Ben Barka ou le "retour du refoulé " de la mémoire postcoloniale

Il n’est pas simple de déterminer ce qui relève, très exactement, du colonial ou du postcolonial dans les rapports sociaux, où se situent les continuités et les discontinuités entre le colonialisme et le postcolonialisme, tant dans les pratiques sociales, les structures mentales que dans les formes culturelles et les imaginaires d’aujourd’hui. Ainsi concernant les descendants d’immigrés marocains en Europe, il est frappant de constater que, à quelques exceptions près, il n’y a aucune mémoire de personnalités marocaines, parfois hors du commun, qui ont participé aux mouvements d'indépendance, il n’y a aucune transmission de leur expérience, de leur combat, de leur vision du monde. Ni dans la leur ni, plus généralement, dans la mémoire des habitants des Métropoles Européennes d'ailleurs. Et donc aucune chance de les prolonger… Qui connaît en son sein Abdelkrim El Khattabi ? Qui connaît Mehdi Ben Barka ? Ce dernier n’était-il pas un expatrié, un exilé, comme leur père, du royaume chérifien? N’était-il pas un « citoyen du monde » (la Tricontinentale), qui vivait entre Genève et Le Caire, à l’identité « métisse », comme ils le sont ? N’a-t-il pas été enlevé en plein Paris et probablement assassiné en France ? Rappelons brièvement les faits. Le 29 octobre 1965, le leader de la gauche marocaine Medhi Ben Barka, mais surtout un des leaders tiers-mondistes les plus fameux de son époque, était enlevé devant la Brasserie Lipp, lors d'une opération menée conjointement par les services marocains du roi Hassan II, des policiers, truands et membres des services secrets français. Certains comme Gilles Perrault parlent également de complicités "peut-être américaines, sans doute israéliennes"... Après avoir été séquestré, il sera torturé à mort et l'on fera disparaître son corps. Ce corps n'a toujours pas été retrouvé. A qui sert et à quoi sert cet oubli ? Une si longue amnésie n'a-t-elle pas valeur de symptôme ? Et pourtant « ce mort, disait Daniel Guérin, aura la vie longue, ce mort aura le dernier mot »...



2 commentaires:

Anonyme a dit…

"Ainsi concernant les descendants d’immigrés marocains en Europe, il est frappant de constater que, à quelques exceptions près, il n’y a aucune mémoire de personnalités marocaines, parfois hors du commun, qui ont participé aux mouvements d'indépendance, il n’y a aucune transmission de leur expérience, de leur combat, de leur vision du monde"

D'abord sur quelles données vous appuyez-vous pour dire de telles choses ? en d'autres termes qu'est ce qui vous permet de formuler aussi grossièrement votre mépris ?

Ensuite j'aimerais vous dire ma lassitude teintée d'amertume concernant ces lamentations ad nauseam sur ces dates toujours les mêmes qui reviennent dans le calendrier des super résistants post coloniaux : 17 octobre, Ben Barka etc..Toujours à se plaindre sur son sort à l'instar des professionnels de la larmichette sur le génocide juif. A croire que c'est eux votre grand modèle.

Qu'est-ce que vous voulez ? que la Belle France et l'Occident reconnaissent ses crimes ? moi je n'en ai cure, je n'attends rien d'eux, ni compréhension ni compassion. Ni des couronnes de fleurs sur les assassinés du 17 octobre ni la reconnaissance des complicités gaulliennes sur la mort de Ben Barka. Je suis un berbère de culture arabe et de religion musulmane et on ne m'a pas appris ni à pleurnicher devant l'oppresseur ni à lui réclamer une quelconque indulgence.

Vous devriez lire le Saint livre et vous laisser édifier par les vertus du Jihad dans le sentier de Dieu , celles qui mettent au monde des hommes libres, virils et droits

C'est à une mémoire d'esclave que vous nous invitez. Non merci,je suis musulman.

Omar.

Anonyme a dit…

Mon petit Omar, ta chansonnette soralienne on la connait par coeur, elle sent si bon le harkisme, le supplétif perpétuel et content... Pour ta gouverne, Ben Barka, Abdelkrim, et les manifestants 19 octobre '61 ce sont des Résistants, trois figures estimables de la Résistance à une domination (qui est encore à l'ordre du jour), trois figures qui représentent tout ce que tu n'es pas ! D'où ton ressentiment, ceci expliquant cela...

P.S. Laisse le Coran en dehors de tout ça, on sait la fonction qu'il occupe pour des gens comme toi...