Phase I : « Sur le plan de l’inconscient, le colonialisme ne cherchait donc pas à être perçu par l’indigène comme une mère douce et bienveillante qui protège l’enfant d’un milieu hostile, mais bien sous la forme d’une mère qui, sans cesse, empêche un enfant fondamentalement pervers de réussir son suicide, de donner libre cours à ses instincts maléfiques. La mère coloniale défend l’enfant contre lui-même, contre son moi, contre sa physiologie, sa biologie, son malheur ontologique. Dans cette situation, la revendication de l’intellectuel colonisé n’est pas un luxe mais exigence de programme cohérent. L’intellectuel colonisé qui situe son combat sur le plan de la légitimité, qui veut apporter des preuves, qui accepte de se mettre nu pour mieux exhiber l’histoire de son corps, est condamné à cette plongée dans les entrailles de son peuple… » (Frantz Fanon)
Phase II : « Une bonne partie de la résistance à l’impérialisme a été menée dans le cadre général du nationalisme. Mais en dépit de tous ces succès à débarrasser de nombreux territoires des maîtres coloniaux, le nationalisme est resté une entreprise profondément problématique. Quand il a fait descendre le peuple dans la rue pour manifester contre le maître blanc, il était souvent dirigé par des avocats, des médecins, et des écrivains en partie formés, et jusqu’à un certain point produits, par la puissance coloniale. La bourgeoisie nationale et leur élite spécialisé ont eu tendance à remplacer la puissance du colonialisme par une force neuve fondée sur la classe, et en dernière analyse l’exploitation : elle a reproduit sous une forme nouvelle les veilles structures coloniales. » (Edward Saïd)
Phase III : « L’homme, ce phénomène dialectique, est contraint à être toujours en mouvement … Il ne peut donc jamais atteindre un lieu de repos définitif et prendre résidence en dieu. Dans ces conditions toutes les normes fixes sont des ignominies. Qui peut jamais fixer une norme ? L’homme est un « choix », une lutte, un devenir constant. Il est une migration infinie, migration au sein de lui-même, de l’argile de dieu. Il est migrant à l’intérieur de son âme. » (Ali Shariati)
Phase IV : « Aucune race ne possède le monopole de la beauté, de l'intelligence, de la force et il est place pour tous au rendez-vous de la victoire... » (Aimé Césaire)
Décolonisons le nationalisme indigène !
Publié par Le Bougnoulosophe à 11/13/2008
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