Chronique d'une soirée déplorable sur TvBrussel, à propos d'un livre, Bruxelles Eurabia, tous aussi déplorable que son auteur, Arthur Van Amerongen, journaliste (?) hollandais...
La logique du scoop est comme une seconde nature chez le journaliste. Tandis que l’Islam est devenu une bénédiction éditoriale : « Le livre promet d’être stupéfiant et hallucinant … », tenez le vous pour dit. Les vieilles ficelles de l'alarmisme sont de rigueur, pourquoi se gêner puisque cela marche toujours : « Bruxelles est une bombe à retardement ». Un pétard - mouillé ! - qui n'attend plus qu'une allumette chantait Bashung. Et derrière la dangerosité, derrière l'emploi de la plus plate et la plus répétée des métaphores, se cache la communauté marocaine ou musulmane, car dans le monde liquide de l'idéologie tout est dans tout, l'amalgame règne en maître : « C’est une communauté très dangereuse. C’est une bombe à retardement. » Il faut savoir user de propos simples et qui parlent à la partie reptilienne du cerveau, des propos primaires, péremptoires et efficaces : « Ils haïssent les Belges ». Mais il faut savoir élargir le champ de la haine et celui de la Belgique pourquoi pas, car nous sommes tous des belges « nous » les non-marocains : « Les Marocains nous haïssent ». On le dira jamais assez le moteur c’est la haine et elle peut être universelle, l'Occident n'est-il pas, en plus d'être universel, le synonyme de la civilisation chrétienne, ce joyau de « l'Homme blanc » ? : « C’est la haine de la Belgique, des Pays-Bas, de l’Occident, de la culture chrétienne ». Mais qui hait qui? Le je hais donc que je suis vaut surtout pour celui qui l'énonce, c’est celui qui le dit qui a cette rage au coeur... Mais emporter par la haine, l'on est jamais à l'abri d'une note d’humour involontaire, cela vaut pour les tristes sires aussi: « Les Marocains sont plus dangereux que les Wallons. », bigre, cela fait froid dans le dos… Mais finalement que veulent-ils (mis à part faire fonctionner leurs haines glocales) ? « Ils veulent le califat ; ils veulent tout simplement un gouvernement qui dirige l’oumma de Bagdad jusqu’en Angleterre. ». Rien moins que ça, trois fois rien, une broutille, après la caricature le complot...Et puis d'abord qu’elle est l’origine de ce questionnement métaphysique sur la nature du marocain de Belgique? Elle prend sa source de l’étrange et obsédante blancheur d'une martyre bien de chez nous, sa Moby Dick à lui : « La Belgique a eu l’honneur d’avoir la première « martyre » blanche d’Al Quaïda : Muriel Delgauque ». Un mystère ontologique resté jusqu'ici sans solution, impénétrable, n’est pas le Capitaine Achab qui veut… Pourtant, comme pour « la lettre volée », la solution est devant vous, en évidence, Arthur n'est-il pas le symptôme d'une Europe qui se shoote à la haine pour évacuer sa vacuité et son impuissance? Et c'est armé d'un outillage scientifique hors du commun, que notre Tintin batave commence ses investigations périlleuses. Voyez ces chiffres glanés au café du commerce : «tous les attentats en Europe : Madrid, même en Angleterre… 80% sont des Marocains ». Et ceux-ci glanés dans quelques pissotières de la rue Haute : « 10% de Marocains sont des junkies, 10% sont radicaux ». Voyez aussi cet idéal-type qui rendrait jaloux n'importe qu'elle anthropologue : « C’est typiquement marocain de défendre toujours sa propre communauté ». Et en plus, il sont typiquement sales les bougres : « C’est typiquement Marocain, oui, ne pas balayer devant sa porte… » Et voyez enfin cette variation subtile sur la fourberie archétypale de l’arabe, vieille antienne tant de l'Orientalisme que du bon vieux temps des colonies: « L’hypocrisie des Marocains est terrible. ». Mais après l'analyse diagnostique, il y a le traitement et il est de choc : « Il n’y a pas de vie en commun. Les Marocains doivent s’adapter ou partir. » Voire même définitif, un genre de solution finale : « Ces gens, s’ils veulent vivre sous un régime orthodoxe, qu’ils aillent le faire ailleurs, mais pas à Bruxelles. » Qu’est-ce à dire si ce n’est une énième variation du prêt à penser de l'« orientalisme d’hypermarché » qui sévit aujourd'hui, qui prospére sous les auspices huntingtoniennes. Il se résume en cinq mots-clé qui leur font office de référence perpétuelle, car on ne compte plus le nombre de ceux qui ont lu laborieusement les 10 premières pages du « que sais-je? » sur l’Islam et qui se prennent pour des docteurs en théologie islamique. Cela donne "jihad", "oumma", " dhimmi ","fatwa ", et "charia", le compte est bon. Soit une misère intellectuelle qui s’ignore elle-même, c’est d'ailleurs sa fonction…
La logique du scoop est comme une seconde nature chez le journaliste. Tandis que l’Islam est devenu une bénédiction éditoriale : « Le livre promet d’être stupéfiant et hallucinant … », tenez le vous pour dit. Les vieilles ficelles de l'alarmisme sont de rigueur, pourquoi se gêner puisque cela marche toujours : « Bruxelles est une bombe à retardement ». Un pétard - mouillé ! - qui n'attend plus qu'une allumette chantait Bashung. Et derrière la dangerosité, derrière l'emploi de la plus plate et la plus répétée des métaphores, se cache la communauté marocaine ou musulmane, car dans le monde liquide de l'idéologie tout est dans tout, l'amalgame règne en maître : « C’est une communauté très dangereuse. C’est une bombe à retardement. » Il faut savoir user de propos simples et qui parlent à la partie reptilienne du cerveau, des propos primaires, péremptoires et efficaces : « Ils haïssent les Belges ». Mais il faut savoir élargir le champ de la haine et celui de la Belgique pourquoi pas, car nous sommes tous des belges « nous » les non-marocains : « Les Marocains nous haïssent ». On le dira jamais assez le moteur c’est la haine et elle peut être universelle, l'Occident n'est-il pas, en plus d'être universel, le synonyme de la civilisation chrétienne, ce joyau de « l'Homme blanc » ? : « C’est la haine de la Belgique, des Pays-Bas, de l’Occident, de la culture chrétienne ». Mais qui hait qui? Le je hais donc que je suis vaut surtout pour celui qui l'énonce, c’est celui qui le dit qui a cette rage au coeur... Mais emporter par la haine, l'on est jamais à l'abri d'une note d’humour involontaire, cela vaut pour les tristes sires aussi: « Les Marocains sont plus dangereux que les Wallons. », bigre, cela fait froid dans le dos… Mais finalement que veulent-ils (mis à part faire fonctionner leurs haines glocales) ? « Ils veulent le califat ; ils veulent tout simplement un gouvernement qui dirige l’oumma de Bagdad jusqu’en Angleterre. ». Rien moins que ça, trois fois rien, une broutille, après la caricature le complot...Et puis d'abord qu’elle est l’origine de ce questionnement métaphysique sur la nature du marocain de Belgique? Elle prend sa source de l’étrange et obsédante blancheur d'une martyre bien de chez nous, sa Moby Dick à lui : « La Belgique a eu l’honneur d’avoir la première « martyre » blanche d’Al Quaïda : Muriel Delgauque ». Un mystère ontologique resté jusqu'ici sans solution, impénétrable, n’est pas le Capitaine Achab qui veut… Pourtant, comme pour « la lettre volée », la solution est devant vous, en évidence, Arthur n'est-il pas le symptôme d'une Europe qui se shoote à la haine pour évacuer sa vacuité et son impuissance? Et c'est armé d'un outillage scientifique hors du commun, que notre Tintin batave commence ses investigations périlleuses. Voyez ces chiffres glanés au café du commerce : «tous les attentats en Europe : Madrid, même en Angleterre… 80% sont des Marocains ». Et ceux-ci glanés dans quelques pissotières de la rue Haute : « 10% de Marocains sont des junkies, 10% sont radicaux ». Voyez aussi cet idéal-type qui rendrait jaloux n'importe qu'elle anthropologue : « C’est typiquement marocain de défendre toujours sa propre communauté ». Et en plus, il sont typiquement sales les bougres : « C’est typiquement Marocain, oui, ne pas balayer devant sa porte… » Et voyez enfin cette variation subtile sur la fourberie archétypale de l’arabe, vieille antienne tant de l'Orientalisme que du bon vieux temps des colonies: « L’hypocrisie des Marocains est terrible. ». Mais après l'analyse diagnostique, il y a le traitement et il est de choc : « Il n’y a pas de vie en commun. Les Marocains doivent s’adapter ou partir. » Voire même définitif, un genre de solution finale : « Ces gens, s’ils veulent vivre sous un régime orthodoxe, qu’ils aillent le faire ailleurs, mais pas à Bruxelles. » Qu’est-ce à dire si ce n’est une énième variation du prêt à penser de l'« orientalisme d’hypermarché » qui sévit aujourd'hui, qui prospére sous les auspices huntingtoniennes. Il se résume en cinq mots-clé qui leur font office de référence perpétuelle, car on ne compte plus le nombre de ceux qui ont lu laborieusement les 10 premières pages du « que sais-je? » sur l’Islam et qui se prennent pour des docteurs en théologie islamique. Cela donne "jihad", "oumma", " dhimmi ","fatwa ", et "charia", le compte est bon. Soit une misère intellectuelle qui s’ignore elle-même, c’est d'ailleurs sa fonction…
6 commentaires:
Chers toutes et tous,
Le 13 août dernier, la chaîne publique tvbrussel décide d'inviter sur son plateau un journaliste néerlandais, Arthur Van Amerongen, présenté par la chaine comme ayant « infiltré » la communauté marocaine de Bruxelles. D'emblée, l'utilisation du terme «infiltrer» donne le ton …
Pendant onze minutes, ce journaliste néerlandais va bénéficier d'une tribune en direct, pendant laquelle il exprime une violente xénophobie antimarocaine en décrivant la communauté « marocaine » de Bruxelles comme une communauté très dangereuse et une véritable « bombe à retardement ». Toujours, sans nuances aucunes, Van Amerongen affirme que les « marocains » haïssent les « Belges » et les « occidentaux ».
Quasi chaque minute, la loi Moureaux contre le racisme et la xénophobie a été violée comme le montre le décryptage de l'émission du 13 août réalisé par le journaliste Olivier Mukuna (Cf. courrier ci-attaché). Sans réaction du journaliste qui l'interview et dans l'indifférence générale. Pire, le rédacteur en chef de TV Brussel, Jan De Troyer que nous avons interpellé estimait qu'il fallait « avoir la possibilité d'écouter toutes les opinions ».
Parce qu'on ne peut pas laisser la violence raciste s'exprimer, et encore moins sur une chaîne publique, nous avons décidé aujourd'hui de réagir fermement en demandant à tvbrussel un droit de réponse. Pour l'obtenir, nous comptons sur votre refus d'un tel acte d'agression raciste et sur votre soutien à notre demande en signant la lettre ci-jointe.
Pouvez-vous me répondre avant demain 18h pour me dire si je vous inscris sur la liste des signataires. Le cas échéant merci de m’envoyer prénom, nom et étiquette [exemple : Jean Rachid (journaliste)].
Merci.
Souhail Chichah
schichah@ulb.ac.be
ah TV "des mille collines" Brussel... Et un reportage de Van Themsche intitulé "les flamands sont-ils des crypto-fachistes invétérés?" etc
Comme ils sont amusants , nos indécrottables nazillons, une semaines ils n'ont de cesse d'appeler "marocains" des jeunes belges au teint cuivré; l'autre ils repprochent à ces derniers de ne pas se sentir "belge" suffisament... Ni légitimes ni loyaux, ainsi va le sort du bouc émissaire...Et ces petits "enflures" ne sont pas d'accord avec cela , quelle ingratitude!
Eh bien , je prédis au Nostradamus batave et islamophobe que si je le rencontre dans la rue, je lui mettrai mon poing dans la gueule... Ce sera ma "liberté d'expression" à moi!
tvbrussel a permis à un personnage controversé de déployer ses élucubrations racistes en associant 3 fois le mot « dangereux » à « communauté musulmane » et 7 fois le verbe « haïr » à « Marocains ». Le tout en 11 minutes. Quasi chaque minute, la loi contre le racisme et la xénophobie a été violée. Dans l’indifférence générale. tvbrussel s’est-elle excusée ? Désire-t-elle programmer une émission plus intelligente et plus équilibrée ? Non, répond le rédacteur en chef de tvbrussel, Jan De Troyer, qui estime qu’il faut « avoir la possibilité d’écouter toutes les opinions » …
La seule chose qu'a "infiltré" ce gugusse c'est un tonneau de bière, car il a l'air bien imprégné le rouletabille kaas...
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