On le sait, aujourd'hui, lorsqu'on a l'outrecuidance, le mauvais goût, la vulgarité de critiquer l'Imperium d'à-présent, l'on a vite fait de faire de vous un braillard antisémite, puisque « l'anti-américanisme est la métaphore de l'antisémitisme », suivant le mot de l'inénarrable nanard... Pourtant lors des nombreuses crises, qui font les joies du monde moderne, que n’a-t-on entendu la question ingénue suivante « mais pourquoi nous haïssent-ils tant ? ». Et bien voici deux réponses. Elles proviennent de deux grandes figures intellectuelles américaines. Une haine de soi sans doute ?
Une vue générale : «Pendant des années, le gouvernement des États-Unis a mené une active politique d’intervention directe et annoncée dans les affaires de l’Amérique latine. Cuba, le Nicaragua, Panama, le Chili, le Guatemala, le Salvador, Grenade ont vu leur souveraineté bafouée par divers formes d’agression : guerre ouverte, coup d’état, subversion affichée, tentative d‘assassinat, financement d’armée « contra ». En Asie, les États-Unis ont livré deux grandes guerres, parrainé les offensives militaires massives d’un gouvernement « ami » qui ont causé des centaines de millions de morts (l’Indonésie au Timor Oriental), renversé des gouvernements (Iran, 1953) et soutenu des États dans des actions illégales menées en violation des résolutions des Nations unies et contraires à la politique américaine déclarée (Turquie, Israël). La version officielle est que les États-Unis défendent leurs intérêts, maintiennent l’ordre, font triompher la justice… » (Edward Saïd)
Un cas particulier : «... celui du Nicaragua, n’est pas discutable : il a en effet été tranché par la Cour internationale de justice de La Haye et par les Nations unies. Interrogez-vous pour savoir combien de fois ce précédent indiscutable d’une action terroriste à laquelle un Etat de droit a voulu répondre avec les moyens du droit a été évoqué par les commentateurs dominants. Il s’agissait pourtant d’un précédent encore plus extrême que les attentats du 11 septembre : la guerre de l’administration Reagan contre le Nicaragua provoqua 57 000 victimes, dont 29 000 morts, et la ruine d’un pays, peut-être de manière irréversible
A l’époque, le Nicaragua avait réagi. Non pas en faisant exploser des bombes à Washington, mais en saisissant la Cour de justice internationale. Elle trancha, le 27 juin 1986, dans le sens des autorités de Managua, condamnant l’« emploi illégal de la force » par les États-Unis (qui avaient miné les ports du Nicaragua) et mandant Washington de mettre fin au crime, sans oublier de payer des dommages et intérêts importants. Les Etats-Unis répliquèrent qu’ils ne se plieraient pas au jugement et qu’ils ne reconnaîtraient plus la juridiction de la Cour.
Le Nicaragua demanda alors au Conseil de sécurité des Nations unies l’adoption d’une résolution réclamant que tous les Etats respectent le droit international. Nul n’était cité en particulier, mais chacun avait compris. Les Etats-Unis opposèrent leur veto à cette résolution. A ce jour, ils sont ainsi le seul Etat qui ait été à la fois condamné par la Cour de justice internationale et qui se soit opposé à une résolution réclamant... le respect du droit international. Puis le Nicaragua se tourna vers l’Assemblée générale des Nations unies. La résolution qu’il proposa ne rencontra que trois oppositions : les États-Unis, Israël et El Salvador. L’année suivante, le Nicaragua réclama le vote de la même résolution. Cette fois, seul Israël soutint la cause de l’administration Reagan. A ce stade, le Nicaragua ne disposait plus d’aucun moyen de droit. Tous avaient échoué dans un monde régi par la force. Ce précédent ne fait aucun doute. Combien de fois en avons-nous parlé à l’université, dans les journaux ?» (Noam Chomsky)
Conclusion : C'est sûr le mot de Cambronne s'impose, même dans la langue de Cervantès...
Yankees de mierda !
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