Que reste-t-il de Judith Miller, la grande prêtresse du journalisme américain du Moyen orient ? Renvoyée sans ménagement du prestigieux journal New York Times qu’elle a sérieusement discréditée par sa manipulation de l’opinion publique internationale à propos des armes de destruction massives en Irak, dans une opération menée en concertation avec le vice président Dick Cheyney, le sulfureux opposant irakien Ahmad Chalabi et la nièce de ce dernier, employée du journal américain au Koweït. Relayant et amplifiant une information devenue par saturation un de arguments justificatifs de l’administration néo-conservatrice à l’invasion américaine en Irak, Judith Miller traîne désormais comme un boulet son accablant sobriquet : l’« arme de destruction massive de la crédibilité du New York Times », récupérée, juste retour des choses, par l’American Enterprise Institute, le fief du néo-conservatisme américain et du christianisme sioniste, terme ultime de quarante ans de mystification professionnelle.
Que reste-t-il de Robert Maxwell, le flamboyant magnat de la presse britannique, agent de renseignement souterrain des services israéliens ? Suicidé par noyade, par une nuit noire, à bord de son yacht, et sa famille acculée à la faillite.
Que reste-t-il de PPDA, au-delà de ses succès mondains ? La fausse interview de Fidel Castro et sa condamnation pour abus de biens sociaux dans l’affaire Pierre Botton. Le présentateur le plus populaire de France de la plus importante chaîne de télévision d’Europe (TF1), qui avait eu l’outrecuidance de fixer lui-même la date de son retrait, a été licencié par SMS, comme un vulgaire saute-ruisseau, résigné à courir le cacheton dans les médias périphériques.
Que reste-t-il de Jean Pierre el Kabbache ? Le souvenir cuisant de sa honteuse manœuvre pour s’exonérer de sa responsabilité dans l’annonce prématurée de la mort de l’artiste Pascal Sevran et son souci d’obtenir l’aval préalable de Nicolas Sarkozy pour la nomination du journaliste accrédité au ministère de l’intérieur, du temps où le président français était titulaire de la charge.
Que reste-t-il de Christine Ockrent ? L’interview d’un condamné à mort, la veille de son exécution, l’ancien premier ministre monarchiste iranien, Amir Abbas Hoveyda, révélant prématurément son opportunisme à tout crin. Sa réputation de professionnalisme dégonflée comme un ballon de baudruche par son recours abusif aux publi-reportages surtarifés, en contradiction avec la déontologie, accréditant l’image d’une ménagère affairiste avide et cupide.
Que reste-t-il de Jean Marie Colombani ? Désavoué par sa propre rédaction du fait de sa grande proximité avec un plagiaire, Alain Minc, le fossoyeur de l’empire italien de Carlo de Benedetti, et sa fanfaronnade honteuse du lendemain des attentats du 11 septembre 2001 : « Nous sommes tous des Américains », méprisante à l’égard de tous ceux qui à travers le monde ont eu à pâtir du bellicisme américain : Les Vietnamiens carbonisés par l’agent orange, les Latino-américains pressurisés par United Fruit, la population caramélisée de Hiroshima et Nagasaki (Japon), les Palestiniens en voie d’éradication.
Que restera-t-il de Claude Askolovitch, l’étoile montante du journalisme sarkozyste, le nouveau patron de presse du groupe Lagardère ? L’affaire Siné : une carrière météorique propulsée par une délation calomnieuse d’un faux procès en antisémitisme à l’encontre d’un confrère satirique. Une ambition satisfaite d’une haine recuite par le recours à une pratique honteuse de l’Histoire de France dont une large fraction de la communauté juive en a eu à pâtir durant la Deuxième Guerre mondiale (1939-1945).
René Naba
Splendeurs et misères des courtisanes médiatiques
Publié par Le Bougnoulosophe à 8/18/2009
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