De l'identification

Parvenez-vous à vous identifier à ces jeunes Israéliens qui dédicacent des bombes ou qui contemplent le spectacle en « son et lumière » de Gaza-Guernica de l'autre côté du Mur? Ne sont-ils pas comme vos enfants ? Eh bien, de fait oui, dans le réel vous avez tranché… « La propagande pro-israélienne compte sur l’imprégnation persistante des cerveaux par les vieux clichés coloniaux, qui empêche toute appréhension réelle du malheur des Palestiniens. Ensevelis sous les représentations racistes, parlant une langue dont les accents ont été moqués par des générations de comiques troupiers, ceux-ci inspirent toujours la méfiance et le soupçon : quand Arafat avait reconnu Israël, on était persuadé qu’il s’agissait d’une ruse. Leur douleur est toujours suspectée d’être une mise en scène, une fourberie destinée à abuser l’Occidental trop naïf. La propagande pro-israélienne parie sur l’impossibilité d’une identification du pékin occidental avec les Palestiniens… » (Mona Chollet) Et le pékin c'est vous ! Souvenez-vous du champ lexical suivant, qui est aussi un champ de bataille, et de ses associations automatiques : bougnoule, macaque, raton, crouille, bicot, musulman, terroriste, barbu, caillera, voilée…, la hasbara israélienne a-t-elle tort ? A quoi a pu bien servir « l'ethnicisation des relations sociales », la fabrique d'une Altérité fantasmée, l'islamophobie ambiante... ? Par contre, l’identification est totale lorsqu’il s’agit de consommer les produits suivants : Coca Cola, Levi Strauss, Timberland, Disneyland, Nokia, Mac Donald’s, Intel, L’Oréal, Pizza Hut, Häagen Daaz, Burger King, Zara (*)... qui participe à leur manière à l’effort de guerre israélien… Que celui qui n'a jamais péché me lance une bouteille de Coca light? Je lui lancerai à mon tour une chaussure... N’est-ce pas là une nouvelle illustration du mot de Benjamin « Il n'est pas de témoignage de culture qui ne soit en même temps un témoignage de barbarie… » ?

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