement devant le pacha».
L’arrivée de l’armée américaine, en novembre 1942, devait ouvrir de nouvelles perspectives.
Dès 1943, avec la collaboration d’officiers américains et anglais, un amalgame analogue à celui qui avait créé «l’Avenir Illustré» mit en place les bases de l’organisation sioniste. La bourgeoisie juive marocaine abandonnait l’objectif assimilationniste pour se rallier, dans sa quasi-totalité, à l’objectif sioniste.
Le même auteur qui évoquait le tribunal du Pacha comme un «ghetto moral» situait ainsi ces deux courants: «Les deux positions peuvent se résumer sous cette forme: si l’Alliance, oeuvrant pour donner aux Juifs, avec l’instruction, la dignité et la possibilité de conquérir une place plus honorable dans leur pays, luttait ainsi dans le domaine politique et diplomatique, «pour que les juifs ne souffrent plus de la qualité de juifs», S.D. Lévy et les sionistes pensaient qu’il fallait certes libérer le judaïsme des pays arriérés, de la misère, de l’ignorance et des préjugés, mais avec l’espoir suprême de leur procurer le retour dans le pays de leurs aïeux».
En 1945, d’après ce même auteur, le deuxième courant l’avait emporté complètement, tout au moins au niveau des leviers de contrôle, organique et idéologique, de la communauté juive.
Basé sur les fonds du «Joint», organisme américain dont les activités dans le monde en soutien du sionisme ont des formes parallèles à celles de la CIA, le sionisme mit en place en particulier l’encadrement de la jeunesse juive marocaine.
Mais la masse des marocains juifs restait attachée à l’amitié avec les musulmans et aussi à ses racines culturelles. Aussi le sionisme se présentait, notamment dans la jeunesse, comme une entreprise de contestation de l’occidentalisation et de l’assimilation, et de rénovation des sources culturelles, tout en proclamant l’amitié avec les «Arabes». Le secrétaire général de la Fédération sioniste du Maroc, européen juif que le journal Noar présentait comme «l’âme du sionisme marocain», déclarait: «Nous insistons sur le fait que les rapports entre Juifs et Arabes doivent être cordiaux comme ils le sont déjà en Eretz (Israël)… Tous les juifs du Maroc doivent savoir que le sionisme n’est pas un idéal contraire aux intérêts de qui que ce soit, ni dirigé contre un groupe ou un pays ou des intérêts quelconques, mais la solution humaine du problème juif et la fin d’une tragédie deux fois millénaire, qui s’est révélée à nos regards terrifiés après la triste expérience du nazisme ayant sa source dans l’antisémitisme».
3) Les provocations coloniales. Les efforts des sionistes se voyaient, non seulement tolérés, mais appuyés par les autorités du Protectorat qui cherchaient à diviser et à détourner de la voie juste le mouvement national. La vieille complicité entre Herzl et le Ministre de l’Intérieur tsariste se voyait ainsi renouvelée. En février 1948, les élections aux communautés juives du Maroc, organisées alors que la répression du général Juin s’appesantissait sur le mouvement national, étaient, malgré les efforts conjugués de la Résidence et des sionistes, un véritable fiasco. A Casablanca, sur une population de 70.000 marocains juifs, il y eut 352 votants; à Marrakech, sur 20.000 marocains juifs, il y eut 153 votants.
Le journal Noar qui rapportait ces résultats sous le titre «Vous n’avez pas fait votre devoir» ajoutait que «les résultats des autres centres ne sont guère plus brillants».
Aussi la Résidence passa à des actes plus conformes à son style. Après un échec d’une tentative de provocation au Mellah de Fès le soir de Mimouna, échec dû à la réaction immédiate de militants du Parti Communiste Marocain, le Contrôleur Civil Chennebault organisa à Oujda et Jerada les 7 et 8 juin 1948, le massacre d’une centaine de marocains juifs. La Résidence réussit ainsi, et dans le contexte de la création de l’Etat sioniste, à la fois le premier choc massif en faveur du sionisme, choc qui entraîna une première vague d’émigration (évaluée par A. Chouraqui à 10% de la population juive marocaine), et la dissolution de la Fédération des Mineurs, dont les responsables étaient inculpés d’être les organisateurs de ces massacres.
Ce processus de provocation n’était d’ailleurs pas particulier aux autorités coloniales françaises, ni à la seule organisation sioniste au Maroc.
4) Compromis et échecs de l’indépendance. Le deuxième semestre de 1955 reste, pour tous les Marocains, y compris les Marocains juifs, la période inoubliable et triomphante qui vit le retour de Mohammed V. Cependant, dès Aix-les-Bains, les compromis s’élaboraient, qui devaient peser lourdement sur l’indépendance, y compris sur l’intégration de la communauté juive.
Dans la période précédente du développement de la lutte, y compris armée, contre le Protectorat, des marocains juifs de plus en plus nombreux, surtout parmi les jeunes étudiants et intellectuels, s’étaient ralliés au Mouvement National, contribuant ainsi à la reconquête d’un Maroc fraternel. Mais à l’étranger, «l’opinion publique internationale», bien connue, «s’inquiétait», à l’approche de l’indépendance, du «sort» des juifs marocains.
Dans ce contexte, le «Jewish Observer and Middle East Review» du 26 août 1955 put annoncer que l’émigration de 45.000 juifs marocains serait organisée entre septembre 1955 et août 1956. Cette quantité était le «maximum dont Israël pouvait organiser l’absorption -excepté sous des conditions d’urgence aiguë. Heureusement, de telles conditions n’existent pas à présent au Maroc grâce à l’approche éclairée des principaux dirigeants nationalistes à cette question des relations avec les juifs du Maroc.» Le journal rappelle à ce sujet les déclarations publiques et une attitude générale dans des «rencontres avec des représentants du Congrès Juif Mondial, qui, semble-t-il, ont lieu depuis quelque temps.»
Les moyens matériels étaient en place. R. Aflalo, dans une étude publiée par l’Avant-garde des 23 et 30 août 1959, rappelle que, à partir de 1953: «les mouvements sionistes étrangers et leurs agents mettent en place un réseau serré dont les ramifications traversent tous les mellahs et atteignent les plus petites localités du sud; créent le camp d’hébergement de la route d’El Jadida et s’installent pour la grande campagne. A partir de ce moment, les nombreux effectifs de ces organisations ne cesseront de circuler librement parmi les masses juives, de les assaillir avec acharnement, de les encourager à tout abandonner et profitent évidemment de cette période d’incertitude de confusion et de troubles pour semer la panique. C’est l’âge d’or des mouvements sionistes au Maroc.»
L’apogée fut atteinte précisément dans la période de fin 1955 à juin 1956, et la description qui suit, vue de l’intérieur, est à rapprocher de l’objectif tracé en août 1955 par l’organisation sioniste internationale: R. Aflalo rappelle que cette période a connu le «rythme le plus rapide et qui a fait le plus grand nombre de victimes. Sachant le gouvernement préoccupé par des tâches urgentes et majeures, les organisations sionistes «travaillaient» vite, conscientes du moment de confusion éphémère dont elles tiraient alors parti. Nul n’a encore oublié cette fièvre dans laquelle les agents étrangers parcouraient les quartiers juifs, semant la panique, parvenant à créer une véritable psychose de peur collective, aidés dans cette étourdissante course contre la montre par de nombreuses et incessantes campagnes de presse étrangères, qui prédisaient à l’unisson aux Juifs du Maroc «un nouveau cauchemar hitlérien».»
Voici donc ce que les mains libres données au sionisme firent de l’Indépendance pour nombre de marocains juifs! Le ministre juif, l’amitié judéo musulmane au niveau d’organisations bourgeoises comme El Wifaq, la référence à la démocratie de style occidental, se situaient dans une autre sphère. Les intellectuels et techniciens juifs marocains pensaient, quant à eux, qu’il suffirait de s’en tenir à faire bien son travail et à se donner à la construction nationale.
L’émigration, cependant, alors que le camp sioniste de la Kadimah n’était fermé qu’en 1959, stagna dans les années suivantes. Au recensement de 1960, la population israélite comprenait 160.000 personnes. Les chiffres correspondants, ex-Zone Nord et Tanger compris, de 1951 et 1950 donnent 215.000 personnes. Compte tenu des naissances, il est permis d’évaluer les départs à un peu plus de 90.000 personnes en neuf ans, dont la ponction de 45.000 personnes dont nous avons parlé. En dehors de cette «campagne» sioniste, et malgré les pressions subies par les marocains juifs, les départs se situent donc, en moyenne, pour les huit années encadrant l’indépendance, à quelque 6.000 personnes par an.
L’emprise sioniste était loin, donc, d’avoir fait son oeuvre. Mais l’impunité dont jouissait l’organisation sioniste, la tolérance dont elle a bénéficié à l’exception de la courte période de 1959 à 1961, ne pouvait pas manquer de peser sur une communauté sur laquelle cette organisation a exercé, depuis 1944, un entier monopole idéologique.
5) L’émigration. Elle s’est développée, régulière, massive, depuis 1961. Les statistiques officielles permettent de situer les départs, depuis cette date, à une moyenne de 12.000 par an. L’échec de la tentative réformiste de créer une démocratie bourgeoise à l’occidentale fut consacré par l’orientation politique prise depuis 1960 et par la stagnation économique qui suivit.
Cet échec et cette stagnation permirent enfin au sionisme de faire apparaître à la majorité des juifs marocains la solution du départ comme la seule possible, d’autant plus facilement que la grande bourgeoisie marocaine tentait de camoufler son appétit de compromission économique avec l’impérialisme par une phraséologie nationaliste et un racisme larvé. La néo-féodalité affairiste qui s’est organisée depuis était, elle, plus conséquente: utilisation, sans discrimination, de courtiers, musulmans, juifs ou étrangers; protectionnisme camouflant mal le mépris pour la masse des juifs; répression indignée contre les «Lévy rouges».
Le tournant fut nettement marqué en 1961: en janvier 1961, une provocation sioniste montée à l’occasion de la venue au Maroc du Président Nasser, alimentée par les excès de certains (contre les enfants!) et des articles de presse racistes, fut mise en échec par la réaction publique d’un nombre important de marocains juifs.
Ceci montre que la possibilité d’explication et d’information antisioniste était encore sensible. Mais le lourd manteau qui pèse sur la vie politique du pays n’était guère favorable à son développement.
Le sionisme, quant à lui, était bien organisé. Comme par hasard, à ce même moment, un petit bateau, le «Pisces», chargé de 42 émigrants, incapable de tenir la mer, coulait devant les côtes méditerranéennes du Maroc, son capitaine sauvant, quant à lui, sa peau! Lorsqu’on connaît l’efficacité de l’organisation sioniste, peut-être ne faut-il pas s’étonner de cette «coïncidence fortuite» qui permit à un journaliste sioniste d’écrire «Le Maroc a désormais son Exodus».
Dans des conditions qui restent à préciser, devant «l’émotion» de «l’opinion publique internationale», les portes de l’émigration s’ouvrirent. Cet aboutissement a été ainsi résumé par une observatrice informée et objective du judaïsme marocain: «Aussi, dans cette recherche et dans son effort d’intégration dans une culture occidentale, le juif marocain ne pouvait éviter de se poser la question de son identité: pendant des siècles, le juif maghrébin avait bien été lui-même «juif en pays musulman». Cette condition, il l’avait acceptée avec ses conséquences. Au contact de la civilisation occidentale, l’équilibre séculaire a été rompu. Lorsque le jeune lycéen commença à se demander: Qu’est-ce qu’un juif?», ses maîtres laïcs répondaient: « Au Maroc, il n’y a ni juifs, ni musulmans, il n’y a que des Marocains». Lorsqu’il se posa en Marocain devant les musulmans, on lui affirma que tous les sujets du Sultan étaient égaux, mais on lui fit sentir, dans la réalité de l’existence, que certains droits n’étaient pas pour le dhimmi. Quant aux autorités du Protectorat, elles le considéraient comme «israélite marocain». Quand, enfin, il se décida à émigrer en Israël, on le considérait, pour la première fois, comme «Marocain»».
En effet, devant la réalité de l’Etat sioniste, sa crise économique, le racisme contre les juifs «orientaux», le reflux prenait corps en 1966 et jusqu’en mai 1967. Juin 1967 donna lieu, au Maroc, à de nouvelles provocations sionistes dont l’objectif fut alimenté, une fois de plus, par la réaction raciste d’une certaine presse bourgeoise. L’émigration reprit. Mais juin 1967 contenait pour le monde arabe, et finalement, l’Histoire le montrera et commence déjà à le montrer, pour le judaïsme dans le monde arabe, l’émergence de ce qui fera la fin du cauchemar sioniste et raciste.
III. Juin 1967 et la perspective
Nous ne ferons pas ici l’analyse détaillée, qui mériterait d’être faite, sur le plan sociopolitique, de juin 67. Au-delà même de toute construction intellectuelle, la réalité du concept de nation arabe est apparue vivante. Pour le Maroc, cette date sera un nouvel août 53.
On nous dira: si la «nation arabe» est vraie, pourquoi pas le «peuple juif»? Nous nous proposons de reprendre, en profondeur, ces thèmes. Mais retenons ceci, même si ce ne peut être compris aujourd’hui par tous: ce qui fait la réalité d’une donnée sociologique, c’est son devenir.
Le concept de «nation arabe» s’inscrit dans la perspective historique des mouvements de libération nationale et de liquidation de l’impérialisme. Le concept de «peuple juif» tend à faire ressurgir une démarche tribale, et encore, au stade le plus primitif, démarche que la philosophie même du judaïsme, à travers les Prophètes, a contribué à faire dépasser en exprimant une conception universaliste de l’Homme.
Il reste clair que l’avenir du judaïsme marocain, pas plus que celui de toute la nation marocaine, n’est désormais dissociable de l’avenir de la Palestine. L’ «élite» faillie qui a fait, directement ou indirectement, le sionisme au Maroc et qui se tait depuis juin 67 voudrait sans doute, avec d’autres fausses élites, couvrir cette réalité de l’oubli. Mais chacun sait que cela n’est plus possible.
A tous ceux, ici ou ailleurs, des marocains juifs, qui sentent au fond d’eux-mêmes, consciente ou subconsciente, l’angoisse de l’isolement et du déracinement, à tous ceux qui, au fur et à mesure que la réalité et l’impasse du sionisme apparaît, réfléchissent, nous demandons de s’informer, de briser, d’abord en eux-mêmes, le monopole de l’information sioniste et la mystification par l’Occident impérialiste.
La réalité de l’Etat d’Israël, lisez-la à travers cet ouvrage d’un auteur sioniste qui cherche, en vain, l’issue aux impasses du sionisme(*).
L’effondrement du rêve humaniste des juifs trompés par le sionisme, découvrez-le à travers cet autre auteur qui affirme pourtant que le «peuple juif» est une notion «sui generis»(*). Le crime permanent commis contre le judaïsme, réfléchissez-y à travers l’oeuvre d’Emmanuel Lévyne et le combat qu’il mène depuis qu’il découvrit, sur l’Exodus, la réalité du sionisme. La réalité du juif marocain dans l’Etat sioniste peut être perçue à travers la sécheresse objective d’études comme celle de cette sociologue juive marocaine, même si celle-ci n’a pu dépasser la perspective «occidentale»(*). La réalité du racisme dans l’Etat sioniste ressort dramatiquement des deux études conjointes de deux citoyens de cet Etat, l’un musulman, l’autre juif. La réalité du sionisme comme entreprise impérialiste, la réalité du sionisme comme entreprise d’aventuriers qui n’ont jamais voulu créer un foyer pour les juifs persécutés, mais construire un Etat raciste et expansionniste, enclave de l’impérialisme, ceux qui ne la percevraient pas à travers la réalité vivante actuelle, peuvent lire l’étude de Maxime Rodinson (*) et l’important ouvrage de Nathan Weinstock (*).
La réalité du fascisme à la tête de l’Etat sioniste peut être perçue à travers l’effrayant autoportrait que Moshé Dayan trace de lui-même dans son interview à «l’Express» en mai dernier, et dans cette lettre que lui adresse une mère juive, Miriam Galili. La réalité de la «culture occidentale», de sa «technique», saute en éclats sous la poussée des peuples, d’abord du peuple vietnamien, et, de plus en plus, pour le monde arabe, des combattants palestiniens.
La réalité du «désert» fructifié, en quoi diffère-t-elle de la réalité coloniale et néo-coloniale que nous connaissons, en quoi diffère-t-elle des orangeraies du Sousse? Ceux qui oublient que le pays de Canaan n’a pas attendu la technique occidentale pour être le pays du lait et du miel, ceux qui accordent quelque valeur aux orangeraies nouvelles qui y ont été plantées depuis vingt ans, qu’ils s’interrogent sur ce cri de Roger Benhaïm, juif algérien qui vit l’angoisse de son déracinement en France: «Sur la terre de dieu, de Moise, des Prophètes, de Jésus, sur cette terre où coulent le lait et le miel, où pousse l'oranger et le pamplemousse, un homme est mort sous la torture et ses tortionnaires étaient des Juifs, mes frères.». (2º discours dans le désert, dédié à Kassem Abou Akar, torturé à mort par les sionistes).
Face à cette impasse, face à ces crimes commis au nom du judaïsme, se dresse la perspective du monde arabe fraternel de demain. Dans la lutte du peuple palestinien pour une Palestine laïque, unifiée et démocratique se dresse, entre autres, la figure du Palestinien William Nassar, commandant du secteur de Jérusalem de Al-Assifah, torturé par les sionistes, de père chrétien, de mère juive.
Bibliographie
(Abraham Serfati, Revue Souffles)
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