La RTBF et le fascisme subliminal


« Avec des mots ordinaires, on n’ « épate pas le bourgeois  », ni le « peuple ». Il faut des mots extraordinaires. En fait, paradoxalement, le monde de l’image est dominé par les mots. La photo n’est rien sans la légende qui dit ce qu’il faut lire - legendum -, c’est-à-dire bien souvent des légendes qui font voir n’importe quoi. Nommer, on le sait, c’est faire voir, c’est créer, porter à l’existence. Et les mots peuvent faire des ravages : « Double discours», « double allégeance », « littérature haineuse », « prêches rétrogrades », « islamisation agressive de nos grandes villes», « radicalisation», « repli identitaire »*... Il m’arrive d’avoir envie de reprendre chaque mot des présentateurs qui parlent souvent à la légère sans avoir la moindre idée de la difficulté et de la gravité de ce qu’ils évoquent et des responsabilités qu’ils encourent en les évoquant, devant des milliers de téléspectateurs, sans les comprendre et sans comprendre qu’ils ne les comprennent pas. Parce que ces mots font des choses, créent des fantasmes, des peurs, des phobies ou, simplement, des représentations fausses. » (Paraphrase de Bourdieu)

« Le national-socialisme n'a pas anéanti la presse, mais la presse a produit le national-socialisme. En apparence seulement, comme réaction, en réalité comme accomplissement. » (Karl Kraus)


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