L'autre pays de l'islamophobie

On dit qu'en Europe les Pays-Bas seront le premier pays à être inondé, si le réchauffement climatique que connait la planète continue sa progression en l’état. Adieu les filles exposées dans les vitrines, les coffee shops enfumés et le Gouda à profusion. Adieu les moulins à vent, les canaux et les vélos… Pourtant au Pays de Spinoza (qui est aussi celui d'Anne Franck), on est guère philosophe. Que de cruautés et de petitesse n'y voit-on pas. Rien de nouveau sous le soleil : « Le régime colonial donna un grand essor à la navigation et au commerce. Il enfanta les sociétés mercantiles, dotées par les gouvernements de monopoles et de privilèges et servant de puissants leviers à la concentration des capitaux. Il assurait des débouchés aux manufactures naissantes, dont la facilité d’accumulation redoubla, grâce au monopole du marché colonial. Les trésors directement extorqués hors de l’Europe par le travail forcé des indigènes réduits en esclavage, par la concussion, le pillage et le meurtre refluaient à la mère patrie pour y fonctionner comme capital. La vraie initiatrice du régime colonial, la Hollande, avait déjà, en 1648, atteint l’apogée de sa grandeur. Elle était en possession presque exclusive du commerce des Indes orientales et des communications entre le sud-ouest et le nord-est de l’Europe. Ses pêcheries, sa marine, ses manufactures dépassaient celles des autres pays. Les capitaux de la République étaient peut-être plus importants que tous ceux du reste de l’Europe pris ensemble. » (*) Et aujourd’hui certains Hollandais n’ont rien trouvé de mieux à faire que de voter pour Geert Wilders. Et bien moi non plus, je ne serai pas philosophe. En attendant que tout ce beau monde daigne se noyer, englouti par les eaux polaires, « les eaux glacées du calcul égoïste », dans un pays enfin devenu hermétique, en attendant que le dernier des fafs fût étranglé avec les boyaux du dernier islamophobe, je me jouerais bien une partie de foot avec la tête du Samson xénophobe à la chevelure oxygénée. Ne dit-on pas que tête qui roule n'amasse pas mousse. Histoire d'apprendre aux mimiles bataves que l'homme est un être-pour-la-mort... L’on a les fantasmes qu’on peut !



Que se passerait-il si tous les Marocains quittaient les Pays-Bas ? C’est la question posée via une vidéo postée mardi sur YouTube par un groupe qui défend un point de vue différent de celui de la droite populiste sur l’apport des Marocains à la société néerlandaise.

Le film montre des maisons défoncées, des voitures en panne, des files d’attente aux stations de taxi, un Néerlandais à vélo devant se déplacer lui-même le matin pour aller chercher son journal, des fonctionnaires des services sociaux qui se tournent les pouces et de grands espaces vides dans les journaux, qui ne savent plus de quoi parler.

Intitulé Kop of Munt («la tête ou la queue»), le film a été diffusé sur le site Munt.nu. Le problème, c’est qu’il est accompagné d’un sondage qui s’est avéré éminemment contre-productif. En effet, si pas moins de 13 500 internautes ont répondu en une journée à la question «Que pensez-vous du départ des Marocains ?», une écrasante majorité d’entre eux, soit 71%, a coché la case «Bien, qu’ils s’en aillent !» Les responsables de Munt.nl, de jeunes Néerlando-Marocains qui veulent rester anonymes, se réjouissent quand même d’avoir relancé le débat sous un nouvel angle, tout en s’inspirant des méthodes de la droite populiste.

Geert Wilders, le leader du Parti de la liberté (PVV), auteur d’une vidéo anti-islam, s’est juré d’expulser tous les étrangers refusant de s’intégrer. Alors, face à son inexorable montée dans les sondages et sans riposte des grands partis politiques, la société civile néerlando-marocaine se mobilise. Un groupe de 38 organisations a publié mercredi un manifeste intitulé «Arrêtez la criminalité parmi les jeunes Marocains» afin que les Marocains des Pays-Bas cessent d’être montrés du doigt à cause de quelques délinquants.

Au total, 320 000 Marocains vivent aux Pays-Bas, représentant la seconde communauté d’immigrés après les Turcs. De son côté, Munt.nu pose désormais cette question: «Qui seront les prochains à partir ?» Une première réponse avec des statistiques nationales : 36% des hommes turcs et marocains de 15 à 65 ans, issus de la première et de la seconde génération, seraient prêts à quitter le territoire.

Sabine Sessou

3 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est sûr, tu as bien dû te marrer à l'assassinat de Théo Van Gogh et de Pim Fortuyn !

Anonyme a dit…

Ils ont vécu de la connerie et ils en sont morts, en toute logique… Le rire n'est pas une "passion triste" (lol))!

Kikouyou a dit…

"un point de vue différent de celui de la droite populiste" vraiment ?
franchement le message : "oh oui gardons nos Marocains qui nous portent le pain, réparent nos voitures, nous cirent les pompes, font tout ce qu'on ne veut pas faire" et surtout laissons les au niveau où on les a mis (c'est-à-dire bien bas)ça n'est pas vraiment génial...