Avigdor Lieberman Président !

Quelle drôle d’idée de vouloir nazifier Israël, il fait si bien le travail lui-même… Qui a dit : « Nous bombardons tous les centres commerciaux, à midi, nous bombardons toutes les stations services, à 14h, nous bombardons toutes les banques et nous ouvrons toutes les passages de frontières. »? Et qui a encore dit :« Nous devons combattre le Hamas comme les Etats-Unis ont combattu les Japonais pendant la Deuxième Guerre mondiale » ? Avigdor Lieberman, car « seul Lieberman comprend l'Arabe »… Fini les fioritures voici Israël tel qu'en lui-même ! Mais que vont donc nous raconter les Européens pour noyer ce poisson-là?

La comparaison qui prévaut entre Avigdor Lieberman et Jörg Haider commet une injustice pour le nationaliste autrichien, dont le parti a rejoint le gouvernement pendant l'hiver 2000. Haider est loin d'être un homme d'extrême droite et, même dans sa période la plus fasciste, il n'a jamais appelé l'Autriche à se débarrasser de certains citoyens qui y vivent depuis des générations. D'autre part, Haider n'a jamais suggéré de faire passer ces citoyens devant le peloton d'exécution. Natan Meron, à l'époque ambassadeur d'Israël en Autriche, a fait remarquer qu'après être entré en politique, le dirigeant du Parti de la Liberté n'a jamais prononcé la moindre déclaration antisémite. Meron a insisté sur le fait que le dirigeant du Parti de la Liberté "ne menace pas les Juifs".

Avec l'entrée de son parti dans la coalition, Haider a signé une déclaration promettant de respecter les principes européens de démocratie et des droits de l'homme et de protéger les droits des minorités. Avant cela, il s'est excusé auprès du peuple juif pour ses déclarations qui minimisaient les horreurs nazies.

Mais qu'en est-il de Lieberman ? A-t-il accepté l'article des directives de base du gouvernement [israélien] qui comprend un engagement à "respecter les droits civiques des minorités et de n'accepter aucune expression de racisme dans le pays" ? Quelqu'un a-t-il entendu un mot de restriction de la part du dirigeant de Yisrael Beitenu à propos des idéaux politiques de son parti, à la veille de son entrée au gouvernement ?

Il ne s'est pas excusé auprès des Arabes israéliens et n'a pas non plus désavoué ses déclarations de provocation à l'encontre des députés arabes. Même après s'être mis d'accord avec Ehoud Olmert sur son entrée au gouvernement, Lieberman est resté collé à ses points de vue obscènes. Le lendemain de cet accord, il a annoncé fièrement à la presse qu'il avait "expliqué" à Javier Solana, le chef de la diplomatie européenne, que ses plans "sont plus humains et plus détaillés que tout autre plan proposé en Israël".(1)

Il n'y a aussi aucune comparaison entre la réponse du peuple autrichien à l'inclusion du Parti de la Liberté dans la coalition et la tranquillité avec laquelle la majorité du public israélien a reçu la nomination de Lieberman au poste de vice-Premier ministre en charge de la question stratégique la plus sensible. Il est important de noter que Haider lui-même est resté en dehors du gouvernement. En Israël, les "artisans de la paix" comme Amir Peretz, Ephraim Sneh, Eitan Cabel et Yitzhak Herzog s e sont démenés pour convaincre les membres du comité central de leurs partis de les autoriser à laisser entrer dans la maison un nationaliste extrémiste.

Shimon Peres, le lauréat du Prix Nobel de la Paix, a prévenu l'Autriche, à l'époque, que l'inclusion de Haider dans la coalition "placerait [l'Autriche] au ban de la famille des nations". Matan Vilnai, alors ministre des sciences, de la culture et des sports, a menacé de boycotter l'équipe nationale autrichienne de football. En riposte à l'inclusion du Parti de la Liberté dans la coalition, le Premier ministre [israélien] d'alors a déclaré Haider persona non grata en Israël. Les organisations juives, partout dans le monde, ont fait monter les enchères entre elles sur l'intensité de leur critique du gouvernement autrichien.

La montée des partis d'extrême droite en Europe inquiète Israël et cela peut se comprendre. La popularité croissante de nationalistes, comme Jean-Marie Le Pen en France, Vadim Tudor en Roumanie, Anto Djapic en Croatie et Christophe Blocher en Suisse déconcerte la communauté juive internationale et elle a bien raison. La ministre israélienne aux affaires étrangères [Tzipi Livni] a interdit l'entrée en Israël à Marine Le Pen, membre du parlement européen et adjointe de son père au Front National. Que dirons-nous si les pays de l'Union Européenne annoncent que le vice-Premier ministre est une personnalité indésirable en Europe ?

Vu la légitimation d'une personne telle que Lieberman, le silence des dirigeants de la communauté juive dans le monde ébranle les hautes raisons morales qu'ils tiennent dans la lutte contre ceux qui haïssent les Juifs. Si un politicien juif qui aspire à transférer une minorité arabe de l'autre côté de la frontière peut siéger au gouvernement, pourquoi un antisémite ne siègerait pas dans le gouvernement autrichien ? On applaudit bien fort les Haider !

(1) Les plans de Lieberman vise à annuler la citoyenneté israélienne de 90% de la population arabe. Echanger l'expulsion de certaines colonies de Cisjordanie contre l'expulsion de nombreux citoyens arabes, soit vers d'autres pays arabes, soit vers le ghetto palestinien qui restera derrière la barrière de séparation. Il prône le passage devant le peloton d'exécution pour les députés arabes d'Israël qui ne défendent pas la politique sioniste à 100%…

Akiva Eldar

2 commentaires:

pom a dit…

Et pas qu'aux enfants, même si apparemment........ c'est rikiki !
Quelle sale gueule !
A en mourir de rire.
Merci Mr le philosophe.

Anonyme a dit…

Mettez à l'abri les enfants, Avigdor Doberman est de sortie et sans muselière. Marhoum