Le Maghreb d’Hegel serait-il aussi celui de Sarkozy ?

« L’Afrique septentrionale donne sur la Méditerranée et s’étend, vers l’ouest, jusqu’à l’Atlantique. Elle est séparée de l’Afrique méridionale par le grand désert, qui est une mer asséchée, et par le Niger. Le désert sépare davantage que la mer, et la nature des peuples que l’on rencontre sur le Niger manifeste cette séparation de façon particulièrement nette. C’est un territoire qui s’étend jusqu’à l’Egypte ; sa partie septentrionale est barrée par des régions désertiques et des montagnes. Entre les montagnes il y a de larges vallées fertiles qui en font une des plus belles et des plus riches contrées du monde. Là se trouvent le Maroc, Fas (et non pas Fez), Alger, Tunis, Tripoli. On peut dire que toute cette zone n’appartient pas à l’Afrique, mais à l’Espagne avec laquelle elle forme un bassin. Le polygraphe écrivain politique français de Pradt dit, pour cette raison, qu’en Espagne on est déjà en Afrique. Cette partie de l’Afrique est sa partie non autonome, celle qui a toujours été en relation avec l’extérieur. Elle n’a pas été, elle-même le théâtre d’événements historiques, mais elle a été toujours dépendante des grands bouleversements extérieurs. Ce fut d’abord une colonie des Phéniciens qui parvinrent à établir à Carthage une puissance indépendante. Elle fut ensuite une colonie des Romains, de l’empire byzantin, des Arabes, des Turcs sous la domination desquels elle se désagrégea en petits états de pirates berbères. C’est un pays qui ne fait que suivre le destin de tout ce qui arrive de grand ailleurs, sans avoir une figure déterminée qui lui soit propre. Tournée, comme l’Asie Mineure, vers l’Europe, cette partie de l’Afrique pourrait et devrait être rattachée à l’Europe, comme du reste ont tout récemment tenté de le faire, avec succès, les Français. »

[Hegel, La Raison dans l'Histoire]

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Quel con cet Hegel !

Jugurtha, ça lui dit quelque chose.
Et saint-Augustin, Tertullien et j'en passe...
C'est l'Espagne qui fait partie du Maghreb et non pas l'inverse. Les Ibères sont d'ailleurs apparentés aux berbères, eh oui ! Le Tarik (Ibn Zyad), dont le mot Gibraltar garde souvenir, fut un lieutenant berbère, qui n'en faisant qu'à sa tête, devança les troupes arabes en Espagne