Le stream of consciousness des commissariats de France

(Merci à CFM)

Le son de la postcolonie, comme le chant des baleines, est une polyphonie. Cette polyphonie postcoloniale est la combinaison de plusieurs voix indépendantes et pourtant liées entre elles par les lois de l'harmonie. Et quelle harmonie ! Un art du contrepoint plus que douteux dont le matériau véritable est le racisme postcolonial. Ainsi :

Ça bave à Montfermeil
Ça bave à Villiers-le-bel
Ça bave à Clichy-sous-bois
Ça bave à Argenteuil
Ça bave à Fréjus
Ça bave à Lille
Ça bave à Firminy ...
Ça bave et bavera encore, tant la profondeur du silence est grand, à quelques exceptions près.

Tandis que ça bâillonne, par tous les moyens, les sons discordants, ça bâillonne tout ce qui apparaît comme disharmonique, ça bâillonne tout ce qui résiste, ça bâillonne tout ce qui tente d'articuler une pensée :

«La réalité est que vivre aujourd’hui dans nos quartiers c’est avoir plus de chance de vivre des situations d’abandon économique, de fragilisation psychologique, de discrimination à l’embauche, de précarité du logement, d’humiliations policières régulières, d’instruction bâclée, d’expérience carcérale, d’absence d’horizon, de repli individualiste cadenassé, de tentation à la débrouille illicite… c’est se rapprocher de la prison ou de la mort un peu plus vite que les autres » ; « les rapports du Ministère de l’Intérieur ne feront jamais état des centaines de nos frères abattus par les forces de police sans qu’aucun des assassins n’ait été inquiété ». (Hamé)

Aussi sachons pousser la chansonnette, nous aussi ! Et tant pis si nous chantons faux...

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