Toast à la jeunesse grecque pour ses leçons en matière de savoir-vivre; la révolte est légitime, lorsqu' on a une impasse pour seul horizon et qu'on n'aspire pas à se faire abattre comme un chien par n'importe quel flic venu... En Grèce, la plus européenne et la plus orientale des nations d'Europe, il n'y a pas d'indigènes proprement dit, mis à part 1 million d'immigrés de la première génération (Albanais, Bulgares, Roumains, Pakistanais, Bangladeshis,...) tout de même, pour noyer le poisson, aussi c'est toute la jeunesse qui devient indigène... Cette jeunesse, d'ailleurs, serait bien inspirée, cela l'honorerait, en lançant des liens de solidarité avec ses travailleurs immigrés pour qui la violence de la Police grecque est un vieux compagnon de route !
Le gouvernement a peur d'une explosion. La situation est hors de contrôle depuis le 6 décembre, lorsqu'un adolescent de 15 ans a été tué par un policier des services spéciaux. Une tragédie - une de trop - qui a soulevé tout le pays. Manifestations, émeutes et autres actes de vandalisme : ces images pourraient rappeler la dictature et le soulèvement des étudiants contre les colonels. Les raisons en sont multiples.
D'abord, le choc. Le meurtre de cet adolescent incarne le nouveau cauchemar d'un gouvernement enlisé dans les scandales politico-économiques, dont celui des transactions immobilières avec le monastère de Vatopediou, au mont Athos. Chaque jour, une nouvelle révélation, un nouveau sondage confirment que la majorité se porte mal, très mal.
Ce week-end, pendant plus de trente-cinq heures, le centre de la capitale et Salonique ont été en flammes, un champ de bataille inédit en Grèce. D'autres villes continuent de brûler. Il s'agit des villes étudiantes, mais pas seulement - partout où la jeunesse existe et s'inquiète ; partout où elle connaît le mal de vivre et où elle manque d'avenir, de perspective ; partout où vivent des jeunes surdiplômés qui subissent le taux de chômage le plus important d'Europe.
Ces jeunes errent dans les rues d'Athènes pour vivre une jeunesse condamnée. Alexis, le jeune qui a trouvé la mort samedi, était issu d'une famille assez aisée vivant au nord d'Athènes. Il se serait amusé à jeter des pierres sur un policier des forces spéciales, et ce dernier - que son unité surnomme "Rambo" - a riposté avec son arme. Le coup aura été fatal.
Les autorités se sont vite trouvées désemparées. Pour preuve, l'absence de présence policière lors de la manifestation de dimanche midi, qui a réuni plus de 5 000 personnes et a vite dégénéré. Tous se révoltaient contre la mort de ce jeune homme et surtout contre le gouvernement et le Premier ministre, Costas Caramanlis, qui était tout simplement absent. Oui, absent. Il n'a envoyé qu'un communiqué assurant la famille de sa sympathie. Absent comme en août 2007, quand le pays était en flammes.
A présent, c'est tout le pays qui s'est emparé de l'affaire. La mobilisation de demain [des organisations lycéennes et étudiantes ont prévu de manifester] et surtout de mercredi, lors de la grève générale, s'annonce importante. Et le gouvernement aura du mal à la gérer. Même le président de la République s'active davantage.
Le policier a été arrêté pour "homicide volontaire", et l'enquête se poursuit. Mais le peuple s'est réveillé. L'opposition du PASOK, la coalition de gauche, et l'extrême gauche, appellent à une forte mobilisation ces prochains jours et demande avant tout la tenue d'élections anticipées.
Dyonisos Nassopoulos
De la démocratie en Grèce
Publié par Le Bougnoulosophe à 12/09/2008
Libellés : EMPIRE
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2 commentaires:
moi proposer pont à Nobo chez CSP
http://comite-de-salut-public.blogspot.com/2008/12/la-grce-un-bien-beau-pays-ma-foi.html
ne mettons pas nos noms au bas d'un parchemin
A noter que il est maintenant su que le policier a tiré sans légitime défense.
On veut encore nous faire croire à une "bavure" d'une "brebis galeuse" au sein de la police.
Mais le harcèlement quotidien du quartier anarchiste d'Athènes est une initiative de la hiérarchie policière grecque.
Vive l'autodéfense populaire!
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