Les « subalternes » se rebiffent !

« Les autorités de l'Etat du Bihar, dans le nord de l'Inde, ont déployé depuis quelques semaines des policiers autour des cinémas: plusieurs centaines d'habitants des bidonvilles avaient attaqué l'une des salles pour protester contre la projection du film Slumdog Millionaire. « Traiter les gens de chiens [slumdog, littéralement chien des bidonvilles] est une violation des droits de l'homme », martèle Tateshwar Vishwakarma. Représentant d'une association d'habitants des slums, l'homme a attaqué en justice une partie de l'équipe du film pour diffamation. A Bombay, où a eu lieu le tournage, un autre activiste, Nicholas Almeida a lui aussi porté plainte. En attendant, afin de médiatiser sa cause, il a rebaptisé les chiens errants de son bidonville. « Je les ai appelés Danny, Christian, Loveleen, Dev et Freida », explique-t-il, renvoyant aux prénoms du réalisateur, du producteur, de la coréalisatrice et des deux acteurs principaux de ce film, qui raconte l'histoire d'un gamin des bidonvilles remportant, contre toute attente, un jeu télévisé. Réalisé par le Britannique Danny Boyle, Slumdog Millionaire fait un tabac en Europe et aux Etats-Unis, où il a reçu dix nominations pour les Oscars.» (Express)

« Il n’est guère surprenant que le fait de vivre aux États-Unis et d’écrire sur l’Inde coloniale me rendent plus intimement conscient et critique de la domination historique exercée par la culture, les savoirs et les institutions de l’Occident. En même temps, mon appréciation des différences culturelles et des décalages historiques s’est aussi faite plus précise. Je ne parle pas seulement de la reconnaissance et de la mise en évidence des stéréotypes orientaux et occidentaux qui encombrent notre vie, mais aussi d’une compréhension de leur pouvoir – leurs sources historiques et ce qui les a rendus si prédominants à l’échelle mondiale. » (Gyan Prakash)

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ils sont forts, même avec la misère d'autrui, et un autrui exotique ! ils font du pèze, tout plein de pèze... Sans parler de la bonne conscience !