Lettre au sénateur Josy Dubié

Josy,
Voilà que tu te lances, toi aussi, dans l’exégèse sauvage, dans la lecture au débotté, dans l’interprétation à la cosaque du Coran (« édition roi Fahd d'Arabie » sic), voilà que tu te prends toi aussi pour un herméneute au petit pied, pour un philologue du dimanche, pour un islamologue en herbe(*). Au lieu de t’humilier, car débiter de telles conneries te font du tort, et ne font du tort qu'à toi, tu aurais mieux fait de (re)lire Marx, lui qui redevient à la mode grâce aux « shahids » de L'Economie politique, tu aurais su que «le concret est concret, parce qu'il est la synthèse de nombreuses déterminations, donc unité de la diversité. C'est pourquoi le concret apparait dans la pensée comme le procès de la synthèse, comme résultat et non comme point de départ …»(*). Le concret, le réel aujourd'hui en Palestine, tes déploraisons n'y changeront rien, c'est le Hamas. Et parmi « la synthèse des nombreuses déterminations», concernant les Palestiniens, il faut compter les 60 ans de lâcheté, d’atermoiement, de cynisme, d’hypocrisie, de tes collègues européens. Eux qui en ont plein la bouche de la démocratie et des droits humains, et qui n'en finissent pas de se sentir Américains, Judéo-chrétiens etc. Ce barnum de faux-derches se rejouait encore en janvier souviens-t-en… Étrangement, ton fort-en-gueulisme, tes anathèmes, ton ton péremptoire, tes propos définitifs, tu les réserves uniquement au Hamas, comme c'est facile et confortable, quel courage, quelle originalité, quelle lucidité, cela ne t’honore pas… Escamotage, écran de fumée, gesticulation, décompression..., qu'importe. La bienséance veut que lorsqu’on n'a pas de solutions concrètes, crédibles, honnêtes à proposer, autre qu'un discours usé jusqu'à la corde, à vrai dire du vent, on évite de se ridiculiser en proférant des éructations pseudo-savantes, on évite de se présenter comme donneur de leçon, on évite d'emprunter la posture de la « belle âme », on fait profil bas et pour tout dire on la ferme....


Bien à toi tout de même

P.S. : A la lecture de Marx ajoute celle d' Edward Saïd !

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