Quantophrénie xénophobe : « Les Français, à force d’immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux ». « En 1905, il y avait très peu de musulmans en France, aujourd’hui il y en a entre 5 et 6 millions », « cet accroissement du nombre de fidèles et un certain nombre de comportements posent problème ».(Claude Guéant)
Diversion : « Je ne pense pas que le chiffre des musulmans en France change quoi que ce soit au débat sur l’islam, dont la composante n’est pas liée à des paramètres numériques stricto sensu. Même dans le cadre du débat ouvert sur les « prières de rue », la question de l’insuffisance en capacité d’accueil des lieux de culte n’a pas été mise en doute et elle est vérifiée, qu’il y ait 5 ou 3 millions de musulmans en France. Ce débat met en jeu des points de vue opposés sur les valeurs, les représentations et l’organisation de la société française dans le contexte multiculturel qui est le sien. Il repose sur des fantasmes à l’égard de la participation des musulmans dans la société française et sur des stéréotypes importés du Moyen-Orient, d’Iran ou d’Afghanistan qui sont plaqués sur les pratiques sociales et religieuses des musulmans. De là découlent les représentations de formes de repli identitaire qui les caractériseraient. L’incorporation de l’islam en France est un processus qui dépend non pas d’ordre de grandeur numérique mais d’un aggiornamento des représentations qui continuent à peser sur les musulmans, d’une part, et d’une actualisation des représentations de la société française pour y incorporer la présence visible et active des musulmans, d’autre part. » (Patrick Simon)
Généalogie : « Dans l’Orientalisme, Edward Said s’intéresse principalement aux formes de savoir qui constituent ce qu’il a défini sous le terme d’orientalisme, mais sans préciser quels liens unissent le projet de savoir orientaliste et le projet colonial de domination et d’exploitation. Il n’en demeure pas moins qu’il pose de deux manières les bases de l’argumentation que je veux développer ici. Discutant des diverses façons dont le discours de l’orientalisme a créé une vision d’exotisme, d’étrangeté et de différence, il estime que « d’un point de vue rhétorique, l’orientalisme est absolument anatomique et énumératif : utiliser son vocabulaire, c’est s’engager dans la particularisation et la division des choses de l’Orient en parties traitables ». Un peu plus loin, il suggère qu’en exhumant les langues mortes orientales, les orientalistes se sont lancés dans un processus où « la précision, la science et même l’imagination de la reconstitution peuvent préparer la voie pour ce que les armées, les administrations, et les bureaucraties feront pus tard sur le terrain, en Orient. ». Je voudrais montrer que l’exercice du pouvoir bureaucratique lui-même a intégré l’imaginaire colonial et que, dans cet imaginaire, le nombre a joué un rôle capital, je soutiens que l’exotisation et l’énumération ont été les tendances complexes d’un projet colonial unique... L'énumération du corps social, conçu comme des agrégats d'individus dont le corps était intrinsèquement à la fois collectif et exotique, posait les bases permettant que la différence de groupe devienne le principe central de la politique. » (Arjun Appadurai)
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1 commentaire:
qu'est-ce que l'espoir ? Une catin qui nous séduit pour se faire tout donner...
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