Il n’est pas que dans les « Pays du sud » que l’armée se destine essentiellement à un usage interne… Si, tout doucement, vous commencez à saisir la fonction réelle de toutes ces déclinaisons européennes du Patriot Act, eh bien, il vous faudra commencer comprendre à qui se destine, en dernière instance, cette nouvelle armée, qui vise à contrer les guérillas urbaines…Vous comprendrez alors que la Palestine avait été un énorme camp d'entrainement à ciel ouvert et qu'il n'y a qu'un seul monde !
« Le Pentagone travaille actuellement à refaçonner sa doctrine de manière à intégrer une guerre mondial à bas bruit d'une durée indéterminée contre les fractions criminalisées des pauvres urbains. Il est là, le vrai «choc des civilisations». La doctrine des MOUT (opération militaire en milieu urbain) est ainsi le stade ultime de l’Orientalisme, le point culminant d’une longue histoire de la définition de l’Occident par rapport à un Autre oriental fantasmatique. Cette idéologie duelle - aujourd’hui élevée au rang d’ « absolutisme moral » par l’administration Bush – repose sur la séparation entre d’un côté le « monde civilisé » - les villes de « chez nous » qui doivent être défendues et de l’autre, les « forces obscures», l’« axe du mal » et les « nids de terroristes » des villes islamiques, supposées entretenir les malfaiteurs qui menacent la vie, la prospérité et la démocratie du monde libre tout entier. Cette dialectique illusoire opposant les espaces urbains sécurisés et des espaces urbains démoniaques dicte à son tour le tempo d’un tout autre ballet, sinistre et incessant : nuit après nuit, des essaims d’hélicoptères de combat traquent leur ennemis dans les ruelles des bidonvilles et des quartiers de taudis, en déchaînant les flammes de l’enfer contre les baraques ou les voitures en fuites. Chaque matin, les bidonvilles répliquent par de nouveaux attentats suicides et de spectaculaires explosions. Si l’empire à la capacité de déployer des technologies orwelliennes de répression, ses exclus ont quant à eux les dieux du chaos dans leur camp... » (Mike Davis, Le pire des mondes possibles)
De la Palestine comme métaphore....
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