« La nuit était noire. Pas une étoile dans le ciel. Pas une lumière aux fenêtres des villas luxueuses de la colline d'Anfa. Quelques clébards arabes venus d'un douar voisin rôdaient silencieusement entre les pins et les eucalyptus. » (Tito Topin)
Bagdad, 13 novembre 1997, ce n'est pas une meute de chiens, mais d'hommes enragés, qui, à coups de poignards, s'acharnent dans une indescriptible barbarie hystérique sur un pauvre chien. Reconduisant par là même les stéréotypes les plus éculés...
La bête n'a pas le temps de réagir qu'elle est déjà écartelée, déchiquetée et mises en lambeaux sanguinolents. Lambeaux qui pendaient dans la bouche de ses tortionnaires qu'ils recrachaient aussitôt.
Quel est le sens de cette scène aussi aberrante qu'ignoble, puisque, comme l’on sait, la chair de chien comme l'animal lui-même sont impurs, quand la bête n’est pas un signe caractérisé de mépris, voire un sujet à insultes chez les musulmans ?
Cette révulsante scène est censée être un simulacre de combat, un « Haka » morbide et sacrificiel, visant à montrer la détermination extrême des troupes d'intervention irakiennes face à l'envahisseur américain, incarné par ce pauvre chien…
Pourtant ce chien est, somme toute, et au delà de toutes considérations religieuses, un chien irakien, un chien arabe et peut-être même musulman. Ce qui est sûr, c’est qu’il n’est pas Américain…
Cette séquence insoutenable d’un reportage filmé par TF1 résume toute l’absurdité de la guerre au Moyen-Orient, de la guerre partout et tout le temps… La suite des événements montra que le sort fait à ce chien devait se lire comme une allégorie, tandis que le chien lui-même était la métaphore du citoyen Irakien. L'allégorie d'un sacrifice sanglant et absurde, fait au nom de la raison impériale, sacrifice dont le peuple Irakien a été l’objet (et en partie le sujet) pendant près de 10 ans...
Mohamed Marhoum
Haines chiennes
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