Marolles blues


L’esprit des Marolles n’est pas mort et c’est tant mieux. Et toutes les "mutations" que connaît la ville aujourd'hui n'y pourront rien, quelque en soit l'emballage. Le plus emblématique des quartiers populaires bruxellois montre aujourd'hui les dents face à cette "reconquête" des quartiers centraux, qu’on camoufle grotesquement en mixité sociale (la mixité sociale est, comme il se doit, toujours à sens unique et au détriment des quartiers populaires). Croyez-vous amener vos légions de bobos et de magasins branchés (antiquaires, bars et restaurants...) en toute impunité, en toute quiétude, sans coup férir. Et qu’on chasse les "indésirables", ceux qui ne sont pas invités à vos joyeuses fiestas du capitalisme globalisé (en 1996, les revenus annuels moyens ne s’élevaient qu’à 5040 euros par habitant ici...). Et qu’ils la ferment, obtempèrent et collaborent à leur éviction des lieux. Qu’ils obéissent au doigt et à l’oeil des planificateurs urbains d’aujourd’hui, leur cynisme "revitalisateur" en bandoulière. Qu’ils acceptent le fait accompli, s'honorent de leur statut de paria urbain et cherchent un nouvel abri en périphérie ouest... Et bien non, ça résiste et résistera de plus belle.... Et à 500 mètres de la Grande Place, tenez le vous pour dit... Et c’est tout à l’honneur de ces habitants (4750 âmes) que vous méprisez tant et croyez "dominés" une fois encore...C’est oublier que les Marolles sont un quartier à la population frondeuse depuis bien longtemps et qu’il existe un tradition séculaire du pied de nez aux puissants du jour. Avoir survécu aux percées haussmanniennes et à l’édification du mal nommé "Palais de justice", cela en dit long sur la vitalité du lieu et de ses habitants. Vos beaux scénarios gentrificateurs et sablonisateurs sont à réécrire... Et vous ne les réécrirez pas sans eux. Et pas contre eux...Car de vos agissements personne n’est dupe ici, à bon entendeur !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Comme la rue des Bouchées ou tout les émmigrants tunisiens et marocains. Qui on rachetait les resto a crédit dans la fin des années 90. Et que mnt la ville de bruxelles veut fermer les restos ou mettre des italiens à la place moin racoleur, plus propres.


Denver