Du profilage ethnique aux Etats-Unis

Le profilage ethnique, comme on le sait, est une vieille pratique aux Etats-Unis, société raciale par excellence. Il a pourtant été fortement critiqué en raison de sa nature intrinsèquement discriminatoire. Jusqu'ici, la Cour Suprême des Etats-Unis n’a toujours pas déclaré l’inconstitutionnalité de la pratique à l’aune de la clause d’égalité du quatorzième amendement. La décision de la Cour Supérieur du New Jersey de 1996, à ce jour, demeure la décision la plus protectrice en la matière. Elle a notamment affirmé la recevabilité de la preuve statistique afin de démontrer l’existence d’une pratique constante de profilage ethnique et a indiqué que cela suffisait pour déduire que cette discrimination était intentionnelle.(*)

Concernant « l'Affaire Louis Henry Gates », Obama sort du bois, le moins que l'on puisse dire c'est qu'il se mouille, il s'avère qu'il n'est plus le Président postracial qu'on nous annonçait (l'a-t-il jamais été ?) : « Ce que nous savons, au-delà de cet incident, c'est que la police depuis très longtemps, dans ce pays, arrête des Africains-américains et des Latinos de façon disproportionnée. C'est un fait. Et quand j’étais Sénateur de l’Illinois, nous avons voté une loi pour lutter contre le contrôle au faciès qui avait préalablement été démontré de manière indiscutable. Cela montre que la « race » joue encore un rôle dans notre société. Cela n’enlève rien aux progrès incroyables qui ont été réalisés, et j'en suis la preuve vivante, mais les arrestations injustifiés jettent la suspicion sur les arrestations mêmes justifiées et nous devons collectivement améliorer les techniques policières afin d’éliminer les biais potentiels, ce qui sera bénéfique pour nous tous. » (Obama)

S'agit-il là du retour de la question raciale aux Etats-Unis ? Il eut fallu qu’elle ait disparu. Les flics n’aiment pas être rabroués, y compris quand ils sont pris la main dans le pot de confiture, le pot aux roses du racisme ordinaire, tellement toléré qu'il en devient légitime. Cela vous étonne ? Ah la belle affaire ! L’important n’est pourtant pas là... Quel chef d’état européen tiendrait des propos pareils ? Pas un ! Et certainement pas celui qui trône sur la République; celle, une et indivisible, où la « race » n’existe pas en dehors des mentalités, des pratiques et des représentations de n’importe lequel de ses citoyens… Vous étiez là, vous, à Argenteuil, lors du rassemblement en hommage à Ali Ziri ?

1 commentaire:

Abdul Al-Hazred a dit…

Pour le coup, c'est finalement l'Obama qui s'est trouvé pris dans le pot de confiture...Heureusement tout se termine autour d'une bière fraiche, tout un symbole...