Ratonnade !

Raton : n.m 1. Jeune rat. 2. Raton laveur : mammifère carnivore d’Amérique, recherché pour sa couleur gris fauve.

Ratonnade : n.f. (d’un sens injur. et raciste de raton). Fam. , péjor. Expédition punitive ou série de brutalités exercées contre des maghrébins et, par ext., contre d’autres personnes. ( Petit Larousse )

Cette chronologie recense les assassinats perpétrés par des flics ou des « citoyens zélés » sur des immigré-e-s et descendant-e-s d’immigré-e-s depuis 1971. De nombreux articles sont issus d’une chronologie faite par Reflex-assassin il y a 10 ans, qui s’intitulait « l’Etat assassine ».

Ce travail de rassemblements des différents crimes racistes d’Etat met en évidence une mécanique que je nommerai « ratonnade en boucle » qui se situe en trois temps : Il y a le flic qui tue, le plus souvent un maghrébin ou un noir, le plus souvent jeune, et le plus souvent habitant d’un quartier populaire ; ensuite, il y a les médias qui portent la version policière et des représentant-e-s de l’Etat, où la victime devient le /la coupable : « la police a fait son travail... » ; puis il y a la justice qui prononce un non-lieu ou fait traîner l’affaire, pour finalement, le plus souvent innocenter l’assassin. Pendant ce temps, la colère gronde, le quartier est mis sous régime spécial, les dispositifs d’exceptions se répètent invariablement des « couvre- feux » aux « plans banlieues ». L’expédition punitive se poursuit, la gestion néo-coloniale des quartiers s’illustre dans toute sa splendeur :

Bouclage policier, harcélement, perquisitions, violences répétées, comparutions immédiates pour « outrage », « rébellion » ou « violence en réunion » pour des personnes qui s’insurgent face à l’injustice, s’en suivent des sanctions judiciaires démesurées, le plus souvent du ferme...

Il est nécessaire de faire le lien entre ces affaires, d’en conserver la mémoire pour construire et étendre notre résistance. C’est de l’histoire des quartiers populaires qu’il s’agit, celle du colonialisme qui se perpétue. Il nous faut trouver des moyens de nous défendre face aux ratonnades. Tisser des liens de solidarité autour de toutes ces affaires...

Discours de Stokely Carmichael, membre des Black Panthers, pour la libération de Huey Newton en 1968 :

« Vous dites que Huey Newton est un prisonnier de guerre. Combien de personnes diront que ce n’est pas vrai, que le parti exagére ? Je crois que c’est clair comme du cristal, l’Amérique a déclaré la guerre au peuple noir. Elle l’a fait quand elle a prit le premier noir d’ Afrique. Elle n’a jamais dit les mots « Je déclare la guerre au peuple noir. » Non, elle ne l’a pas fait. Etudions notre histoire.

A ce jour les Etats-unis n’ont pas déclaré la guerre au Vietnam. Mais il y a la guerre au Vietnam. Ils ne l’ont pas déclaré à la Corée du nord , mais ils ont combattu en Corée du nord. Ils n’ont pas déclaré la guerre aux Indiens . Ils les ont éliminé. Ils les ont éliminé !

Nous devons définir notre position. Nous sommes en guerre. Huey P.Newton, ministre de la défense (du Black Panthers Party) est un prisonnier de guerre. Nous devons le libérer par tous les moyens nécessaires !"

Chronologie

Aucun commentaire: