« Flotilla », de l'omerta à la servilité journalistique



Le journalisme n’est pas un métier que j’apprécie beaucoup, c'est peu de le dire. Mais en Belgique plus quailleurs (mis à part peut-être en France) on y touche le fond. Nulle part ailleurs on y touve un tel degré de grégarisme, de lâcheté et de cynisme… Quelques semaines avant le départ de la « Flotilla », Kenza et Fatima* avaient le plus grand mal à mobiliser la gente médiatique autour de leur projet. Une fois le carnage operé, attiré par l’ampleur mondiale de l'événement et alléché par l’odeur de sang, le peuple journalistique du royaume au grand complet, abandonnant son blocus médiatique, se bousculait au portillon, notamment ce mercredi au Rond-point Schuman, afin d’obtenir quelques bribes d'informations utilisables (c'est-à-dire monnayables dans le champ journalistique). Et comme il se doit chez les pisse-copie, on commentait les « faits » avec la mauvaise foi (songez à l'usage des mots « activiste », « mouvance propalestinienne », « intervention » et « disproportionné» etc.) et la servilité (par exemple, l'on a pas vu ceci ou cela au 20h) qui caractérisent cette si méprisable corporation… Car pour leur « maître » derrière la feinte indignation et les larmes de crocodile, in concreto ça donne ça : « La résolution décidant d’envoyer une mission internationale pour enquêter sur des violations des lois internationales" a été approuvée par 32 des 47 membres du Conseil, alors que trois pays se sont prononcés contre : les Etats-Unis, l’Italie et les Pays Bas. La France, le Royaume Uni et la Belgique se sont abstenus. Les Etats-Unis et l’Union européenne s’arcboutent sur une décision imposée au Conseil de sécurité de l’ONU par les représentants américains, décision qui demande simplement que l’Etat hébreux procède lui-même à une enquête « impartiale ». C’est en toute logique que les Occidentaux voudraient donc que le criminel enquête sur ses méfaits…» La Belgique est bel et bien la fiancée du Pirate !

* Alors que la chose politique est discréditée (impuissance, cynisme, illisibilité, coupure avec le peuple, dépendance totale à la sphère économique, confiscation de la démocratie réelle…), état dont l’abstention massive n’est quun symptôme, deux jeunes bruxelloises Kenza et Fatima en participant à la « Freedom flotilla », acte éminemment « politique », redonnent des lettres de noblesse au mot et à la chose… Petits politiciens véreux, démagogues nains et sans scrupule, rats de ministère et autres animaux de basse-cour, prenez en de la graine ! Ainsi, peut-être, sans le savoir, sans les avoir lu, nos deux héroïnes sont allées à l’école de Walter Benjamin et de Howard Zinn, qui n'ont cessé de démontrer que l’Histoire réelle, histoire « à rebrousse-poil », ne s’écrit pas par les Etats (et les élites) mais par les « petites gens » (qu’on nous présente comme dominés), elle s’écrit dans et par la chair et le sang du Peuple

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