Les histoires d’Oncle Obama, écrites par ses trois nègres...

Qu’est-ce qu’un bon orateur ? C’est la conjonction d’une écriture et d’une diction, de mots et d’un homme… Incontestablement, Obama en est un. Mais qui sait qui s’occupe du travail d’écriture ? Si Nicolas Sarkozy avait Henri Guaino pour plume, Barack Obama a pour nègre Jon Favreau. Il a commencé son métier de « speechwriter » lors de la campagne présidentielle de John Kerry, qui comme on le sait a tourné en débâcle. Et a été embauché en 2005 par Barack Obama. Comme toujours, au Etats-Unis tout y prend des formes industrielles, à savoir un travail d’équipe et une division du travail rigoureuse. Jon Favreau est ainsi épaulé de deux rédacteurs, Adam Frankel, 26 ans, Ben Rhodes, 30 ans. C’est à ce trio que l’on doit le fameux discours de Philadelphie (18 mars), traduit par «De la race en Amérique» , dont voici un extrait choisi…

« Il y a une histoire que je voudrais vous raconter pour finir aujourd’hui – une histoire que j’ai eu le grand honneur de raconter lors de l’anniversaire du docteur King dans son église, Ebenezer Baptist, à Atlanta. C’est l’histoire d’une jeune blanche de 23 ans nommée Ashley Baia qui a organisé notre campagne à Florence, en Caroline du sud. Elle a travaillé à organiser une communauté principalement afro-américaine depuis le début de cette campagne et un jour elle assistait à une table-ronde où chacun racontait son histoire et pourquoi il était là. Et Ashley a dit que, quand elle avait neuf ans, sa mère fut atteinte d’un cancer. Et parce qu’elle a dû rater des jours de travail, elle a été renvoyée et a perdu son assurance maladie. Elles ont été contraintes de se faire déclarer insolvables et c’est à ce moment-là qu’Ashley a décidé de faire quelque chose pour sa mère. Elle savait que la nourriture représentait l’un de leurs principaux postes de dépense, et donc Ashley a convaincu sa mère qu'elle aimait et qu'elle ne voulait manger que des sandwiches à la moutarde. Parce que c’était ce qu’il y avait de moins cher à manger. Elle a fait cela jusqu’à ce que sa mère aille mieux et elle a dit à tout le monde lors de cette table-ronde que la raison pour laquelle elle avait rejoint notre campagne était d'aider les millions d’autres enfants qui, dans ce pays, veulent et doivent aider leurs parents, eux aussi. Or Ashley aurait pu faire un choix différent. Peut-être que quelqu’un lui a dit, à un moment, que la source des problèmes de sa mère était les Noirs qui vivaient du « Welfare » et qui étaient trop paresseux pour travailler, ou les Hispaniques qui venaient dans le pays illégalement. Mais elle ne l’a pas fait. Elle a cherché des alliés dans son combat contre l’injustice. En tous cas, Ashley termine son histoire et fait le tour table en demandant à chacun pourquoi il soutient la campagne. Ils ont tous des histoires et des raisons différentes. Beaucoup soulèvent des questions spécifiques. Et finalement c'est le tour de cet homme âgé noir qui est resté, pendant tout ce temps, assis silencieusement. And Ashley lui demande pourquoi il est là. Et il ne soulève pas de problème spécifique. Il ne parle pas de la santé ou de l’économie. Il ne parle pas de l’éducation ou de la guerre. Il ne dit pas qu’il est là à cause de Barack Obama. Il dit simplement à tout le monde : Je suis ici à cause d’Ashley. »

On le sait le génie de l'Amérique, d'Hollywood à Walt Disney, c'est cette capacité à (se) raconter des histoires fabuleuses ; les Européens pour leur part ont toujours été très friands de «ces industries du rêve». Remarquons au passage que les Européens, hypocrites comme à leur habitude, portent Obama aux nues par américanisme, puisqu'ils ont souffert de la politique désastreuse de Bush et espèrent qu'un démocrate noir redorera le blason du pays qu'ils adorent ; l'Obamania européenne a plus à voir avec l'américanophilie qu'avec de l'antiracisme. Dans l’Empire déclinant, dans la patrie des Subprimes, dans un des hauts lieux de «l'impasse raciale», voici comment atteindre « the more perfect union » : il faut simplement savoir manger des sandwichs à la moutarde tous les jours…

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