C’est une poupée qui dit « casse-toi pauv’ con… »

Puisque l’économie n’est qu’une énorme superstition pour gens particulièrement crédules et puisque le capitalisme n'est qu'une sorcellerie de piètre qualité, il est temps de réhabiliter les rites vaudous issus d’Haïti, terre des premiers décolonisés de leur propre chef - à qui l'on continue de faire payer la note de ce grand sacrilège… Au regard de rites et de cérémonies, aussi prétentieux que faux, aux goûts plus que douteux (ah l’hystérie boursière !) - rites et cérémonies qu’officient des grands prêtres aussi vulgaires, encostumés et encravatés comme des croque-morts, qu’inefficients -, le vaudou haïtien apparaît bien plus rationnel et plus humaniste … Qu’est ce qui relève le plus du mythe, les sortilèges d’une poupée ou bien la bienveillance de la « main invisible » sur les marchés ?

« La plus redoutable des opérations de magie noire, celle dont les gens du peuple ne cesse de parler, est « l’envoi morts » ou « expédition ». Celui qui est devenu la proie d’un ou plusieurs morts que l’on a lancés contre lui maigrit, crache du sang et s’éteint rapidement. L’issue de ce charme est toujours fatale, a moins que la nature du mal ayant été diagnostiqué à temps, un houngan habile ne réussisse à faire lâcher prise aux morts. Les envois de « morts » se font sous les auspices de Saint Expedit que l’on invoque après avoir mis son image sans dessus dessous.La réussite de cette conjuration dépend cependant du bon vouloir du Baron-Samedi, le tout puissant maître des morts. Le boko (prêtre vaudou) frappe à trois reprises de son coupe-liane la pierre consacrée au dieu en répétant chaque fois son nom. Il est alors possédé par le Baron-Samedi lequel, s’exprimant par sa bouche, ordonne au solliciteur de se rendre à minuit au cimetière et d’y offrir des bananes et des patates crues hachées menu, devant la croix qui est son symbole. Il lui faudra ensuite prélever une poignée de terre pour chacun des « morts » qu’il désire envoyer et la répandre sur le chemin que sa victime à l’habitude de suivre. Qu’elle touche ou enjambe cette terre, peu importe : les morts pénétreront dans son corps et ne la lâcherons plus… » (Alfred Métraux, le Vaudou haïtien). Parmi les « morts » invocables, nous pensons, entre autres, à Bouna et Zyed ainsi qu’aux sans papier défenestrés, est-ce une mauvaise pensée ?

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