L'année prochaine à Jérusalem

« De violents heurts ont opposé mardi Palestiniens et forces de sécurité israéliennes à Jérusalem-est, les plus importants depuis plusieurs années, dans un climat de vives tensions politico-religieuses et de crise diplomatique.

Dans le camp de réfugiés de Choufat et le quartier arabe d'Issawiyeh, des manifestants ont caillassé les policiers et gardes-frontières qui ont riposté en tirant des grenades assourdissantes, des gaz lacrymogènes et des balles caoutchoutées.

Des affrontements ont aussi eu lieu à Wadi Joz, autre quartier arabe de Jérusalem-est annexée, ainsi que dans la Vieille ville et à Qalandiya, principal point de passage entre Jérusalem et Ramallah, siège de l'Autorité palestinienne. En Cisjordanie, des incidents ont été signalés notamment à Hébron.

En outre, dans la ville majoritairement arabe de Jaffa, à la périphérie de Tel-Aviv, un bus a été la cible de jets de pierre. Il n'y a pas eu de blessé dans cet incident, le premier à éclater hors de Jérusalem et ses environs...

Dans la bande de Gaza, des milliers de personnes ont participé mardi à une "journée de colère" du Hamas, tandis que Moussa Abou Marzouk, un chef du mouvement islamiste, appelait à une nouvelle intifada.» (AFP)

Une grille de lecture ?

« Le monde colonial est un monde compartimenté. Le monde colonisé est un monde coupé en deux. La ligne de partage, la frontière en est indiquée par les casernes et les postes de police. La zone habitée par les colonisés n'est pas complémentaire de la zone habitée par les colons. Ces deux zones s'opposent, elles obéissent au principe d'exclusion réciproque: il n'y a pas de conciliation possible, l'un des termes est de trop.

La ville du colon est une ville en dur, toute de pierre et de fer. C'est une ville illuminée, asphaltée, où les poubelles regorgent toujours de restes inconnus, jamais vus, même pas rêvés. La ville du colon est une ville repue, paresseuse, son ventre est plein de bonnes choses à l'état permanent.

La ville du colonisé, ou du moins la ville indigène, le village nègre, la médina, la réserve est un lieu mal famé, peuplé d'hommes mal famés. On y naît n'importe où, n'importe comment. On y meurt n'importe où, de n'importe quoi. La ville du colonisé est une ville affamée, affamée de pain, de viande, de chaussures, de charbon, de lumière. La ville du colonisé est une ville accroupie, une ville à genoux, une ville vautrée. C'est une ville de Nègres, une ville de bicots...» (Frantz Fanon)

Et tout cela se passant « sur une terre grevée d'Histoire » suivant le mot fameux de Freud...

Aucun commentaire: