De la résistance

« Nous disons donc que la défense est la forme la plus forte de la guerre... Si nous supposons une armée dont le théâtre de guerre est disposé pour la défense, la défense pourrait avoir lieu de la façon suivante :

1. En attaquant l’armée ennemie dés qu’elle pénètre sur le théâtre de guerre.
2. En prenant position tout près de la frontière et en attendant que l’ennemi paraisse avec l’intention de s’y attaquer, afin de l’attaquer alors.
3. L’armée prenant position de façon à attendre non seulement que l’ennemi se prépare à livrer bataille, c’est-à-dire qu’il apparaisse sur le front de notre position, mais aussi qu’il attaque réellement.
4. En transférant la résistance à l’ennemi au cœur du pays. L’objectif de cette retraite est de causer ou d’attendre un affaiblissement de l’ennemi, tel qu’il doive arrêter de lui-même son avance, ou se montre au moins incapable de dominer la résistance que nous opposons finalement à son progrès. Car toute avance au cours de l’attaque stratégique affaiblit celui qui la lance, parce qu’une division des forces devient nécessaire.

Il est clair que dans les quatre cas cités le défenseur a le bénéfice du terrain, et qu’il peut aussi grâce à cela mettre en œuvre la coopération de ses forteresses et du peuple… En ce sens, on peut dire qu'il existe dans la défense deux sortes de décision et, par conséquent, deux sorte de réaction selon que l'assaillant sera épuisé par l'épée du défenseur ou par ses propre efforts...Si l’assaillant trouve le défenseur sur une forte position qu’il ne pense pas pouvoir emporter, c’est tout à la fois l’épée du défenseur et l'épuisement de ses forces qui produisent leurs effets. Car c’est la crainte d’être dominé par cette épée dans ce gros engagement ou en certains points importants qui conduit l’action de l’assaillant au point mort ; mais il ne l’admettra en aucune façon, ou du moins pas franchement...» (Clausewitz, De la guerre)

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