Le fascisme est un mouvement contemporain inhérent au capitalisme et à ses crises qui le nourrissent. Ce mouvement politique et idéologico-culturel, apparut après la guerre 1914-1918, ne naît pas de manière spontanée, même s’il existe toujours des éléments réactionnaires, y compris dans les périodes de développement du capitalisme. L’essence du fascisme est de s’opposer à toute contestation sociale et à toute remise en cause des rapports de domination permettant le processus de reproduction sociale. Toutefois, il reste difficile de donner une définition précise au fascisme car c’est un mouvement possédant de multiples visages en fonction des conjonctures nationales ou des moments historiques. Comme le notait Georges Jackson : « jamais nous n’aurons une définition complète du fascisme, parce qu’il est en constante évolution, montrant un visage nouveau chaque fois qu’il doit affronter une série donnée de problèmes, de menaces contre la prédominance de la classe dirigeante, traditionaliste et capitaliste ». Cette volonté de préserver l’hégémonie des classes dominantes est l’une des caractéristiques essentielles du fascisme.
Au moyen de l’idéologie fasciste, les classes dominantes cherchent à imposer leur conception du monde à l’ensemble des classes subalternes et par là même à renforcer leur hégémonie sur le plan politique, social et culturel. Prenant pour base sociale les classes moyennes directement menacées par la crise du capitalisme, dans sa phase de conquête du pouvoir, le fasciste est une réponse calculée des classes dominantes à la mobilisation positive des classes subalternes. Il a pour but la désagrégation et la neutralisation des éléments organisés des classes subalternes. Ainsi, le fascisme se présente sous la forme d’une entreprise de propagande pour faire dévier les masses de la contestation de l’ordre social au profit d’entreprises racistes et chauvines permettant de sauvegarder les intérêts matériels et symboliques des classes dominantes. Le fascisme intervient préventivement contre toute forme de contestation sociale ; il est la « troupe de choc » que la réaction utilise lorsque ses intérêts sont menacés. En conséquence, le fascisme fut un outil essentiel des dominants pour préserver leur hégémonie.
Face à cela, dans leur résistance contre l’oppression et l’exploitation, les dominés développent un point de vue en rapport avec leur expérience, leur pratique immédiate, leur vécu car les rapports d’exploitations et d’oppressions sont pratiqués par les individus. Le dominé est pris dans des rapports réels d’exploitation et de domination et il a l’expérience de cette situation. A partir de connaissances sensibles, les représentations des dominés portent en eux une représentation divisée du monde social qui se fonde sur une division réelle de la société. Antonio Gramsci écrivait qu’« une théorie est précisément « révolutionnaire » dans la mesure où elle est élément conscient de séparation de distinction entre deux camps, dans la mesure où elle est un sommet inaccessible au camp adverse ». Le refus ou l’acceptation de cette position de dominé se manifeste dans le degré d’acceptation ou de révolte vis-à-vis de l’ordre du monde divisé. Le refus inhérent à toute domination est à la base de la résistance des dominés.
En opposition à cette contestation, dans les périodes de crise et de contestation sociale, les dominants ont historiquement soutenu la formation de groupes fascistes et de partis politiques organisés niant les contradictions et les antagonismes sociaux. Les programmes de ces groupes et partis visent à modifier les conceptions conservatrices « traditionnelles » que dans la mesures où ils conçoivent le maintient de l’ordre sociale sur un mode nettement autoritaire. Ce projet répond à une volonté de résistance totale à toute remise en cause des hiérarchies sociales. Toutefois, sur le fond, les dominants proposent toujours des représentations qui ont pour essence la collaboration, la « réconciliation », entre les dominants et les dominés, entre les oppresseurs et les opprimés. Le dominant n’ignore pas le conflit entre le dominant et le dominé puisqu’il reste pour lui un problème permanant, mais il entend pérenniser la légitimité de sa domination. Le discours du dominant nie donc que la contradiction l’opposant au dominé prépare sa ruine. Tout l’effort du dominant tend à résorber le caractère antagonique de la résistance du dominé.
Contre la contestation sociale, les fascistes portent un projet d’ordre social et d’unité nationale réunissant tous les nationaux, ou ceux qu’ils identifient comme tels. Pour cela, les fascistes font des concessions sociales aux classes subalternes et présentent un visage « social ». Ils se disent même « socialistes » ou « révolutionnaires » sans évidement que leur « socialisme » ou leur « révolution » ne remettent en cause l’ordre social et ses hiérarchies. Ces discours « sociaux » qui sont essentiellement portés durant les périodes de lutte pour leur accession au pouvoir, leur permettent d’avoir une certaines audiences dans les classes moyennes et dans certains secteurs des classes subalternes. Toutefois, si la volonté de préserver l’ordre social et ses hiérarchies est une constante du fascisme, cet ordre social et ses hiérarchies se transforment en fonction de l’espace et du temps. Les hiérarchies sociales n’étant pas les mêmes dans la France des années 2000 que dans le France des années 1930, les lieux de contestation sociale étant aussi différents, le fascisme d’aujourd’hui ne peut plus avoir le même visage que celui des ligues de l’entre deux guerre.
La colonisation puis le néo-colonialisme et l’impérialisme français ont provoqué une immigration de masse vers la France de populations du Maghreb et d’Afrique subsaharienne. Cette immigration qui commença au lendemain de la guerre 1914-1918, prit une ampleur particulière après la guerre 1939-1945. L’immigration post-coloniale a profondément bouleversé la composition et la culture des classes populaires en France en posant de nouvelles questions sociales et politiques. Les mouvements nés dans l’immigration, depuis la constitution de l’Etoile Nord Africaine au milieu des années 1920, mettent l’accent sur la double domination, de classe et de « race », que subissent les prolétaires appartenant à des groupes minoritaires. Cela est d’autant plus prégnant que les immigrés constituent une sous-classe victime de la domination du prolétariat français et de ses organisations, notamment le PCF et la CGT.
A partir des années 1980, de la marche pour l’égalité de 1983, les questions politiques portées par les mouvements de l’immigration ont pris une importance particulière dans la vie sociale, en se posant dans un espace spécifique, celui des banlieues. Mis en branle par des mouvements violents ou plus pacifiques, les banlieues sont devenues l’un des lieux principaux de remise en cause de l’ordre social. Dénonciation des oppressions sociales et raciales, des violences policières ou de la ségrégation urbaine, les banlieues, contrairement à un discours dominant, ont été des lieux de luttes, de réflexions et d’innovations politiques majeures ces trente dernières années.
De fait, pour les classes dominantes, l’ennemi principal cessa de plus en plus d’être le mouvement ouvrier en déliquescence pour devenir les expressions politiques des banlieues. L’arrivée au pouvoir de François Mitterrand favorisa ce changement d’ennemi principal pour les classes dominantes. Le tournant de 1983, au nom du « réalisme », est venu mettre en application une orientation largement favorable au capital contre le travail donc aux classes dominantes contre les classes subalternes. Alors qu’en 1981, la part du capital a atteint son étiage le plus bas, 27,1 %, il remonta, en 1988, à la fin du premier septennat de François Mitterrand, à 35,6%, c’est-à-dire son meilleur score depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le premier septennat de François Mitterrand fut objectivement l’une des présidences françaises les plus libérales en manière économique malgré son étiquette de « gauche ». Idéologiquement, les discours qui appellent à « réconcilier » le travail avec l’entreprise, font apparaître le ralliement des courants majoritaires de la « gauche traditionnelle » au capital contre le travail. Le renouveau du fascisme, depuis les années 1980, est donc aussi le résultat d’une déception des masses populaires devant l’incapacité de la social-démocratie à améliorer la situation sociale.
Contre la contestation sociale et politique issue des banlieues, dans un premiers temps, les dominants ont utilisé leur vieille arme leur permettant de préserver leur position : la social-démocratie. De la fondation de SOS Racisme au lendemain de la marche de 1983 à la création du Ni Putes Ni Soumises, les satellites du Parti Socialiste ont eu pour tâche de manipuler, de désarmer et de délégitimer toutes formes de contestations portées par l’immigration et les banlieues. Toutefois, les limites de cette politique qui n’était pas à même de contenir la résistance des banlieues, sont apparues de plus en plus nettement.
Les fortes mobilisations en faveurs de la Palestine au début des années 2000, puis celles contre l’agression états-unienne de l’Irak, ont montré l’émergence politique des banlieues qui s’organisaient de manière autonome indépendamment, voire même en opposition, avec les forces politiques traditionnelles. La participation du Mouvement de l’Immigration et des Banlieues [MIB] ou du Collectif des Musulmans de France [CMF] au Forum Social Européen en 2003 ou à d’autres évènements du même type, fit sortir les problématiques des banlieues des espaces où elles étaient traditionnellement discutées pour avoir une caisse de résonance plus large. Cette affirmation de plus en plus forte d’une voix politique autonome remettant en cause l’ordre social et ses hiérarchies était intolérable pour les dominants qui cherchèrent à museler cette opposition grandissante. Les méthodes de contestations organisées gagnant du terrain en banlieues, les classes dominantes partisanes de l’ordre furent contraintes de se réarmer pour défendre leur hégémonie.
C’est dans ce contexte de contestation de l’ordre social par des mouvements autonomes issues des banlieues qu’a émargé la figure médiatique d’Alain Soral. Paradant sur les plateaux télévisés, celui qui se dit ostracisé par les médias, a eu pour rôle, derrière une phraséologie pseudo contestatrice, d’attaquer ceux qui remettaient en cause l’ordre social existant. Ainsi, Soral dénonce « les Franco-magrébins musulmans » qui « se mettent à leur tour au communautarisme, cette « arabian pride », à la fois fierté des origines et droit à la solidarité sur le modèle du « communautarisme victimaire » . Pour Soral, le problème, ce sont les militants de l’immigration et des banlieues qui s’auto-organisent et remettent en cause l’ordre post-colonial c’est-à-dire les hiérarchies sociales car il défend les intérêts des dominants, comme tout idéologue fasciste.
Interrogé par Guysen Israel News, notre militant « anti-sioniste » dénonçait les « banlieusards » et expliquait ses conceptions sociales conservatrices : « Quand tu es pauvre, tu dois travailler deux fois plus pour réussir et t’intégrer, pour faire ta place, c’est comme ça dans toutes les sociétés du monde ». Part là, il condamnait toute action politique collective visant à remettre en cause l’ordre social notamment lorsqu’il était porté par les militants de l’immigration et des banlieues. Dans la plus pure logique dominante, pour Soral, la « réussite » sociale ne dépend nullement de l’environnement mais uniquement de la volonté individuelle de chacun.
Mais la « réussite » sociale, la « moyennisation », d’une petite minorité de musulmans est pour lui nécessaire pour maintenir l’ordre social actuel et ses hiérarchies : « Je suis un Nationaliste et je suis pour l’Ordre. […] L’accession aux classes moyennes d’une certaine élite arabo-musulmane atténuera la délinquance, les musulmans cesseront leur agressivité émotionnelle, preuve d’un profond malaise identitaire ». Chez Soral, comme dans l’ensemble du discours des dominants, la résistance et la révolte du dominé sont perçues comme un « désordre », une transgression de la « loi » qui fait du révolté un « délinquant », un « hors la loi ». Le contestataire n’est qu’un « délinquant » violant le « contrat social » fondant les hiérarchies réelles. De même, par « agressivité émotionnelle », Alain Soral entend, bien évidement, toute contestation radicale de l’ordre social.
Au-delà de la phraséologie, nous ne voyons pas en quoi la position d’Alain Sroal est nouvelle par rapport aux idéologies des partis et des idéologues « bourgeois » traditionnels ? Nous sommes face à une série d’affirmations qui ne sont pas nouvelles en elles-mêmes mais ressassent de vieux arguments de polémique politique éculé et remis au gout du jour par la manie de nouveauté qui tourmente les intellectuelles organiques des classes dominantes menacées.
Certains n’ont pas compris que l’Union des Organisation Islamique de France [UOIF] ouvre grand ses portes à Alain Soral lors de son Congrès annuel. Pourquoi l’organisation islamique qui cherche depuis plusieurs années à devenir « l’interlocuteur respectable » des autorités françaises, se rapprocherait-elle d’un activiste d’extrême droite à la réputation « sulfureuse » ? Pourquoi l’une des principales « têtes pensantes » de l’UOIF, Tareq Oubrou, anime-t-il une conférence organisée par « Egalité et Réconciliation » en compagnie d’Alain Soral ?
La réponse est que l’UOIF et Alain Soral partagent un même projet social réactionnaire visant à s’opposer à toute forme de remise en cause de l’ordre social et de ses hiérarchies. L’UOIF qui représente la bourgeoisie musulmane néo-compradores, cherche à jouer le rôle d’intermédiaire entre la communauté musulmane et l’Etat français afin de retirer les bénéfices de son rôle d’encadrement. Pour cela, l’UOIF s’emploie à promouvoir l’idée de « réussite » individuelle par le travail et à lutter contre toute forme de contestation sociale. Ce rôle de défenseur de l’ordre social au profit des dominants lui est indispensable pour être pleinement reconnue comme « interlocuteur respectable » par l’Etat français.
Ainsi, défendant les intérêts des dominants, l’UOIF fit édicter une « fatwa » pour condamner les révoltes de novembre 2005 et appeler au « calme ». La contestation de l’oppression et de l’exploitation était condamnée par l’organisation islamique au nom du respect de l’ordre.
C’est cette même volonté de préserver l’ordre social et ses hiérarchies qui expliquent ce rapprochement entre Alain Soral et l’UOIF. D’ailleurs ce qui intéresse Soral dans la religion musulmane ce n’est pas son « contenu » propre mais la fonction d’« opium du peuple » qu’il espère lui voir remplir. L’islam, pour Soral, doit prévenir toute forme de contestation sociale et préserver les vieilles hiérarchies : « la culture musulmane, elle, ne produit pas des délinquants drogués et suicidaires, mais des hommes élevés dans des valeurs. Des valeurs de dignité et de respect qui ressemblent beaucoup, finalement, à celles qu’on inculquait aux hommes de France, et à moi-même, avant la déferlante du néo-matriarcat à l’américaine importé par mai 68 ». Evidemment, l’islam conservateur prêché par l’UOIF s’accorde parfaitement avec le projet social de Soral.
De fait, le rapprochement entre Alain Soral et l’UOIF repose sur un projet social commun et non sur une commune opposition au sionisme comme certains pourraient le penser. Toutefois, même sur cette question, l’UOIF et Alain Soral partagent des points de vue relativement proches puisqu’ils ont fait les mêmes efforts pour dépolitiser le soutien à la résistance du peuple palestinien car elle est un facteur de politisation de l’immigration et des banlieues. Soral comme l’UOIF ne veulent pas d’un soutien politique réel à la Palestine car cela va à l’encontre de leur projet social réactionnaire.
L’UOIF a lutté contre ce soutien politique en cantonnant la question de la solidarité avec la Palestine dans la sphère humanitaire et Soral en dénonçant le « communautarisme » et « l’importation du conflit ». Ainsi, se désolidarisant d’Euro-Palestine qu’il avait soutenu dans un premier temps, Soral reprenait la rhétorique des dominants voulant casser le mouvement de solidarité avec la Palestine, en dénonçant « l’importation du conflit » : « Importer la seconde Intifada en banlieue, faire passer aux yeux de l’ensemble du peuple de France, les Français de première génération originaire d’Afrique et du Maghreb pour la cinquième colonne du Hamas, est-ce vraiment un service à leur rendre ? ». Cette rhétorique néo-conservatrice est, en tous points, éloignée des positions des militants des banlieues qui sont engagés dans le soutien à la Palestine depuis des années.
La très forte mobilisation de l’immigration et des banlieues après l’attaque sioniste de Gaza en décembre dernier a obligé l’UOIF et Soral à réviser leur position vis-à-vis du soutien à la Palestine. Face à cette forte mobilisation qui participe d’un processus plus large de volonté d’action politique pouvant aboutir à la remise en cause de l’ordre social, les dominants qui hier se détournaient de tout soutien actif à la Palestine, ont été obligés de prendre en compte la colère populaire. Pour canaliser cette colère, les habituels hymnes à la « paix », visant à annuler les antagonismes, ont été ressortis alors que face à l’oppression seule la résistance libère.
De même, pour canaliser la colère populaire et pour ne pas se couper totalement de la population musulmane, l’UOIF décida de descendre dans la rue. A la fin du mois de janvier, Alain Soral et son association « Egalité et Réconciliation » firent de même avec la volonté de récupérer un mouvement de solidarité avec la Palestine dont ils étaient totalement absents.
Pour endiguer toute forme de contestation et de remise en cause des hiérarchies sociales qui sont portées en germe dans le mouvement de solidarité avec la résistance du peuple palestinien, aujourd’hui Alain Soral et l’UOIF mettent au cœur de leur discours la question de la lutte contre le sionisme et la Palestine : grand artisan de la dépolitisation du soutien à la Palestine, Fouad Alaoui consacre l’essentiel de son allocution au Congrès annuel de l’UOIF à la Palestine ; Alain Soral qui condamnait Euro-Palestine et dénonçait « l’importation du conflit », souhaite se présenter aux prochaines élections européennes sur une liste « anti-sioniste ». Ces retournements de positions, ne sont qu’une manœuvre des dominants visant à annuler la résistance des dominés, de l’immigration et des banlieues, et à la faire dévier vers des positions idéalistes sans prise sur la réalité sociale.
L’intitulé de l’association d’Alain Soral, « Egalité et Réconciliation », est le symbole même de cette volonté d’annuler la résistance des dominés, de l’immigration et des banlieues, et de la faire dévier. En effet, l’« égalité » prônée par Soral n’est qu’une égalité formelle, « bourgeoise », qui n’a jamais été en mesure d’assurer une égalité réelle. Cette « égalité » formelle n’est qu’une manière pour les dominants de garantir, au-delà des rapports d’oppressions et d’exploitations concrets, une égalité abstraite. Face au inégalités concrètes, le discours « bourgeois », celui d’Alain Soral, propose une « égalité », toute théorique, devant la loi afin d’annuler la résistance du dominé. De même, la « réconciliation » qui est une forme de reconnaissance des contradictions existantes entre les oppresseurs et les opprimés, vise à annuler la résistance du dominé à qui les dominants proposent la fin des « hostilités » sans modifier les rapports sociaux à la base de la résistance du dominé. Ainsi, dans le discours d’Alain Soral, comme dans celui de tous les dominants, les antagonismes apparents ne sont aux mieux que des différences, des contradictions non antagoniques, c’est-à-dire conciliables. L’imaginaire social d’Alain Soral, reprenant les invariants de celui de tous les dominants, est un mythe qui tend à dissoudre les éléments antagoniques opposant le dominant au dominé et qui tend à refouler la résistance de ce dernier.
Si, sur le plan des idées, nous méprisons la rhétorique fascisante d’Alain Soral, tactiquement nous devons prendre en compte l’influence réelle qu’elle a sur les banlieues. Cette influence risque d’annuler, au moins partiellement, la résistance des banlieues et de détourner des luttes réelles de certains de ses éléments les plus actifs vers des combats purement idéalistes et individualistes : volonté d’intégration-assimilation, défense du « patriotisme » français ou de « réussite » purement individuelle. Ce rapprochement est donc directement tourné contre ceux qui ont intérêt à contester les hiérarchies sociales, et seuls les dominants en tireront les bénéfices.
Mais le rapprochement entre Alain Soral et l’UOIF doit aussi être considéré comme un signe de faiblesse des dominants qui ne sont plus en mesure d’exercer leur hégémonie en utilisant les satellites associatifs de la social-démocratie. De fait, les dominants sont obligés de recourir à des organisations réactionnaires et fascisantes pour canaliser la résistance des banlieues. La crainte des dominants de perdre leur hégémonie sociale, politique et idéologique favorise le développement du fascisme. Cela est le signe que les dominants n’ont plus la force idéologique de contenir la dissidence qui se manifeste en banlieue et qu’ils sont obligés de recourir à l’ultime arme leur permettant de défendre leurs privilèges sociaux et « raciaux », le fascisme.
Youssef Girard
Du soralisme et de l'UOIF
Publié par Le Bougnoulosophe à 5/17/2009
Libellés : POSTCOLONIE
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
11 commentaires:
Où est passé Dieudonné, allié de Soral, dans cette analyse assez pertinente? Allié donc d'un fasciste?
On comprend bien que chez les guignols de votre acabit, nazifier Dieudonné c'est toujours pertinent...
Les procès en sorcellerie sont voués à un grand avenir !
Guignol toi-même : argument purement formel et sans fond. Je me contente de lire cette analyse. Dieudonné s'est joint le concours de Soral. Idéologiquement, qu'est-ce que cela signifie? En clair : il se nazifie tout seul. Et ses propos antisémites (il vous(re)faut une liste?), il se les est mis tout seul dans la bouche. Regardez son débat, si on peut employer ce terme, avec Elisabeth Lévy (certes, sioniste et défenderesse d'Israël et du CRIF, elle n'a pas que des qualités...) sur le site Fluctuat, dernière partie. Quand elle lui demande ce qu'il a à dire sur les déclarations de ses colistiers sur la propagation de la grippe porcine ou les divorces en France imputés aux "sionistes", il n'a rien à dire et fuit en pouffant. Nazi peut-être pas (il ne poursuit que son intérêt personnel, remplir ses "autobus" de spectateurs payants) , ridicule et bas-de-plafond, certainement.
Elisabeth Lévy comme témoin de moralité , on a vu mieux... Dans la vidéo, on a l'impression que c'est elle la bouffonne !
Dans le salmigondi de cette "liste", c'est Soral qui est la pièce maîtresse, c'est lui qui a le discours le plus articulé et le plus cohérent.... C'est le renard du lot. Le reste n'est qu'anecdote...
Comme ça c'est clair. L'identitaire d'extrême-droite convient à l'antisioniste professionnel. Belle alliance et belle tache sur le soutien à la cause palestinienne (le dernier souci du fasciste Soral et de l'acolyte Dieudonné).
Ce n'est évidemment pas les arguments charpentés de Youssef Girard qui vont déconstruire un "bazar" affectif pareil.
A nouveau, arguments de pure forme. Elle est sioniste donc ses questions, que Dieudonné n'y réponde pas, on s'en fout... mais il n'y répond pas.
Arrêtez votre baratin sur E. Levy, elle a des propos clairement racistes, quant à ses amitiés douteuses (Pasquier, Finky...)et puis cette façon d'instrumentaliser Tarek Ramadan prête à rire...
Et puis votre soutient tactique à Youssef Girard est des plus grotesque, dans un autre contexte vous en feriez un islamo-fasciste ! Savez-vous qu'il écrit dans oumma.com...
La mauvaise foi, chez vous, est encore et toujours invitée en "special guest" !
Petit anonyme,
Votre bruit n'est que vacarme et compulsions OBSESSIONNELLES...
La question de l'antisémitisme a été clôturée il y a belle lurette par un intellectuel d'avant guerre crédible: Adorno.
Dans son ouvrage sur l'étude de la personnalité autoritaire, il conclut que l'antisémitisme est un ethnocentrisme exacerbé..Tout comme la Saint-Barthélémy, l'hérésie Cathare et les croisades furent des ethnocentrismes de démarcation.
Bozo, est quant à lui des plus crédible, quand il souligne ailleurs, que le Criff et ses coups de griffes font le jeu de la légitimation d'un Etat d'Israël dont le taux de consanguinité est des plus préocupant(serait-il voué à disparître?), tant la politique de la peur effraye Israel jusqu'au rituel nuptial..
D'ailleurs vous n'ignorez pas qu'à Jérusalem, il n'est pas rare de renconter les Séfarades Français, venu tenter l'Eldorado, porter des armes dans les cafés de rencontre.
Quant au sionisme, nous lui reprochons ceci, tout comme Shlomo Sand le lui reproche, les Palestiens sont probabalement les juifs d'hier convertis à l'Islam, le mythe même dès lors, s'invalide, il n'y a ni exode, ni peuple sans terre, tout juste comme partout ailleurs prosélytisme..
Que les nazis ait brutalisé les juifs est indéniable, qu'il revendique un état est audible mais Qu'Israel "ne puisse vivre dans la négation de l'autre", oh regretté E.Said, est un argument sans concession.Que rpondez-vous à un Palstinien qui vous dirait pourquoi pas Israel sur le bassin de la Rhur? Ce serait un peu plus morale non..
Aussi, dans un élan de pure réflexion, il est certainement probable de valider l'antisémitisme dans la phénoménologie théologique juive..
Autrement dit, lorsque Shabat, induit un comportement qui pousse à programmer la machine à café, 24 heures à l'avance, il n'est pas étonnant, que le symptôme compulsif paranoiaque fasse argument d'autorité..
Quant à Soral, nous remarquons chez ce personnage une forte propension à la ratatouille mais il faut bien lui accorder sa théorie des risques de sarajevosisation en Europe..
Son concept de réconciliation n'est rien de plus que la théorie de la lutte pour la reconnaissance d'A.Honneth. L'être total ne peut se réaliser que dans la fusion, de la reconnaissance du particulier de l'individu dans l'exercice d'une citoyennté globale..Dès lors, le conflit de reconnaissance est insurmontable et l'andicapologie dans laquelle, sont systématiquement enfermées les minorités visibles, bien évidemment à l'antipode de la majorité invisible, n'est que concept et délire de lamentation, laquelle se cristallise aujourd'hui dans la repentance ou les plans anti-glandouille dans la sociologie du verlan.
Il faut rompre avec son passé, tout comme le devoir de l'intellectuel est d'échapper à soi..Or, ce mois de janvier l'unanimité de la communauté juive, que vous le vouliez ou non, a couvert le Guernika de Gaza, bien au delà la réthorique sioniste des pseudo-philosphes bien coiffés.
Personnellement, ça m'enmerde ce discours sur l'antisémitisme, c'est pas l'urgence, dans la mesure où la recherche scientifique(Mucchielli) vient de publier une enquête démontrant que l'antisémitisme est un soubresaut quasi occasionnelle en France, tandis que l'islamophobie croit de manière exposentielle..
C'est pas une raison de se plaindre. Vous savez le colonialisme n'a pas réussi en république Rif, ils ont été bien acceuilli...
Enfin, vous n'êtes pas représentatif de la communauté juive, sachant qu'E.Morin, Adorno, Freud, Arendt, ont nourri mon jugement de l'esthétique de leur pensée, tandis qu'Ibn Arabi m'invitait " à être du matériau qui compose tous les autres matériaux"
Bref petit anonyme, nous sommes ce que nous pensons être et toi tu es de mauvaise foi.
Où moi l'anonyme aurais-je dit que je représentais quiconque? Quand on ne rentre pas dans le rang, on est ou juif ou sioniste...
Ne savais pas que Girard était de Oumma.com. Et alors? J'ai lu cet article-ci. Il contient des réflexions pertinentes qui évidemment ne plaisent pas au nouveau topos "Dieudonné-Soral".
Au Blaz : salmigondis essentialiste et carrément antisémite. Qu'est-ce que c'est que ces réflexions sur la consanguinité? Quant aux Palestiniens vrais Juifs... Au cas (on s'en fout) où ce serait vrai, la preuve que l'identité n'a rien à voir avec la "biologie". Les Palestiniens ne sont pas juifs, ça se saurait. Et les Juifs ne sont pas polonais, lituaniens, toungouses ou allemands. Ils sont juifs en tout cas quand ils décident que c'est cela qui les définit. Il n'y a pas de raison que ce soit différent dans leur cas de ce que c'est pour les autres "peuples", tous aussi construits sur des "mythes".
Faut (re)lire certaines choses de Freud ou Arendt. Inclassables peut-être mais le premier, dans sa correspondance privée, très "nationaliste juif" sans être sioniste et Arendt, quand même militante sioniste jusque dans les années 50 au moins et toujours fondamentalement attachée à cette expérience, malgré toutes ses critiques bien connues à l'occasion du procès Eichmann.
Toujours ce jeu d'exciper de ses "bons Juifs" ou de ses "amis Juifs" pour se permettre n'importe quelle insanité, comme cette remarque invraisemblable sur le respect du shabbat : de l'antijudaïsme délayé dans de la sous-psychanalyse. Et ce serait ça un exemple de "bonne foi". Libération de la parole raciste oui.
Le crime nazi européen a été payé par les Palestiniens. C'est un scandale et une tragédie qu'il faut trouver le moyen de réparer sans y ajouter d'autres tragédies. L'actuel gouvernement israélien pas plus que ceux qui l'ont précédé ne s'est engagé dans une stratégie de réparation, c'est le moins qu'on puisse dire. Le crime, au contraire, se répète, se perpétue. Nul besoin de s'étendre sur ce point.
Tout cela n'autorise pas à déblatérer des insanités, historiquement marquées au sceau du pi re antisémitisme, sur les Juifs et le judaïsme.
Petit anonyme,
Tu n'es pas coriace, tu es assertif, trouble principal du victimisé...
Tout d'abord, ton pseudo antisémitisme est très facile à déconstruire...Prenons le cas d'Halimi..Il n'est aucun besoin d'appeler ce crime de l'antisémitisme quant il est simplement de la barbarie..Pour ton information, le père de Faufana est mort de chagrin, la mère qui n'a rien demandé, a été lynchée de manière éhontée à la sortie des tribunaux, quant aux crime lui-même, il rassemble 15 personnes dont une bretone de 14 ans...Que je sache ce pauvre Ilhan vendait des GSM,..Bien, au dessus de l'émotion et de la désolation, cette histoire ressemble à un règlement de compte barbare..Aussi, cette barbarie est le fruit de l'abandon d'une population par la république qui, encore pour ton information, ne ménage plus personne, même plus ses amis..Pour preuve la descente de deux cents jeunes cagoulés dans un bahut pour cette même pratique du talion, dernièrement.
Le taux de consanguinité sublimait le taux de fécondité et pour que tu comprennes mieux binoclard, ce que j'essaye d'enfoncer dans ton crâne, est simple: sur la terre promise, on baise pas, tout comme sur cette même terre promise, l'antisémitisme resurgit dans les populations russes, foyer initial du dit fantasme d'aujourd'hui..
Quant aux séfarades qui aujourd'hui votent à droite voir extrême droite, pour lesquels, je te le rappelle sa majesté Mohamed V a déclaré aux nazis:"vous ne toucherez pas aux juifs, ce sont des citoyens mrocains", d'ailleurs lors de la manifestation de 1959 en Israel allant contre la domination Ashkenaze travailliste, ne voyait-on pas des séfarades brandir les photos du amir Mohamed V.
Nous savons tous qu'il s'agit là, d'une réaction contre la discrimination Ashkénaze travailliste qui depuis le début a hierarchisé le peuple élu, de sorte qu'au Kibboutz, la promotion séfarade se clôture au mieux dans le nettoyage des WC.
Enfin, je ne peux que bien évidemment reconnaître le souffle intellectuel des quelques personnalités du peuple juif, capable de rompre avec le grand mythe du désordre...Dernièrement A. Margalit, démontrait dans une enquête qualitative, que tous les martyrs explosés avaient perdu un de leur proche dans l'gression isrélienne..Il n'y a là, pour vous clouer le bec aucn mythe, juste une sombre histoire de vengeance.
Enfin, j'ose espérer que t'inviter boire un thé chez moi, n'est pas une hospitalité suffisante pour en faire ta terre promise et ton chez toi...
Arrêtes tes palabres gringo, Israel est out et les gens de bonne foi, le savent pour la bonne et simple raison mathématqiue de la force du nombre et par le manque exacerbée de cohésion sociale de cette imposture.
Alors Blaz, on a pris des vitamines ?
Faudrait relire les motivations du dit Fofana. Halimi vendait des gsm pour 1200 € par mois mais pour Fofana, tous les Juifs étaient riches et "ils" allaient payer. Si ce n'est pas un fantasme antisémite...
Juste une chose pour remettre l'histoire à sa place. Mohamed V renvoyant les nazis, c'est un mythe démonté récemment par un historien français, M. Abitbol (j'attends qu'on me dise que c'est parce qu'il est juif, cet Abitbol...)
Il n'a rien fait parce qu'on ne lui a tout simplement rien demandé et bien sûr il n'a rien fait "contre" les Juifs marocains. Le mythe en question est d'ailleurs avant tout un mythe juif marocain. Un mythe qui ne fait de mal à personne en quelque sorte.
"On baise pas", faudrait aussi relire les statistiques démographiques.
Et ça ne change rien au délire sur la "consanguinité". On se croirait revenu aux temps hitlériens. Vous croyez que tout est permis quand il s'agit des Juifs. Vous êtes plus bas que terre.
Enregistrer un commentaire