Le texte qui suit a été présenté à l’occasion de la réunion publique organisée par le collectif IDF du Mouvement des indigènes de la république (MIR) en collaboration avec la Maison verte, le vendredi 14 décembre, autour du livre de Sadri Khiari, « Pour une politique de la racaille », publié aux éditions Textuel en avril 2006. S.Khiari est membre du MIR.
I) ANTICOLONIALISME POSTCOLONIAL
La formule « anticolonialisme postcolonial » semble a priori contradictoire. Comment parler d’actualité de l’anticolonialisme pour une époque historique définie justement comme succédant à l’époque coloniale ? Je répondrais à cette question en deux temps. En premier lieu, je l’aborderais en soulignant que les rapports sociaux et politiques, en France, restent, au lendemain des décolonisations, profondément marqués par l’histoire coloniale. En second lieu, je l’aborderais en soulignant que la période politique que nous vivons depuis au moins les années 80 est caractérisée par ce qu’on peut appeler une nouvelle contre-révolution coloniale. Je précise, pour ceux qui pourraient y voir un manque de « complexité », que je n’ignore pas l’existence de multiples autres formes de conflictualité. Mais ce qui m’intéresse, ici, c’est ce qui me semble fondamental du point de vue de la production d’un racisme contemporain.
1) Commençons par le niveau que l’on peut dire « structurel »
Par « postcolonial », nous n’entendons pas, au MIR, qui succède radicalement à la période coloniale, dans le sens où celle-ci appartiendrait désormais au passé. Nous savons que le passé et le présent se chevauchent. Prenons un exemple. Il est courant d’interpréter la Révolution française comme un ayant mis en terme à la monarchie absolue et au féodalisme. Il ne viendrait pourtant à l’idée de personne de nier qu’il a fallu au moins un siècle de plus, ponctué d’autres révolutions et de nombreuses contre-révolutions, pour que la République soit enfin stabilisée. Aujourd’hui encore, la République reste marquée de nombreux traits qu’elle a hérités de la monarchie absolue. Il en va de même de la décolonisation. L’accession de la plupart des colonies à l’indépendance n’a pas mis un terme définitif à l’histoire coloniale. Elle a inauguré un processus d’émancipation, un processus où l’émancipation devient possible, un processus qui, comme on l’a vu depuis le milieu du siècle dernier, comme on le voit aujourd’hui et comme on le verra encore un certain temps, se développe avec de multiples contradictions, des flux et des reflux, de nouvelles révolutions et de nouvelles contre-révolutions. La grande fracture raciale mondiale qui s’est constituée avec l’esclavage européen des Noirs et le partage colonial de la planète continue d’être une réalité, un demi siècle après les décolonisations. Bien qu’ayant subi des défaites majeures et soumis encore à la résistance des autres peuples, le monde blanco-européen (les Etats-Unis n’en sont qu’une extension), qui s’auto-définit comme étant l’Occident, reste dominant sur les plans politique, économique et culturel. Les formes de cette domination se sont, bien sûr, en partie renouvelées et elles se mêlent différemment avec d’autres formes d’oppression. C’est, entre autres, des questions sur lesquelles il nous faudra travailler. Ainsi, par exemple, en ce qui concerne plus précisément l’idéologie ou les représentations racistes, celles-ci se sont modifiés entre le milieu de XIXème siècle où elles avaient un très fort caractère « biologisant » et, aujourd’hui, où elles s’appuient surtout sur des considérations d’ordre culturaliste, comme c’est le cas de l’islamophobie, c’est-à-dire du racisme anti-musulman. Je vais faire, ici, une remarque pour éviter tout faux débat. Quand je parle de fracture raciale mondiale, je ne présuppose évidemment pas l’existence de races en dehors des rapports sociaux qui les constituent. La race est un rapport social. Le Noir n’est pas une couleur, il est un rapport social. Le musulman n’est pas l’adepte de la foi musulmane, il est un rapport social. Je dis bien rapports sociaux et non pas rapports économiques, comme on a souvent tendance à réduire les rapports sociaux. Je dis rapports sociaux dans toutes leurs dimensions (économique, politique, culturel, morale, etc.). Dans l’analyse, pour des raisons pratiques mais sans doute aussi idéologiques, on s’est habitué à les distinguer, parfois à chercher à les articuler en essayant de détecter laquelle serait déterminante. Le 1er problème, c’est que souvent on a fini par croire que ces distinctions existaient réellement dans la vie. Le 2ème problème, c’est que souvent aussi on a généralisé à l’ensemble des histoires particulières, une méthode d’analyse peut-être valable en Europe et, si elle est pertinente, probablement significative seulement à l’époque contemporaine. Je dis ça juste pour souligner qu’il nous faudrait pouvoir revisiter également les méthodes d’analyses pour les débarrasser de l’européo-centrisme qui les pollue (constitue ?). Je ne m’étends pas là-dessus. Je voudrais juste souligner deux choses. La 1ère, c’est que les races, comme je l’ai dit, sont une forme historique particulière de rapports sociaux inégalitaires. La 2ème, c’est que ces rapports sociaux se sont cristallisés progressivement dans l’histoire comme hiérarchie statutaire. C’est-à-dire comme une différence de statut inégalitaire entre différents groupes d’êtres humains. Ce statut (et là je vois mal comment distinguer systématiquement les dimensions économiques, politiques et morales) se construit dans l’opposition entre les Blancs-européens-chrétiens, supposés supérieurs, naturellement ou culturellement, et les autres populations du monde, notamment lorsqu’elles ont été esclavagisées et colonisés, supposés inférieurs. Avant tout autre bénéfice matériel, le Blanc-européen-chrétien a ce privilège immense de se penser supérieur au non-blanc comme, dans la France féodale, le noble, ruiné et misérable, continuait néanmoins de se penser supérieur au roturier le plus riche. Plus : le noble était pensé comme supérieur par l’ensemble de la société. Les institutions féodales et monarchiques le considéraient comme supérieur et lui conféraient moult privilèges qui consacraient cette supériorité. Il est pauvre, mais il est statutairement dominant. Il a fallu une révolution pour que le roturier brise ce statut ! Il en va de même des rapports sociaux de races. Dominée sur de multiples plans, une pauvre blanche américaine bénéficie pourtant de ce privilège de statut par rapport à tous les Noirs, même si dans la loi plus rien officiellement ne les sépare. De même, tout dans la société française renvoie au Blanc l’image de sa supériorité morale, indépendamment de tous les autres privilèges d’ordre strictement matériel dont il dispose au moins potentiellement, parce qu’il est blanc. Beaucoup d’anti-racistes qui pensent que le racisme est juste une affaire de mentalités rétrogrades se référent, à juste titre, aux vieux textes d’Albert Memmi. Or, celui-ci soulignait justement que le racisme n’existe que comme rapport de domination, c’est-à-dire qu’il repose sur et constitue un système de privilèges. Ce qui l’a conduit d’ailleurs, j’ouvre ici une parenthèse, à considérer que la haine raciale du colonisé vis-à-vis du colon n’est pas vraiment un racisme, même si elle lui emprunte ses formes et en est le produit. Il parlait à ce propos de « racisme édenté », c’est-à-dire qui ne repose pas sur une réelle puissance de domination, qui est désarmé. A proprement parler, sauf si l’on réduit le racisme à la catégorie fourre-tout de « haine de l’Autre », il n’existe pas de racisme du dominé racialement, si ce n’est comme expression inversée de la domination qu’il subit, un racisme que je dirais même anti-raciste dans la mesure où il exprime une forme de résistance qui reste prisonnière des catégories produite par le système racial/colonialiste. De ce point de vue, le « racisme anti-blanc », dont on accuse les nôtres aujourd’hui, est un leurre de même que l’« antisémitisme » de certains Arabes ou Noirs qui ne repose absolument pas sur l’exercice effectif par ceux-ci d’une domination statutaire sur les juifs. De ce point de vue, combattre le racisme édenté de certains des nôtres, premièrement, est notre affaire à nous, deuxièmement, est une tâche effectivement importante, non pas, surtout pas, pour rassurer ou plaire aux Blancs mais pour nous décoloniser nous-mêmes et sortir d’une forme de compréhension du monde qui nous mènerait directement à des impasses politiques. Plus importante encore à mes yeux, la nécessité de combattre les oppositions, nourries sinon fabriquées par la colonisation, aux seins mêmes des anciens peuples colonisés (et notamment le mépris racial de nombreux Arabes à l’égard des Noirs), qui font de nous les complices de l’oppression que nous subissons.
Bon, je ferme cette longue parenthèse et je reviens à l’anticolonialisme postcolonial dans la France contemporaine. Je ne vais pas, ici, vous soûler avec l’énumération de l’ensemble des inégalités raciales et des politiques publiques racistes ni essayer de démontrer qu’elles plongent leurs racines dans l’histoire coloniale. Je ne vais pas tenter non plus de démontrer les rapports entre ces inégalités et les formes de dominations que la France continuent d’exercer sur ces anciennes colonies ni les rapports entre ces inégalités et la persistance de situations coloniales, aux Antilles, par exemple. Les rapports sociaux de races en France sont, pour une part, le produit de l’histoire mondiale de la construction sociale des races. Mais ils sont aussi le produit spécifique de l’histoire particulière de la France. Et, pour commencer, ils sont le produit d’une période fondatrice, en l’occurrence la IIIème République, dont la France d’aujourd’hui est largement l’héritière. Quelques mots pour dire ceci : C’est sous la IIIème République que l’extension de l’empire français a atteint son apogée en même temps que se formaient et se stabilisaient les principales institutions de la République et que s’est cristallisée réellement la nation française. C’est elle qui fabrique la notion juridique de la nationalité, qui créé véritablement l’opposition entre « Français » et « étrangers » ; c’est elle qui distingue la nationalité de la citoyenneté, qui invente l’immigration au sens contemporain (force de travail qu’on « choisit », ennemi intérieur, sous-homme….), qui instaure institutionnellement la sélection et la discrimination raciale, qui développe l’idéologie assimilationniste, etc. On pourrait, bien sûr, repérer des formes similaires, inachevées, confuses, qui ont préparé tout cela, mais leur systématisation en politique d’Etat est bien l’œuvre de la IIIème République. C’est à elle que l’on doit l’institutionnalisation du nationalisme français, du racisme et du colonialisme, comme autant de réalités indissociables. Tout cela se créé, j’insiste là-dessus, dans un seul mouvement. Le « Français », au sens où on l’entend aujourd’hui, n’existe pleinement que depuis la IIIème République. L’« identité nationale » n’existe pleinement, c’est-à-dire comme réalité institutionnelle, largement partagée au sein de la population, que comme produit du travail de « nationalisation » de la population réalisée par la IIIème République. Et cette identité nationale, construite à la fois par rapport à l’Europe et aux peuples colonisés, emboîte deux niveaux, partiellement antagoniques. L’un, spécifiquement national, construit autour du mythe de la France éternelle aux origines gauloises, l’autre, transnational, construit autour de la suprématie blanche-européenne-chrétienne. L’identité nationale française est à la fois une identité de nation et une identité d’empire, c’est-à-dire coloniale/raciale. Je tiens à le souligner pour deux raisons. La première, c’est qu’aujourd’hui on évoque souvent la crise d’un des piliers de la République, qu’on appelle le pacte social républicain ou l’Etat-social et qu’on sous-estime la crise de cet autre pilier de la République, à savoir la crise du pacte national-racial républicain, ou alors on l’aborde en occultant sa dimension raciale. C’est cette dernière crise que veut d’ailleurs résoudre Sarkozy. La seconde raison, c’est que, à mon avis, une politique d’émancipation non-intégrationniste doit être un combat pour un autre pacte national, tant du moins que le cadre politique et idéologique de la nation semble indépassable.
2) La contre-révolution coloniale
La dimension nationale de l’Etat républicain a été mise en crise une première fois par l’occupation allemande et l’instauration du régime de Vichy. Cette crise a été résolue par l’union nationale autour de de Gaulle à la Libération. Partiellement, cependant, puisque la France, comme l’Angleterre, sont devenues alors des puissances de second rang face à la montée des Etats-Unis. Quoiqu’il en soit, les dimensions coloniales/raciales de la République se sont maintenues. Depuis, le pacte national/colonial/racial a subi trois chocs d’importance différente.
Le premier choc a été celui de la succession de défaites françaises face à la révolution anticoloniale dont les moments majeurs ont été la victoire vietnamienne à Dien Bien Phu et celle du FLN algérien. Le deuxième choc a été celui de la mondialisation libérale et de l’accélération, qui en est consécutive, de la construction européenne. Dans ce cas là, outre le pilier social de l’Etat, le « contrat social », c’est la dimension nationale de la République qui est bousculée.
Le troisième choc, c’est la découverte, dans les années 80, que la France était désormais noire, arabe et musulmane. Et cette découverte est, notamment, l’effet des grandes luttes de travailleurs immigrés dans les années 70 et des luttes des enfants issus de l’immigration au cours de la décennie suivante. Je suis de plus en plus convaincu que, entremêlée à d’autres enjeux, parfois contradictoires avec cet objectif, la contre-offensive coloniale en France vise à ré-organiser le « pacte républicain ». Il s’agit de redéployer le moment national de ce pacte, en le recomposant notamment autour de sa dimension blanche-européenne-chrétienne, qui est adaptée à la place seconde de la France dans le monde, à la construction européenne et à la mondialisation. Ce qui ne signifie pas pour autant que le nationalisme franco-gaulois soit d’ores et déjà obsolète. Je pense seulement que l’articulation entre ces deux dimensions, partiellement antagoniques, qui constituent l’ « identité nationale » française, je veux dire le blanco-centrisme et le franco-centrisme, se modifient tendanciellement au bénéfice de la première. C’est cela qu’il y a, je crois, au cœur de la politique de l’Etat vis-à-vis de l’immigration postcoloniale et des populations qui en sont issues, telle qu’elle a commencé à se mettre en place dans les années 70 pour se développer à partir des années 80. Et ce n’est évidemment pas sans raisons que cette offensive ait pris pour cible principale les quartiers populaires, prenant la forme de la « politique de la ville », de la « mixité sociale », de l’ANRU, de la question sécuritaire, de la prétendue défense des femmes, du combat contre l’islamisme, etc. Ces quartiers sont, en effet, le lieu de concentration des immigrés et de leurs enfants ; ce sont des lieux de vie et pas seulement de logements, des lieux de mémoires, des lieux où se tissent des liens de toutes sortes (affectifs, etc.) ; ils sont aussi le lieu de leur visibilité et, surtout, le lieu privilégié de leur puissance sociale et politique : pouvoir de résistances multiformes, pouvoir de création/subversion culturelle, pouvoir d’influencer les décisions politiques à partir des institutions locales, pouvoir d’organisation en termes de réseaux, de communautés, d’associations, de familles, de mosquées, pouvoir de défractionnement des différents segments de l’immigration, de construction de solidarités, entre eux mais, aussi, enracinés dans des enjeux communs, avec une partie des Blancs. Mais les quartiers sont aussi l’espace où se déploie un autre enjeu. Car, s’y concentre également la majorité des classes populaires blanches. Et, malgré les solidarités qui s’y tissent entre personnes issues de l’immigration et certaines catégories de Blancs, malgré le brouillage parfois des frontières raciales, ils sont aussi le lieu où la compétition statutaire avec les Blancs est la plus forte. Alors que progresse le démantèlement de la dimension sociale du pacte républicain, les quartiers apparaissent ainsi comme le lieu privilégié où doit se recomposer ce pacte autour du noyau identitaire franco-blanc. En un mot, il s’agit de substituer au contrat social qui permettait l’intégration à l’Etat des ouvriers, des employés et des chômeurs, un contrat basé sur le privilège statutaire blanc : « Vous serez de plus en plus pauvres ; mais vous serez aussi de plus en plus blancs ! » Pour toutes ces raisons, les quartiers populaires sont la cible privilégiée de la contre offensive coloniale, ici, en France. J’ajouterais, pour conclure sur les quartiers, ceci : la question de la rénovation urbaine paraît sûrement plus spécifique des quartiers, mais celle du voile a exactement la même signification politique, du point de vue même des quartiers. S’il faut situer un moment où la politique française a franchi un seuil qualitatif qui permet de la définir comme une contre-révolution coloniale, il faut évoquer, bien sûr, le 11 septembre 2001. A partir de ce moment-là la France est entrée de plain pied dans la contre-révolution coloniale mondiale. On peut dire que, préparée antérieurement, celle-ci a commencé avec la première guerre américaine contre l’Irak. L’engagement décisif commence, cependant après la destruction des tours jumelles, avec l’intervention militaire en Afghanistan. Si elle se développe sur plusieurs fronts, utilisant des moyens non seulement militaires mais économiques, politiques et culturels, l’espace majeur où se déploie aujourd’hui cette offensive est le Moyen-orient. Le nom de code de la contre révolution coloniale mondiale est la « guerre des civilisations », son adversaire officielle est l’islam. Les Etats-Unis et Israël en sont bien sûr les forces principales. La réalité de la situation mondiale actuelle, ce n’est la menace que ferait peser une « civilisation musulmane » archaïque sur une « civilisation occidentale » moderne, c’est la guerre que mènent les puissances impérialistes pour recoloniser le monde. Pourquoi parler de contre-révolution ? Parce qu’elle cherche à bloquer dans l’œuf l’émergence de la révolution anticoloniale qui pourrait s’ébaucher ; surtout, parce qu’elle constitue une réaction contre l’accumulation de puissance (économique, politique, militaire…) de certains Etats anciennement dominés (la Chine, par ex) ; et qu’un vieil objectif semble, depuis la chute de l’URSS, désormais possible : effacer les principaux acquis des luttes anticoloniales qui ont été arrachés au milieu du XXème siècle. Il s’agit d’une guerre pour préserver ou renforcer la domination statutaire (politique, culturelle, morale, économique, …) d’une partie du monde, d’une aristocratie planétaire blanche-européenne-chrétienne, sur l’ensemble des autres peuples. Il ne me paraît pas possible d’analyser la victoire de Sarkozy aux dernières élections en dehors de ce contexte international doublé par la situation française de crise de l’Etat national-racial et de la volonté de résoudre cette crise. Pour cette raison, je n’hésite pas à qualifier de vote colonial/racial, le vote qui a permis à Sarkozy de prendre le pouvoir.
On comprendra ainsi aisément pourquoi je suis sceptique quand on distingue la politique vis-à-vis des quartiers populaires de celle qui est menée vis-à-vis de l’immigration, comme de la campagne islamophobe, celle qui vise à réhabiliter la colonisation ou le négationnisme par rapport à l’histoire de l’esclavage. A mon avis, toutes procèdent, malgré leurs particularités, d’une même logique, celle de la contre-révolution coloniale. Et une riposte à celle-ci ne saurait, je crois, être efficace, pleinement politique, que si elle intègre ces différents fronts de lutte dans une même démarche anticolonialiste, tout en tenant compte, bien sûr, des spécificités de chaque champ d’action et des engagements autonomes que cela implique.
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