« Quant au phénomène américain, il n’est ni moins extraordinaire, ni moins significatif, même si ici c’est de colonialisme intérieur qu’il s’agit et de révolution silencieuse (la révolution silencieuse, c’est la meilleure forme de révolution). En effet, quand je vois les formidables progrès accomplis dans la dernière période par nos frères afro-américains, quand je vois le nombre de grandes villes administrées aux Etats-Unis par des maires qui sont des noirs ; quand je vois partout dans le écoles, dans les universités, le nombre toujours croissant de jeune noirs ; quand je vois cette formidable avancée - pour employer le mot américain : advancement of coloured people - je ne peux pas ne pas penser à l’action menée dans ce pays par Martin Luther King Jr, votre héros national, auquel, à juste titre, la nation américaine a consacré un jour de commémoration. J’ajoute que je pense aussi à d’autres, en particulier, à cette pléiade, déjà lointaine, d’écrivains, d’essayistes, de romanciers, de poètes qui nous ont influencés Senghor et moi - qui, au lendemain de la première guerre mondiale, ont constitué ce que l’on a appelé la reconnaissance noire : la Black Renaissance. Des hommes comme : Langston Hughes, Claude McKay, Countee Cullen, sterling Brown, auxquels sont venus s’ajouter des hommes comme Richard Wright, et j’en passe…Car qu’on le sache, ou plutôt qu’on se le rappelle, c’est ici aux Etats-Unis, parmi vous, qu’est née la Négritude. La première Négritude cela été la Négritude américaine… » (Aimé Césaire, Discours sur la Négritude)
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