« Avec des mots ordinaires, on n’ « épate pas le bourgeois », ni le « peuple ». Il faut des mots extraordinaires. En fait, paradoxalement, le monde de l’image est dominé par les mots. La photo n’est rien sans la légende qui dit ce qu’il faut lire - legendum -, c’est-à-dire bien souvent des légendes qui font voir n’importe quoi. Nommer, on le sait, c’est faire voir, c’est créer, porter à l’existence. Et les mots peuvent faire des ravages : « Double discours», « double allégeance », « littérature haineuse », « prêches rétrogrades », « islamisation agressive de nos grandes villes», « radicalisation», « repli identitaire »*... Il m’arrive d’avoir envie de reprendre chaque mot des présentateurs qui parlent souvent à la légère sans avoir la moindre idée de la difficulté et de la gravité de ce qu’ils évoquent et des responsabilités qu’ils encourent en les évoquant, devant des milliers de téléspectateurs, sans les comprendre et sans comprendre qu’ils ne les comprennent pas. Parce que ces mots font des choses, créent des fantasmes, des peurs, des phobies ou, simplement, des représentations fausses. » (Paraphrase de Bourdieu)
« Le national-socialisme n'a pas anéanti la presse, mais la presse a produit le national-socialisme. En apparence seulement, comme réaction, en réalité comme accomplissement. » (KarlKraus)
Nous croyons en la complexité du monde - Nous croyons à la lutte des classes - Nous croyons au caractère construit et multiple des identités- Nous croyons qu’il existe une domination spécifique liée à l’identité qui double la domination de classe, mais ne coincide pas exactement avec elle - Nous croyons en un universalisme concret, en acte, une co-construction en devenir, où s’inscrirait la multiplicité de nos particularismes - Nous refusons de nous laisser piéger par des alternatives infernales- Nous ne croyons ni au fétichisme de l’Etat-nation ni aux bienfaits de la globalisation néo-libérale - Nous nous refusons tant à l’injonction mimétique qu' à l’assignation identitaire - Nous nous refusons tant au chauvinisme qu'à la haine de soi - Nous ne sommes ni un parti, ni une institution syndicale, nous sommes un mouvement social ...
Du postcolonial
« Postcolonial ». Si le préfixe « post » ne renvoie pas à une lecture linéaire de l’histoire, pas plus qu'à une postérité par rapport à l’époque coloniale, la condition postcoloniale ne peut pas être pensée en dehors de cette expérience particulière. Ce préfixe, plutôt que d’indiquer une fracture ou une rupture entre le passé et le présent, signifie l’exact contraire, à savoir, l’impossibilité de son dépassement, étant donné les dynamiques néocoloniales qui ont caractérisé la plupart des processus historiques de décolonisation formelle. Il est donc le symbole de la persistance de la condition coloniale dans le monde global contemporain.
Bibliothèque postcoloniale
"Après le colonialisme. Les conséquences culturelles de la globalisation" d'Arjun Appadurai
"Atlantique noir. Modernité et double conscience" de Paul Gilroy
"Critique de la raison nègre" d'Achille Mbembe
"Culture et Impérialisme" d'Edward Saïd
"De la postcolonie. Essai sur l’imagination politique dans l’Afrique contemporaine" de Achille Mbembe
"Identités et cultures" de Stuart Hall
"L'Orientalisme" d'Edward Saïd
"L'immigration ou les paradoxes de l'altérité" de Abdelmalek Sayad
"L'invention du quotidien" de Michel De Certeau
"Les Subalternes peuvent-elles parler?" de Gayatri Chakravorty Spivak
"Les lieux de la culture" de Homi K.Bhabba
"Peau noire, masques blancs" de Frantz Fanon
"Penser le postcolonial" (sous la direction) de Neil Lazarus
"Provincialiser l’Europe : la pensée postcoloniale et la différence historique" de Dipesh Chakrabarty
"Sortir de la grande nuit" d'Achille Mbembe
"The invention of Africa" de V.Y. Mudimbe
"Éloge de la créolité" de Patrick Chamoiseau, Raphaël Confiant, Jean Bernabé
Manifeste !
« Nous nous livrerons ici à une analyse qui soit «plus complexe que la “communauté” ; plus symbolique que la “société” ; plus chargée de connotations que le “pays” ; moins patriotique que la “patrie” ; plus rhétorique que la raison d’État ; plus mythologique que l’idéologie ; moins centrée que le citoyen ; plus collective que “le sujet” ; plus psychique que la civilité ; plus hybride dans l’articulation des différences et des identifications culturelles que ne peut le représenter une quelconque structuration hiérarchique ou binaire de l’antagonisme social. » (Homi K.Bhabba)
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